60 millions d'euros d'impayés avec les hôpitaux
Quand on pense services publics, on pense restrictions budgétaires. Et les hôpitaux ne sont pas en reste. Ainsi, "En 2018, le délai moyen de paiement par les hôpitaux était de 75 jours et aujourd'hui, il est plutôt de 90 jours voire plus de 400 pour certains", souligne Sébastien Taupiac. Aujourd'hui, les impayés en cours avec les hôpitaux avoisinent les 60 millions d'euros". Un chiffre assez révélateur de la problématique budgétaire des services publics qu'a relayé la centrale auprès de l'État. Mais la centrale d'achat se vante de payer ses fournisseurs en temps et en heures soit à 30 jours en moyenne. Un délai de paiement bien en dessous de la moyenne nationale qui lui a valu notamment un prix des délais de paiement en 2016 et la labelllisation relations fournisseurs responsables en 2013. Pour palier ce difficile exercice budgétaire, l'Ugap trouve son point d'équilibre en s'appuyant sur sa propre trésorerie mais aussi "en discutant de plans de recouvrement avec les hôpitaux".
Vers "une construction intelligente de l'achat hospitalier"
Dans ce contexte de difficile équilibre budgétaire, les achats hospitaliers doivent se professionnaliser. "On voit d'un bon oeil la professionnalisation achat au sein des GHT. Cela nous permet en tant que centrale de ne pas être perçu comme un simple fournisseur mais comme un partenaire. Ainsi, nous sommes plus en amont de l'acte d'achat, participons aux réunions stratégiques, ... C'est une construction intelligente de l'achat hospitalier et un bon moyen pour nous de tester notre valeur ajoutée", précise Sébastien Taupiac. Toujours selon le directeur santé de l'Ugap, à terme les GHT "feront de l'achat sur l'ensemble de la chaîne (soit sourcing, appels d'offres, exécution) ou externaliseront l'ensemble de l'achat. Je ne crois pas au modèle intermédiaire où ils externaliseront la première partie (sourcing et appels d'offres) et se contenteront de suivre l'exécution". Une chaîne de valeur de l'achat où l'Ugap revendique sa particularité par rapport aux autres centrales en assurant l'exécution (paiement, facturation, gestion des litiges, ... notamment).
Dans une logique toujours plus poussée de l'optimisation des achats hospitaliers, les GHT pourront créer leurs propres centrales d'achats. "A terme, on pourrait imaginer 400 à 500 structures achats, ce qui constituerait un véritable réseau d'expertise", explique Sébastien Taupiac. Et une menace à plus longue échéance pour les centrale déjà existantes ? Apparemment non, si on en juge par l'Ugap qui affiche une croissance de 25 % en volumes de sa part d'achat dans le médical et ambitionne 800 millions d'euros d'achats médicaux en 2019 et 1 milliard en 2020 (contre 600 millions d'euros en 2018).
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