Jean-Lou Blachier : "Il est indispensable de maintenir un dialogue entre acheteurs et entreprises en dehors des phases de passation de marché"
Constatez-vous, de la part des TPE/PME, une dynamique de regroupement pour répondre aux appels d'offres ?
C'est l'un des problèmes majeurs à l'heure actuelle. La structuration des entreprises en France est telle que cela ne leur permet souvent pas de répondre aux appels d'offres, étant donné la massification des achats via les centrales d'achat.
Parmi les propositions que nous avions faites figuraient deux mesures destinées à lever les obstacles sur les groupements, notamment pour ne pas exiger systématiquement la solidarité au sein de ces derniers.
Du côté des acheteurs publics, sont-ils prêts à recourir à l'allotissement ?
Les acheteurs publics recourent encore de manière insuffisante à l'allotissement. Pourtant, cette technique est encouragée par les directives européennes et permet de faciliter l'accès des PME à la commande publique. Il est nécessaire de renforcer cette pratique.
On reproche souvent aux acheteurs publics de méconnaître le tissu industriel et de manquer de vision économique, qu'en est-il réellement ?
Les choses évoluent. Les rencontres entre acheteurs et fournisseurs se multiplient, tout comme les systèmes de mise en relation, telle que la plateforme des achats innovants de l'Etat lancée en 2014. Le " sourcing " ou sourçage est également en train de se développer. Il est conseillé par les directives européennes et nous incitons en permanence les acheteurs publics à mener une veille active. Il est indispensable de maintenir un dialogue entre acheteurs et entreprises en-dehors des phases de passation de marché.
Le volet offensif de mes missions consiste à créer du lien entre ces deux mondes si différents. Nous venons d'ailleurs de recevoir le Grand prix des lecteurs d'Acteurs publics, qui ont massivement voté pour la Médiation des Marchés publics.
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