Achats de gaz : la stratégie adoptée par l'État
Quels sont les divers leviers d'optimisation des coûts actionnables par les acheteurs dans le contexte d'une énergie passée au prix de marché ?
Les conditions de marché actuelles sont très favorables ce qui permet de réduire sensiblement le coût de notre facture énergétique en basculant en offres de marché et en sécurisant les prix du gaz naturel sur une période de 2 ans. Notre objectif est également de réduire les coûts internes de gestion en regroupant et en dématérialisant les factures. Des outils d'alerte doivent également nous permettre, pour des sites à enjeux, de maîtriser nos consommations et de réduire nos coûts d'acheminement.
Dans quelle mesure la performance énergétique et le suivi de la consommation sont-ils des enjeux intégrés à la politique d'achats de gaz de l'État ?
Ce sont évidemment des enjeux forts. Le suivi des consommations est déjà bien développé dans certains ministères qui disposent d'outils de suivi des fluides. Le SAE conduit actuellement un projet d'uniformisation de ces outils à l'échelle de l'Etat. Par ailleurs, les fournisseurs de gaz naturel mettent à notre disposition leurs outils de suivi et d'alerte des consommations de gaz naturel.
Quid de la loi sur la transition énergétique ? La cause environnementale est-elle appelée à modifier les pratiques achats de l'État en matière d'énergie ?
Il nous revient de concilier les enjeux fondamentaux de la transition énergétique avec les objectifs de maîtrise des dépenses publiques. Sur le segment du gaz naturel par exemple, nous nous intéressons au gaz vert ou "biogaz". C'est une solution énergétique tout aussi efficiente que le gaz naturel, mais beaucoup plus propre car elle n'émet quasiment pas de CO2. Le biogaz coute cependant aujourd'hui 15 à 20% plus cher sur les marchés que le gaz naturel classique, du fait de couts de productions et de traitement nettement plus élevé. Le biogaz doit en effet être transformé en bio méthane avant d'être injecté sur les réseaux classiques d'acheminement de gaz. Cela en fait un produit d'une relative rareté sur les marchés de gros actuellement. Ce constat semble partagé par les fournisseurs d'énergie. Mais cette situation devrait évoluer rapidement. C'est en investissant massivement dans ce type d'énergies que l'on pourra en réduire les couts et les rendre compétitifs, comme ce fut le cas par le passé avec les énergies fossiles ou le nucléaire par exemple. De manière plus générale, la loi sur la transition énergétique impacte les achats d'énergie de l'État et sa politique de consommation soit directement, au travers par exemple de l'obligation de recourir aux énergies renouvelables (23% de la consommation en 2020 puis 32% en 2030), soit indirectement au travers des objectifs globaux de réduction de la consommation de 50% à l'horizon 2050 (comparativement à 2012).
Dans quelle mesure les achats de solutions technologiques ou d'AMO soutiennent-ils la politique énergétique mise au point par l'État ?
Pour les procédures d'achat précitées, la SAE a été accompagné d'un AMO pour sécuriser la prise de position sur les marchés dans un laps de temps très court (intraday), à l'exception du dernier marché " petit gaz " pour lequel la procédure a été menée en interne dans son intégralité.
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