Le TGV à l'heure de l'éco-mobilité
Le TGV est fréquemment présenté comme une alternative écologique à l'avion ou à la voiture. Mais ce mode de transport est-il si «vert» que cela? C'est ce que nous avons essayé de savoir en interrogeant des experts et les acteurs en présence. Eléments de réponse.
Je m'abonneA en croire l'éco-comparateur de Voyages-sncf.com, il n'y aurait pas photo entre le TGV, l'avion et la voiture en matière d'écomobilité. Sur un trajet Paris-Marseille, le site annonce en effet 22 kg d'émissions de CO
Si le TGV semble donc avoir pris une longueur d'avance sur tous les autres modes de transport en matière d'écomobilité, ce n'est pas uniquement grâce aux avantages naturels de ce mode de déplacement. C'est aussi parce qu'une politique volontariste a été engagée et qu'elle démarre très en amont, lors de la construction des lignes à grande vitesse. «Sur le tracé Rhin-Rhône qui a été mis en service l'année dernière, dès la phase d' études qui a démarré en 1992, nous avons intégré les enjeux environnementaux et sociétaux, rappelle Anne Petit, responsable du service environnement à la direction régionale Bourgogne Franche-Comté de Réseau ferré de France (RFF). Autant que faire se peut, nous avons cherché à nous éloigner des zones protégées et habitées. Et lorsque ce n'était pas possible, nous avons mis en place des mesures compensatoires. Nous avons également innové en lançant un programme d'actions supplémentaires en faveur de la biodiversité d'un montant de 4,57 MEuros. »
Réduire les émissions de CO2 de 30 %
Depuis 2007, la SNCF s'est, elle aussi, engagée dans une démarche de développement durable, avec pour objectif de réduire ses émissions de CO
En parallèle, la SNCF multiplie les initiatives visant à encourager l'éco-mobilité. Elle vient, par exemple, de lancer en partenariat avec Avis la première offre 100 % électrique train + location de voiture sur l'axe Paris-Marseille. «Pour inciter les voyageurs à tester cette offre, souligne Sonia Barrière, directrice marketing d'Avis, nous pratiquons les mêmes prix que pour un véhicule thermique, Avis prenant en charge le surcoût sur l'achat des véhicules. De plus, le client économise le plein de carburant. » Si l'expérimentation se révèle positive, le service pourrait s'étendre à d'autres lignes, a priori à la fin de l'année...
Côté iDTGV, la filiale de la SNCF, on encourage aussi l'éco-mobilité à travers le nouveau service «Auto Train by iDTGV». D'ores et déjà disponible dans les gares de Lyon, Bordeaux, Toulouse, Biarritz, Marseille, Toulon et Nice, ce dispositif rappelle à quelques nuances près l'offre Auto Train de la SNCF qui existe, elle, depuis 1957. Quand Auto Train se préoccupe uniquement de l'acheminement du véhicule de gare à gare, «Auto Train by iDTGV» intègre la prestation d'un voiturier, qui vient enlever et rapporter la voiture au domicile du collaborateur ou à son entreprise. «D'après nos estimations, confie Georges Maltese, directeur d'Auto Train, un trajet Paris-Nice avec »Auto Train by iDTGV» génère 11 kg d'émissions de CO
Vanessa Créquer, SNCF Voyages
«En octobre 2013, l'affichage environnemental sera obligatoire avant l'achat du billet.»
Un avantage concurrentiel
iDTGV s'est également associé à Navendis pour lancer il y a un an un service de navettes partageables. «Lors de la réservation du billet iDTGV, en fonction de l'adresse de départ ou d'arrivée indiquée, le logiciel développé par Navendis va rechercher les personnes situées dans le même périmètre susceptibles de partager la navette, explique Frédéric Biard, directeur général adjoint d'iDTGV En sachant que plus il y a de passagers dans la navette, plus le prix baisse. »
Enfin, en affichant sur voyages-sncf.com, bien avant l'obligation légale, les émissions de CO
zoom. En Europe aussi, les trains se mettent à rouler vert...
Les alliés du TGV en Europe, regroupés au sein de l'Alliance Railteam ont eux aussi engagé des initiatives visant à renforcer l'éco-mobilité. Deutsche Bahn a ainsi mis en ligne sur son site internet un éco- comparateur qui permet de calculer les émissions de CO
Les trains à grande vitesse Fyra, qui circulent en Belgique et aux Pays-Bas, sont, eux, presque entièrement conçus en aluminium, ce qui les rend encore plus légers et moins consommateurs d'énergie. Ils répondent également aux normes les plus sévères en ce qui concerne les émissions de bruit et seront prochainement équipés d'instruments qui permettront de surveiller et réduire la consommation d'énergie. Enfin, du côté d'Eurostar, après un audit mené à l'échelle de l'ensemble de l'entreprise, un plan d'action «Voyage vert» a été initié. Objectif: réduire de 25 % les émissions de carbone. Pour y parvenir, dix points ont été identifiés, articulés autour de trois grands thèmes: la réduction de la consommation, la gestion de l'approvisionnement et le recyclage de tout ce qui est utilisé ou produit...