Le service achats de Réseau ferré de France sur de bons rails
Créé en 1997, Réseau ferré de France est un établissement public étroitement lié à la SNCF. Propriétaire et gestionnaire des infrastructures ferroviaires, il a ouvert, en 2004, son chantier achats. Sous l'impulsion de son délégué aux achats, Gabriel du Plessis, sa toute récente cellule dédiée a obtenu, dès sa première année, des résultats prometteurs.
Je m'abonneRéseau ferré de France (RFF) connaît un destin étroitement lié à celui de la SNCF. Propriétaire et gestionnaire des infrastructures ferroviaires, RFF voit encore deux tiers de ses achats gérés par la direction achats de la SNCF Difficile dans ces conditions de dégager des marges de manoeuvre. Constatant certaines dérives et estimant que ses propres achats, mais également ceux effectués par la SNCF, pour son propre compte, pouvaient être optimisés, RFF a décidé, en 2004, de créer sa propre structure. «Les principales lacunes de RFF étaient la méconnaissance du marché fournisseurs et l'absence de véritable stratégie», se souvient Gabriel du Plessis, délégué aux achats. L'obligation de publier les appels d'offres au Journal officiel de l'Union européenne poussait à un certain attentisme, Réseau ferré de France se contentant d'attendre les réponses. «La fonction achats est devenue plus active sur le sourcing et a fait jouer davantage la concurrence entre les fournisseurs», explique Gabriel du Plessis.
Première révolution culturelle, l'ouverture à des fournisseurs étrangers. Un Espagnol a ainsi décroché un marché, avec à la clé 25 % d'économies. La deuxième a été la systématisation de la négociation. Les achats de RFF étaient encore imprégnés de la culture publique et certaines méthodes telles que la négociation étaient perçues comme imprudentes. Mais Gabriel du Plessis a su démontrer que la prise de risque ne menait pas toujours au litige et que cette méthode s'avérait efficace si elle était bien maîtrisée.
Une concertation avec la SNCF
Le délègue achats a ensuite mis au clair les relations avec la direction achats de la SNCF. En sa qualité de maître d'ouvrage, RFF lui confie la gestion du trafic ainsi que le fonctionnement et l'entretien du réseau. Les fournisseurs étant communs aux deux entités, certains appels d'offres groupés ont vu le jour. Des plans d'optimisation ont aussi été lancés à l'initiative de RFF sur les achats de la SNCF. Les deux entités ont ici travaillé ensemble pour baisser le prix de revient de certains travaux. Aujourd'hui, la cellule achats de RFF est composée de sept acheteurs, mais devrait à terme en compter une vingtaine. «Tous les achats n'ont pas encore été pris en compte, confie Gabriel du Plessis. Sur les 500 mil lions d'euros traités, soit 10% des achats de RFF, entre 70 et 80 millions d'économies ont été dégagés.» En 2007, l'objectif est de traiter 20% des achats. Leur totalité devrait passer entre les mains des acheteurs d'ici 2010.
@ Jean-Marc Fabbro
La RATP et la SNCF professionnalisent aussi leurs achats
Les 8 et 9 mars derniers, la direction achats de la RATP a organisé un séminaire sur le thème du management de la relation fournisseurs. Avec l'aide du cabinet AgileBuyer, les responsables achats de la RATP ont dégagé trois axes de progrès: mettre en place des panels fournisseurs définis par les responsables achats et leurs acheteurs dans certains domaines, formaliser un processus commun pour la gestion des fournisseurs majeurs en conservant une base de données efficace et construire un guide des bonnes pratiques de communication entre la RATP et ses fournisseurs. De son côté, la SNCF poursuit la professionnalisation de ses achats. «Nous avons lancé notre démarche Pro A en 2003 dans ce but, explique Marc Liard, responsable du pôle méthodes et professionnalisation au sein de la direction achats. Nous souhaitons dégager 80 millions d'euros d'économies tous les quatre ans.» En 2006, la démarche a été conduite en mode projet sur quatre axes: l'évaluation des compétences, leur développement, le parcours professionnel et un plan de remplacement. Les achats de la SNCF s'élèvent à 5,8 milliards d'euros par an et représentent 40% des dépenses.