Gestion des Achats dans l’agro-industrie: quels enjeux? Quelles solutions?
Dans un contexte économique, social et environnemental difficile, comment la gestion des Achats dans l’agro-industrie s’adapte-t-elle? Eléments de réponses lors d’un entretien avec Bertrand Drouet, Directeur Trésorerie et Achats du Groupe Vivadour.
Je m'abonneDans un contexte économique, social et environnemental difficile, comment la gestion des Achats dans l’agro-industrie s’adapte-t-elle? Eléments de réponses lors d’un entretien avec Bertrand Drouet, Directeur Trésorerie et Achats du Groupe Vivadour.
En tant que Directeur Trésorerie et Achats du Groupe Vivadour, que pouvez-vous nous dire du secteur de l’agro-industrie et quelles évolutions observez-vous ?
Le paysage de l’agro-industrie a fortement évolué du fait d’un contexte économique, social et environnemental difficile.
Sur le plan structurel en France, on observe une baisse du nombre d’exploitations, certaines zones se désertifient alors que paradoxalement la population mondiale et les besoins en ressources alimentaires ne cessent de croître. Les faibles revenus de certaines filières et les pressions constantes sur les coûts expliquent en partie cette baisse.
Sur le plan conjoncturel, la filière est cycliquement en crise, on se souvient tous des crises qui ont touché le porc et les volailles avec respectivement les grippes A et aviaires et plus récemment la crise du lait qui a fait beaucoup de dégâts.
Enfin, les incidents climatiques dont l’intensité et la fréquence augmentent chaque année nous poussent à revoir les business plans et remettent complètement en cause notre modèle économique et celui de nos agriculteurs. Dans le nord de la Loire, le printemps humide a été désastreux entrainant des récoltes céréalières en baisse et de mauvaise qualité.
Quels sont les acteurs majeurs du secteur de l’agro-industrie?
Le paysage de l’agro-industrie est composé de deux types d’acteurs:
- En amont, le paysage se compose de coopératives de tailles moyennes (environ 500 millions d’euros de chiffre d’affaires) dont le cœur de mission est le territoire agricole et dont les principaux clients sont les agriculteurs.
- En aval, des acteurs de grande taille au-dessus d’1 milliard d’euros de chiffre d’affaires au schéma plus industriel et dont les principaux clients sont les acteurs de la grande distribution et les consommateurs.
Et Vivadour dans tout ça ?
Chez Vivadour, nous faisons partie des acteurs « amonts », nous sommes une coopérative composée de 160 sites qui offrent différents services aux agriculteurs. Notre rôle a fortement évolué au cours des dernières années du fait du contexte délicat expliqué plus haut.
Autrefois purement économique, notre rôle était de fournir des intrants aux agriculteurs à des prix corrects et d’assurer des débouchés à leur production agricole dans de bonnes conditions en leur garantissant un revenu décent.
Aujourd’hui notre rôle en tant que coopérative s’est fortement élargi et nous revêtons aussi un rôle « social » auprès des agriculteurs en leur offrant de nouveaux services (règlementation, traçabilité, assurance) et en les aidants à faire progresser techniquement leurs productions.
Vous parlez de nouveaux «services », pourriez-vous préciser ?
La clef aujourd’hui c’est de pouvoir anticiper les externalités sur une période donnée, d’être agile pour tout ce qui touche à la rémunération des exploitations et le financement de notre structure.
Chez Vivadour, nous sommes la première coopérative à sortir du carcan des assurances climatiques classiques. Avec un cabinet de courtier et des réassureurs nous avons construit un service sur-mesure pour l’assurance climatique intégrable dans le compte d’exploitation.
Cette assurance climatique nouvelle génération prend en considération un mix de données (rendements, hypothèses de risques, statistiques climatiques) et nous permet d’offrir des garanties sur des événements climatiques. De plus, en digitalisation tout le processus pour souscrire à l’assurance climatique, nous avons un coût structurel bien inférieur aux concurrents. Ce coût est bien évidemment répercuté sur le prix final proposé aux agriculteurs…
Bien qu’il soit encore tout récent, notre nouvelle assurance climatique a beaucoup de succès et ce n’est que le début !
Compte tenu du contexte « délicat », comment la fonction achats s’adapte-elle ?
Je dirais qu’aujourd’hui la fonction achats chez Vivadour est quasiment devenue un centre de profit. Nous sommes arrivés au bout de la capacité d’optimisation en termes de vente et d’impact sur le chiffre d’affaires et la marge, du moins pour les achats directs.
