Achats IT : comment éviter les pénuries ?
Alors que la menace de ruptures d'approvisionnement plane sur le secteur du matériel informatique, les acheteurs IT ont tout intérêt à envisager des alternatives aux produits neufs. Cela permet aussi de générer des économies et de répondre à certains enjeux RSE.
Je m'abonneLa disponibilité du matériel informatique dépend de plusieurs facteurs, ce qui impose aux acheteurs IT de maîtriser le risque de rupture d'approvisionnement sur ce marché. "Les situations de pénuries sont assez récurrentes dans le domaine du matériel informatique. Il y a cinq ans, le marché a subi de gros problèmes d'approvisionnement pour les disques durs. Même chose l'an dernier concernant les composants", se rappelle Pierre Aguerreberry, vice-président des ventes Europe du Sud de DataCore, une entreprise qui fournit des solutions de virtualisation de stockage. Depuis le 1er août, la Chine a limité ses exportations de métaux rares comme le gallium et le germanium. "Cela risque d'impacter la disponibilité et le coût des puces électroniques et donc de nombreux équipements informatiques", souligne Pierre Aguerreberry. Avant d'ajouter : "Dans ce contexte, les entreprises doivent utiliser leur matériel informatique de façon plus raisonnée". Outre le fait de se prémunir d'éventuelles pénuries, cet usage plus raisonné du matériel informatique répond aussi aux exigences RSE. Selon une étude Ademe/Arcep, l'empreinte carbone générée par un an de consommation de biens et services numériques en France en 2020 représente 2,5 % de l'empreinte carbone nationale, soit 17,2 Mt d'équivalent CO2.
Augmenter la durée de vie des serveurs
Dans ce contexte, un des leviers consiste à augmenter la capacité et la durée de vie des serveurs existants, plutôt que de les remplacer par des modèles neufs. Plusieurs entreprises proposent des technologies capables de prolonger la vie et la capacité des serveurs. À l'instar de DataCore dont les solutions logicielles sont utilisées en France par des hôpitaux, des collectivités et des entreprises. "En ajoutant notre logiciel dans le serveur existant d'un client nous allons booster les capacités du serveur (qui devient entre 3 à 6 fois plus rapide). Cela permet d'atteindre les mêmes performances que les nouvelles générations de processeurs sans changer de serveurs", explique Pierre Aguerreberry. Cela offre aussi la possibilité de générer des économies et de réduire les consommations énergétiques. "Les serveurs de dernière génération sont très gourmands en énergie", confirme Pierre Aguerreberry.
Le matériel reconditionné gagne du terrain
Autre piste : utiliser du matériel reconditionné lorsqu'un renouvellement de matériel est nécessaire. Un sujet qui gagne du terrain dans les entreprises. Selon le baromètre des achats de produits numériques reconditionnés publié en avril dernier, 32 % des entreprises privées ayant participé à l'enquête accordent au moins 20 % de leur budget à l'achat de produits numériques reconditionnés. De même 7 entreprises sur 10 ont l'intention d'allouer au moins 5 % de leur budget à l'achat de ce genre de produits d'ici deux ans.