"Avant de parler prix, nous parlons sécurité avec les fournisseurs "
Le témoignage de Elvire Régnier-Lussier, CPO du Groupe Avril
Chez Avril, la sécurité est l'affaire de tous. "Elle fédère l'ensemble des business units ! Il est impossible d'obtenir des résultats pérennes sans se montrer rigoureux dans le domaine de la sécurité", résume Elvire Régnier-Lussier, la directrice des achats. Après huit ans, la politique sécurité portée par la direction générale a permis d'atteindre un taux de fréquence 2 (nombre d'accidents avec arrêt pour 1 million d'heures travaillées) proche de 10. Au-delà des activités industrielles qui sont des sources potentielles d'accidents, les collaborateurs cultivent une culture sécurité à tous les échelons. Cela commence par des réflexes simples : tenir la rampe en descendant l'escalier, se garer en marche arrière, éviter de téléphoner en traversant... Aucun séminaire, qu'il soit physique ou virtuel, ne démarresans un rappel des consignes de sécurité en vigueur. "L'ensemble des cadres est amené à réaliser un nombre minimum annuel de visites sécurité terrain pour alerter les collaborateurs des usines sur les risques qu'ils encourent ou font encourir", ajoute Elvire Régnier-Lussier. Les fournisseurs contribuent également à la performance sécuritaire.
Chaque année, la direction des achats lance, avec eux, des projets d'amélioration de la sécurité. Ces exigences ont notamment conduit deux sociétés d'intérim, pourtant concurrentes, à élaborer une mise à l'emploi commune des intérimaires. Investi, le partenaire influence ainsi directement la montée en compétences d'Avril. "Intersafe, qui fournit les équipements de protection individuelle du groupe, parfait notre formation pour travailler en hauteur, et le courtier en assurances Aon assure notre conférence annuelle sur la sécurité". Des échanges qui se révèlent gagnant-gagnant et modifient les relations en profondeur. "Avant de parler prix, nous parlons sécurité avec les fournisseurs ; cela les déconcerte souvent de prime abord, mais cette approche finit rapidement par convaincre". La direction des achats contribue aussi à l'organisation d'un Safety Day, organisé une fois par an, consacré à la sécurité d'Avril. Cette année par exemple, Orange a installé, pour l'occasion, des box de décontamination pour les clés USB.
"La rationalisation et l'homogénéisation des EPI va contribuer à la réduction des coûts par l'effet volume"
Le témoignage de Marc Sousa, directeur des achats du groupe Socotec
Sous LBO fin 2015, le groupe Socotec a depuis changé de gouvernance et de politique interne."Nous sensibilisons et renforçons un peu plus la sécurité des travailleurs", commente Marc Sousa, le directeur des achats. Ce qui se manifeste par l'organisation d'une journée appelée "Safety Day", ayant pour vocation de sensibiliser les quelque 8000 collaborateurs à la sécurité le temps d'ateliers et de démonstrations en tout genre. Et avec un parc de 4 000 véhicules, le groupe investit la sécurité routière, optant pour des véhicules professionnels haut de gamme bénéficiant d'un système de rotation annuelle. "C'est notre premier risque !", souligne Marc Sousa. Le temps d'une journée spécifique, le changement des véhicules s'accompagne d'un stage routier, faisant souvent appel aux simulateurs de conduite. "Précédemment, nous avions organisé des démonstrations à la conduite de boîte automatique afin de familiariser les collaborateurs". À cette occasion, les conducteurs présentent leur permis de conduire. "Cette journée véhicule les responsabilise et sert à vérifier qu'ils sont en capacité de conduire". Au final, les accidents au volant auraient baissé de 12 % en un an, le nombre de contraventions diminué de 15 %.
Identifiés, les risques métiers ont, par ailleurs, débouché sur la définition de conditions d'interventions en matière de sécurité et d'éthique, imposées aux sous-traitants par voie contractuelle. Au quotidien, l'ensemble des agents peut remonter des informations ou faire état d'un sinistre par le biais d'une application, disponible sur smartphone depuis 2017. Chaque nouvel arrivant se voit aussi remettre son kit EPI, dès son stage d'intégration. L'année passée, le nombre de références EPI a été revu à la baisse, passant de 220 à 50 articles. "Auparavant, chaque agence effectuait ses propres commandes. La rationalisation va permettre de réduire les coûts grâce à l'effet volume". Les directions techniques ainsi que les opérationnels ont prêté main-forte pour la sélection et les essayages.
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