Est-il vraiment possible de s'adapter face à une pénurie ? Les prédire est une chose, mais les prévenir en est une autre....
Cela va dépendre de l'ampleur de la pénurie. L'IA est un outil très puissant que l'on peut mettre au service de l'offre pour dimensionner ses ressources et planifier efficacement sa production. Cela peut permettre d'éviter la pénurie si on arrive à produire suffisamment de stock à temps grâce à une bonne connaissance de la demande. On peut également éviter la pénurie en essayant de lisser la demande. Là encore, si on arrive à anticiper suffisamment, on peut proposer des offres alternatives à certains clients : pré-commander, proposer un report sur un autre produit, etc.
Malheureusement, l'IA n'est pas la solution magique qui va mettre fin à toutes les pénuries. En revanche, sa puissance d'automatisation des analyses permet de déceler très tôt et très finement des situations que l'on va chercher à optimiser pour amortir les situations critiques.
Inspirons-nous des secteurs comme l'électricité qui connaissent des risques de pénurie et qui doivent constamment équilibrer ressources et emplois, prédisons finement la demande, les ventes de lancement de produits ou de produits courants pour aider les arbitrages stratégiques et opérationnels rendus nécessaires par les pénuries.
En effet, reste l'essentiel en cas de pénurie : la bascule d'un monde d'abondance à une situation de pénurie impose des arbitrages à court et moyen terme : quelle demande réelle, quelle valeur pour le client, quels produits et services privilégier ? L'intelligence artificielle permet de répondre à ces questions stratégiques et de piloter ensuite la supply chain.
Est-il possible de prédire l'affluence sur un produit à une date et une heure précise ?
Oui. Il existe différents types d'algorithmes qui permettent l'affluence ou les ventes d'un produit. Certains sont extrêmement précis, mais également extrêmement sensibles : ils déraillent très vite dès qu'un grain de sable vient les perturber (une pandémie, par exemple). D'autres sont moins fins, mais embrassent mieux l'incertitude. Il faut généralement essayer d'associer les deux, et rester en pilotage.
Avez-vous d'ores et déjà une estimation globale de l'impact de ces pénuries, et donc des hausses de prix, sur les dépenses des entreprises françaises ?
Malheureusement non. D'une part, nous ne disposons pas de suffisamment de data globales pour mener des analyses représentatives. D'autre part, le contexte ne permet pas modéliser les arbitrages humains, dont beaucoup seront spéculatifs et intuitifs plutôt que basés sur le réel.
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