Tour du monde de l'industrie 4.0
L'industrie du futur se décline selon la maturité du système industriel, son niveau de robotisation ou l'intervention étatique... Derrière l'Allemagne et la Corée, les Occidentaux luttent contre la perte de vitesse de leur secteur secondaire et la Chine contre son retard.
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L'Allemagne: la Pionnière
Elle est la première à s'être lancée dans l'industrie du futur. En 2011, après cinq années de réflexion et de mise au point, l'Allemagne dévoile son projet "Industrie 4.0", construit autour d'un objectif : conserver sa position de leader dans la production industrielle haut de gamme sur des secteurs pointus.
"En associant les industriels, les fédérations, les chercheurs et les syndicats de salariés, les organisations d'État ont facilité la prise de conscience de ces enjeux au sein même du tissu industriel, ce qui a eu un effet d'entraînement très rapide", souligne Thibaut Bidet-Mayer, chef de projet de la Fabrique de l'industrie, et auteur de "L'Industrie du futur à travers le monde".
Le programme s'attelle à organiser et à financer la recherche et l'innovation autour de thématiques comme la robotique industrielle, l'automatisation ou la mise en réseau. Il explore également les impacts de cette nouvelle ère industrielle sur l'emploi, en anticipant les métiers de demain et les besoins de formation induits. "La particularité de ce pays, c'est que ces objectifs ne s'appuient pas sur un programme de soutien à l'investissement, pointe Thibaut Bidet-Mayer. En revanche, les décideurs comptent sur les entreprises en pointe dans leur domaine pour devenir des vitrines technologiques et faire de la pédagogie par l'exemple pour leurs pairs."