Prestations de sécurité : déjouer les pièges du marché
Le sourcing s'avère compliqué
Aujourd'hui, il existe un grand nombre d'entreprises et de grands groupes opérant sur ces métiers. En 2012, le chiffre du secteur avoisinait 5,45 milliards d'euros pour près de 3 700 entreprises en activité, selon le Syndicat national des entreprises de sécurité (Snes). Le secteur de la sécurité est très concurrentiel, car les entreprises n'ont besoin que d'un agrément pour être sur le marché. En 2011, pour mettre de l'ordre dans ce marché protéiforme, le ministère de l'Intérieur a créé le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS). Cette multitude d'entreprises de sécurité peut devenir un véritable casse-tête pour un sourcing efficace et de qualité.
Ce que confirme Camille Houy, responsable marchés au sein du centre de services partagés transverse sur les fournitures et services de la Ville de Paris. " Le sourcing individuel requiert beaucoup de temps. Aussi, nous privilégions, en amont des appels d'offres, plusieurs réunions d'information pour la présentation des lots de marchés de sécurité ou de gardiennage. Cela, afin d'informer le plus grand nombre de sociétés. Au préalable, nous avons publié un avis au Journal officiel et transmis l'information aux différents syndicats de sécurité et de gardiennage afin qu'ils préviennent leurs adhérents. " Au final, la Ville passe majoritairement des accords-cadres sur ces opérations avec des marchés subséquents par site, par an et par type de manifestation. Et côté RSE, " nous incluons des clauses d'insertion sociale, notamment avec l'article 14 du Code des marchés publics, qui impose un nombre minimal d'heures travaillées pour des personnes en situation de précarité ", explique Camille Houy.
Le sujet est plus sensible dans les banlieues, avec une prestation qui est à la frontière entre la médiation et la sécurité. C'est, notamment, le cas de la ville de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Dans cette municipalité, ce sont les services de la culture, de la jeunesse et des sports qui gèrent et décident de ces prestations en fonction du type de manifestation. La commune organise plusieurs événements de grande ampleur, comme le 14 Juillet, la Fête de Saint-Denis, en octobre, ou encore la Fête des tulipes, au mois d'avril, qui rassemblent de 50 000 à 70 000 personnes.
Pour ce faire, la ville signe des accords-cadres mono-attributaires avec des sociétés de sécurité, renouvelables un an, dans la limite de quatre années consécutives. " Nous sommes très vigilants sur les critères de choix de nos prestataires. Ainsi, nous rédigeons une note méthodologique, sorte de mémoire technique, sur la façon de travailler auprès d'un public jeune et issu des banlieues, précise Azdine Ayad, directeur de la commande publique de la ville de Saint-Denis. Il s'agit avant tout de pouvoir appréhender les méthodes de travail des prestataires et non de faire de la discrimination. Nous sommes beaucoup plus vigilants sur les modalités d'intervention : qui encadre ? Quelle est l'approche des salariés dans la rue ? "
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