Soigner son image grâce à sa politique papier
Papier moins épais, économies à la clé
Autre remède "écologique" pour dépenser moins : jouer sur l'épaisseur des feuilles. "Avec la crise économique, nous avons vu les services achats des entreprises rechercher de nouvelles options sur le marché, de façon à équilibrer leur performance économique, sans compromettre la qualité. Parmi ces solutions écoresponsables, le choix d'un papier au grammage plus faible : 75 g/m² contre 80 g/m² auparavant", explique-t-on au sein du groupe international Portucel Soporcel, dont les ventes de papier bureautique inférieur à 80 g/m² représentent la grande majorité. "Nous avons pris conscience qu'en Europe, le segment du papier de bureau de moins de 80 g/m² avait augmenté, avec un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 10,6%, entre 2005 et 2013, selon les statistiques de l'Euro Graph, association européenne de producteurs de papier graphique. "
Orange a suivi la tendance : le choix de papier de fibre vierge à 75 g / m² s'est imposé aux achats, mais pas forcément à l'ensemble de l'entreprise. "Le papier représente 30 % des dépenses globales de fournitures de bureau, estimées entre 6 et 10 millions d'euros par an. D'où la nécessité d'instaurer une forte politique de diminution de la consommation. Mais il a fallu, avant cela, contrecarrer les idées reçues associant diminution du grammage et augmentation des dysfonctionnements des imprimante", remarque Nathalie Leneve. Michel Febvet confirme: "Notre gamme SmartPrint est un papier de bas grammage, allant de 50 à 70 g/m², ce qui réduit le poids du papier transporté et diminue les déchets à traiter. Et ce, avec la même efficacité qu'un papier plus épais : le 50 g est couramment imprimé à 125 pages par minute!"
Papier non-imprimé, papier économisé
Enfin, ultime solution, imprimer moins. "Un document sur sept n'est jamais récupéré, et quatre documents sur sept sont jetés au bout de trois jours seulement", rappellent Sofia Domingues, directrice marketing et développement durable, et Marie Valteau, responsable développement durable chez Xerox, leader sur le marché du Managed Print Services, qui fournit des technologies d'impression fonctionnant avec un large éventail de papiers recyclés et certifiés FSC, PEFC ou Blue Angel. Mettre en place une politique papier respectueuse de l'environnement passe donc aussi par un changement des habitudes des collaborateurs. À l'instar d'Axa, qui a choisi d'intégrer ses objectifs de réduction de consommation de papier de bureau à l'intéressement annuel des collaborateurs. Résultat : moins 117 tonnes, entre 2011 et 2012.
Pour remédier au gaspillage, Xerox vient de mettre sur le marché, début novembre, deux outils : Digital Alternatives et Print Awareness Tool. "Le premier vise à trouver une alternative digitale à l'impression, en donnant les moyens de faire à l'écran ce que nous aurions fait sur papier : lire, annoter et signer. Avec cet outil, on peut, en effet, convertir un document au format tablette et remplir des formulaires à l'écran", indique Sofia Domingues. "Le deuxième logiciel renseigne l'utilisateur sur ses usages d'impression. Symbolisée par une marguerite, la fleur perd ses pétales au fur et à mesure que le collaborateur imprime. Chaque utilisateur devient alors écoresponsable en participant à la diminution de la consommation de papier ", relève la directrice marketing et DD. Essentiel, lorsque l'on sait que diminuer de 10% l'impression des mails reçus par les collaborateurs d'une entreprise de 100 personnes engendrerait, selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), un gain de 5 tonnes équivalent CO2 sur un an, soit l'équivalent d'environ cinq allers-retours Paris-New-York.
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