Le Grand Paris, source de cohésion entre donneurs d'ordre et fournisseurs
Des chantiers de grande envergure se profilent en Île-de-France, jusqu'à l'horizon 2030. Pour mettre les futurs achats et les relations fournisseurs qui en découlent dans les meilleures conditions, les grands acteurs du territoire adoptent de nouvelles approches.
Je m'abonne100 milliards d'euros. C'est le montant retentissant que représentent les investissements relatifs au Grand Paris jusqu'en 2030. Cette gigantesque enveloppe était au coeur des échanges lors de récente soirée du CNA (Conseil national des achats) consacrée aux achats des travaux. Le cas actuel de l'Île-de-France est l'occasion de souligner les leviers essentiels qui sont actionnés pour attirer les entreprises et leurs savoir-faire dans les chantiers de grande envergure qui s'annoncent.
Outre le Grand Paris Express, d'autres vastes projets dans la construction sont au programme, à l'image des 70 000 logements par an qui vont voir le jour.
Charles-Edouard Escurat, directeur des achats de la Région Ile-de-France, indique que "plusieurs pistes ont été envisagées pour gagner en attractivité vis-à-vis des entreprises, à commencer par une meilleure agilité dans les stratégies d'achat. Nous allons par exemple avoir recours aux procédures avec négociation que permet le code de la commande publique."
"Nous avons également prévu des accords cadres, afin d'obtenir une standardisation des cahiers des cahiers des charges. La mise en place de leviers de ce type et d'outils adaptés permet aussi d'aboutir à une meilleure prévisibilité des chiffres d'affaires", poursuit-il, en précisant que 500 millions d'euros sont prévus par an pour des achats de travaux.
Lire aussi : Directions achats - Où en êtes-vous sur les sujets de la RSE et de la création de valeur ?
La région Île-de-France envisage par ailleurs d'autres approches qu'elles jugent déterminantes, visant par exemple à approfondir la connaissance du secteur, au travers d'un meilleur dialogue avec l'écosystème, ou encore la mise en place d'un observatoire des coûts qui permettra des échanges plus précis avec les fournisseurs. "Les critères RSE ont également un caractère décisif à l'heure actuelle. Nous avons lancé une démarche d'obtention du Label Relations Fournisseurs et Achats Responsables qui distingue les entreprises françaises faisant preuve de relations durables et équilibrées avec leurs fournisseurs. Il s'agit là d'un sujet d'attractivité essentiel", ajoute Charles-Edouard Escurat.
Se rapprocher des fournisseurs
Aéroports de Paris entre également dans une phase de grands projets. Ses investissements entre 2021 et 2025 doubleront par rapport à ceux de la période 2016-2020. Le maintien du patrimoine en place et notamment la construction d'un nouveau terminal sur le site de Roissy sont à l'origine de ces dépenses. Là encore, l'instauration d'accords cadres sert de levier d'attractivité, notamment sur un plan technique. "Ceux-ci visent alors à mieux encadrer les travaux de maintenance de façon générale en vue d'une exigence forte sur des critères de sécurité par exemple ou matière de performance énergétique et environnementale", explique Frédéric Pinchon, responsable des achats de travaux au sein d'Aéroports de Paris.
Un sourcing plus actif, plus spécialisé sur les différents domaines d'activité, permettant de suppléer nos fournisseurs et candidats habituels. Concrètement, l'idée est de se tourner vers des rencontres organisées par la CCI, de solliciter des entreprises présentes dans la base de données fournisseurs qui ne répondaient plus à aux consultations, d'assouplir certaines spécifications pour tenir compte des offres standards des fournisseurs, et de procéder à certaines facilitations pour les nouveaux entrants en rédigeant des livrets d'explication sur les spécificités d'Aéroports de Paris (travaux en zone sûreté, outils et processus de suivi des projets...).