En ce qui concerne les achats indirects, nous avons déjà fait beaucoup d’économies grâce à la mise en place de la solution Procure-to-Pay de Determine. Cependant, nous avons encore une marge de manœuvre via :
- Une meilleure maîtrise des consommations
- Une réflexion plus approfondie sur l’axe fournisseurs avec notamment une amélioration de la phase négociation
Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur la mise en place de Determine comme solution de gestion des achats dans l’agro-industrie ?
En termes de digitalisation des processus notamment la mise en place d’un SI Achats, la société Vivadour est assez en avance dans le secteur de l’agro-industrie.
La mise en place de la solution de gestion des achats de la Plateforme Cloud Determine a eu un impact important sur la façon dont nous achetons. Je dirai qu’environ la moitié des économies réalisées sont issues de la digitalisation et de l’organisation des processus liés aux achats. Grâce à la traçabilité et à la visibilité accrue sur l’ensemble du cycle, l’ensemble des acteurs se sentent plus impliqués et font plus attention à ce qu’ils achètent. Ils achètent mieux et moins.
Nous avons aussi réalisé des économies « administratives », les utilisateurs peuvent vérifier si un produit existe ou non dans les catalogues référencés. De ce fait, ils perdent beaucoup moins de temps à chercher l’information
En quoi la Plateforme Determine répond-elle aux enjeux achats de Vivadour ?
Premièrement, notre coopérative évolue beaucoup et continuera à évoluer compte tenu du contexte actuel. Avec 160 sites différents (centres de collecte de produits, bureaux de techniciens, pharmacie de produits vétérinaire etc.), des familles d’achats très variées (énergie, parc matériel etc.) et des processus très différents à gérer suivant les filières (semence, animal etc.) nous avions besoin d’une solution agile, capable d’absorber ces évolutions et de gérer cette complexité organisationnelle.
Determine répond précisément à ces enjeux-là, nous avons déployé rapidement la plateforme. En déployant avec une ou plusieurs familles d’achats selon la maturité des équipes en charge des achats.
Deuxièmement, nous souhaitions une solution facile à prendre en main pour nos 160 sites. Determine est une plateforme facile à utiliser pour des utilisateurs occasionnels et pas toujours rôdés aux nouvelles technologies.
Troisièmement, notre structure est éclatée avec de nombreux sièges administratifs. La Plateforme Determine nous a permis de regrouper et d’homogénéiser les informations et les données au même endroit. Par exemple, les références produits sont accessibles partout pour 100% de nos clients internes.
Nous avons parlé de votre nouvelle offre d’assurance climatique qui permet de faire des prédictions pour essayer d’anticiper les incidents climatiques, comment cela pourrait-il s’appliquer aux achats ?
Actuellement nous travaillons avec Determine sur un projet Big Data qui nous permettrait d’intégrer des éléments prédictifs dans le choix d’un fournisseur. Notamment acheter au bon moment et au bon prix et prévoir la disponibilité des produits.
Outre les éléments prédictifs et du fait de notre rôle «social » nous prenons aussi en compte des critères RSE pour la sélection de nos fournisseurs tels que la localisation géographique. En effet, en tant que coopérative nous devons faire vivre notre territoire sur lequel nous avons un impact fort.
Enfin, avec l’inflation législative et la loi Sapin, nous devons suivre des règles déontologiques bien précises en ajoutant toujours plus de critères pour le référencement…La capacité de notre coopérative à gérer et mixer ces données internes et externes via un outil Big Data constituerait un grand pas en avant.
Avez-vous d’autres innovations achats dans vos tuyaux ?
En tant que précurseur pour tout ce qui touche à la digitalisation des processus, Vivadour a été sélectionnée avec 6 autres coopératives par Invivo, l’union des coopératives agricoles, pour proposer aux agriculteurs de nouveaux services innovants et notamment des tarifs négociés pour leurs achats indirects.
Aujourd’hui 18% des charges des exploitations agricoles sont des achats indirects. En les regroupant, Invivo pourrait négocier des tarifs plus avantageux de l’ordre de 10-15% moins cher dont bénéficieraient directement les agriculteurs achetant sur catalogue. A terme, une plateforme achats pourrait même voir le jour.
Pour en savoir plus sur la solution de gestion des achats de Determine, contactez-nous ou demandez une démo gratuite.
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