La Science et l'Art des Achats !
Au cours de notre vingtaine d’années d’exercice de la profession et de notre expérience spécifique des fonctions d’achat, nous nous sommes consacrés avant tout à ce que l’on pourrait appeler « La Science des Achats ».
Je m'abonneL’usage désormais massif de la technologie en est l’effet le plus visible dans ce paysage en pleine évolution. Après les premières initiatives d’analyse des dépenses nécessitant la construction laborieuse de « cubes » sous Excel, nous avons peu à peu migré vers la plateforme d’achats actuelle : automatisation, mode Cloud, pilotage par intelligence artificielle, intégration, approche holistique… (à vous de compléter la liste avec la dernière tendance). La technologie a transformé radicalement les activités et les rôles en matière d’achats dans presque toutes les sphères de notre activité.
En dehors du domaine technologique, nous avons également vu la « science » entrer sous les feux des projecteurs avec la codification des processus tels que la gestion des catégories. Malgré la diversité des modèles employés, une méthodologie et une logique quasi universelles président en termes de gestion des principaux postes de dépenses dans les entreprises. La professionnalisation de cette fonction, avec sa logique et ses analyses, s’est également étendue à d’autres domaines. Ainsi, les cursus spécialisés et les diplômes d’études supérieures se sont multipliés, tels que des maîtrises en gestion des affaires et même des doctorats en achats et en chaînes d’approvisionnement.
À l’aube de la prochaine décennie, le vent pourrait toutefois tourner et amorcer un changement de cap pour les dix années à venir. L’orientation des achats est-elle en train d’évoluer et allons-nous entrer dans une nouvelle ère où l’art des achats sera, au même titre que les approches scientifiques, au centre de toutes les attentions ? J’ai vu ce terme apparaître pour la première fois il y a quelques années, dans le titre d’une excellente série de podcasts publiée sur le site Web de Philip Ideson. Aujourd’hui, l’heure de gloire de ce concept semble bel et bien arrivée.
Toutefois, nous insistons sur le fait qu’il ne faut pas en oublier pour autant la science ni (bien sûr) la technologie. Après tout, nous commençons tout juste à entrevoir les changements révolutionnaires auxquels l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique pourraient donner naissance dans la gestion des achats et de la chaîne d’approvisionnement. Et au vu des possibilités infinies, il s’avère difficile de faire des prédictions.
Toutefois, diverses questions prennent actuellement de l’ampleur, par exemple :
- Comment augmenter l’influence des achats, ainsi que la mobilisation de cette fonction et sa collaboration avec les parties prenantes internes, pour en faire une source de valeur stratégique ?
- Comment favoriser la conception de modèles économiques inédits dépassant la relation acheteur/vendeur traditionnelle (partenariats, coentreprises, pépinières à l’initiative de multinationales, etc.) ?
- Comment capturer et exploiter l’innovation issue des marchés d’approvisionnement et faire en sorte que le fournisseur devienne une priorité essentielle des entreprises, et donc des services des achats ?
Si l’on y réfléchit, ce type d’activité s’avère très différent des processus d’achats standard : analyse des dépenses, sourcing compétitif, gestion du cycle de l’achat au paiement. Bien entendu, ce cœur de métier ne va pas disparaître et loin de nous l’idée d’inciter les responsables des achats à détourner leur attention de ces tâches ou à cesser leurs efforts d’optimisation en la matière ! Cependant, l’adoption de la technologie, l’automatisation et le respect des meilleures pratiques ne sont pas une finalité en soi. Ce sont uniquement des moyens mis au service d’un objectif.
Pour répondre aux priorités stratégiques émergentes, les entreprises doivent modifier leurs approches en matière d’achats, intégrer de nouvelles compétences dans leurs équipes et réunir les facteurs essentiels à leur réussite que sont la créativité, la flexibilité, l’adaptabilité, voire l’imagination. Nous devons en outre faire évoluer nos attentes et nos exigences technologiques afin de ne pas simplement favoriser un déploiement rapide des meilleures pratiques normalisées, mais également d’être plus à même de concrétiser nos idées les plus fructueuses et de gagner en agilité.
Ainsi, ce discours sur la créativité, l’agilité et l’innovation commence à ressembler bien plus à de l’« art » qu’à de la « science » pure, et il est intéressant de constater que la société technologique Ivalua a intitulé ses conférences Ivalua Now 2019 (organisées à Chicago et à Paris au printemps prochain) « L’art des achats ». Dans cette optique, l’entreprise va mettre les conférenciers au défi d’aller plus loin dans leurs réflexions sur l’adoption du changement dans la fonction achats au sein de leurs structures, au-delà des descriptions habituelles de « la voie à emprunter pour atteindre l’excellence ». Comment les responsables des achats contribueront-ils, grâce à l’innovation, à l’octroi d’un véritable avantage concurrentiel et à la croissance du chiffre d’affaires, tout en favorisant la solidité du bilan financier ?
Vous pouvez vous inscrire ici pour la conférence Ivalua Now organisée à Paris par Ivalua du 10 au 12 avril prochain si vous souhaitez participer à cet événement.
© Peter Smith 2019
Je m'abonne