Outils de chantier : ces innovations qui vous attendent sur le terrain
Un modèle à l'abonnement
Outre l'interopérabilité, une autre évolution concernant les outils de chantier numériques est à noter : la montée en puissance du modèle à l'abonnement. "C'est une tendance de fond. Les éditeurs basculent tous sur ce modèle, explique Nicolas Baleydier, en charge des programmes d'accompagnement au numérique au sein de l'Agence régionale de développement des territoires d'Auvergne. Si le SaaS existe depuis trois à quatre ans, les gros éditeurs avaient une mutation à faire. Il leur a fallu réécrire tout leur modèle d'affaires. Les choses se mettent en place depuis un an."
Se pose alors la question du coût de la transition numérique pour les artisans. "La question est de savoir quelle valeur ajoutée cela apporte. C'est une question de ROI", juge le porte-parole du Conseil de l'artisanat. Dans certains cas, le budget est... nul. "SketchUp, pour commencer, c'est gratuit. Cela permet d'acquérir certaines notions avant de choisir ensuite les outils dans lesquels investir", explique Éric Lalande. Quoi qu'il en soit, avec le modèle à l'abonnement, plus besoin de débourser plusieurs milliers d'euros en une fois, l'accès à l'offre se paie sur la durée. Une option qui garantit de disposer des versions à jour.
Ces nouveaux outils numériques à la rescousse des salariés
Les nouveaux outils de chantier permettent également d'optimiser l'approche RH, notamment en améliorant la sécurité des salariés. Ainsi, OpenSafe aide les entreprises à mieux gérer leurs EPI tout en s'accordant avec les nouveautés réglementaires en la matière. Les casques dits intelligents, comme ceux de l'entreprise californienne Daqri, permettent de protéger tout en optimisant le travail sur chantier à travers la réalité augmentée.
Autre exemple, les robots et exosquelettes assument les tâches les plus difficiles ou transportent les charges lourdes, comme chez Gobio Robot ou Panasonic. Une façon de réduire la pénibilité au travail tout en permettant aux utilisateurs de se recentrer sur leur coeur de métier.
Par ailleurs, les organisations professionnelles peuvent proposer des coûts réduits à leurs adhérents. C'est le cas par exemple sur le portail E-btp, portail de services en ligne développé par la FFB avec la Fédération nationale des travaux publics. "En particulier sur le BIM, l'idée est de réduire le taux d'acquisition des logiciels et de permettre aux entreprises de toute taille de s'y intéresser", détaille Sylvain Pigault à la FFB.
Un accord a ainsi par exemple été signé en octobre 2017 concernant trois offres préférentielles sur le logiciel Autodesk. Les tarifs démarrent à 510 euros HT pour un an au lieu de 600, soit moins de 43 euros par mois. Autre exemple, Planning PME, une solution de gestion de planning, est proposée à partir de 33 euros HT par mois.
Au bout du compte, le coût dépend de la taille de l'entreprise et de l'utilisation des outils. Selon Éric Lalande, "un bon investissement, c'est ne pas prendre ses désirs pour la réalité. Pour cela, il faut aller au contact des organisations, de la formation afin d'acquérir une vision globale de la démarche". Pour passer à des outils numériques de plus en plus complets, "chacun doit y aller à sa vitesse", conclut le porte-parole du Conseil de l'artisanat.
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