[Tribune] Outils de visioconférence: le Made in France, le choix de la sécurité et de l'indépendance

Le chiffrement, une sécurité indispensable à la protection des données...

L'année 2017 a cependant été marquée par de nombreux débats en France sur la question du chiffrement. La position de l'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) est claire: elle défend le chiffrement de bout-en-bout, car il est nécessaire à la protection des données.

... mais qui est menacée

D'un autre côté, certains politiques voudraient améliorer les moyens d'accès aux données chiffrées. Mais dans le cas du chiffrement de bout-en-bout, ce ne sont pas les entreprises qui détiennent les clés de chiffrement permettant d'accéder aux communications, ce sont les utilisateurs.

D'autres, encore, voudraient purement et simplement l'interdire pour lutter contre le terrorisme. Est-ce sérieux de croire que l'interdiction en France du chiffrement empêchera les terroristes d'accéder à ce type d'outil? Internet n'a pas de frontières et une interdiction n'empêchera pas l'existence de ces outils, et encore moins leurs usages par des personnes malintentionnées.

Enfin, certains acteurs de l'économie numérique n'hésitent pas non plus à remettre en question l'utilisation du chiffrement en prétextant des problèmes techniques liés à l'acheminement du trafic. Derrière ces arguments se cache la volonté d'accéder aux communications pour obtenir toujours plus d'information et de contrôle sur leurs utilisateurs.

Il est donc indispensable que l'administration française prenne conscience des enjeux cruciaux liés au chiffrement. Sans protection efficace contre toute tentative d'écoute, ce sont la souveraineté et l'indépendance de l'industrie française qui seront remis en question avec à la clé, de lourdes conséquences pour l'économie.