Vidéoprojecteurs: zoom sur les critères d'achat
Le vidéoprojecteur professionnel est un outil stratégique pour l'entreprise. Néanmoins, innovation et technicité rendent la sélection des appareils difficile pour l'acheteur. Pour ne pas se tromper, mieux vaut bien calibrer ses critères.
Je m'abonneDe la présentation sous PowerPoint lors de prospection clients aux projections de films publicitaires devant la presse, le vidéoprojecteur est devenu un outil incontournable de la stratégie commerciale et marketing de l'entreprise. Pour répondre aux exigences croissantes des clients, les fabricants ont perfectionné lampes et connectique et assurent aujourd'hui performance et pérennité. Surtout depuis que le vidéoprojecteur est numérique. Dans la majorité des grandes entreprises, la responsabilité du choix de ces produits d'imagerie incombe à l'acheteur informatique. Mais pour définir le besoin de ses prescripteurs, l'acheteur doit pouvoir s'y retrouver parmi la multiplicité des critères de choix: intensité lumineuse, durée de vie de la lampe, connectique, format, etc.
Olivier Ruiz, 3M
«Les technologies DPL et LCD sont deux systèmes éprouvés depuis de nombreuses années qui se partagent le marché en France. »
@ FOTOLIA / BOOKA
La puissance lumineuse, un critère fondamental
Comment cibler son besoin? D'abord, en fonction de l'utilisation du produit: nomade ou sédentaire. Un vidéoprojecteur mobile n'implique pas les mêmes caractéristiques techniques qu'un vidéoprojecteur installé dans une salle de projection. Le ministère de l'Economie numérique a récemment édité un Guide d'achats des outils informatiques et télécoms, notamment des produits d'imagerie, à l'attention des entrepreneurs et des professionnels de l'informatique. Ce manuel dresse la liste des standards techniques requis pour une utilisation professionnelle des vidéoprojecteurs. Le premier concerne la puissance lumineuse. Celle-ci, exprimée en lumens, définit la distance optimale entre l'outil d'imagerie et l'espace de projection. Ce critère détermine en partie le prix du produit. Pour une utilisation nomade, l'intensité ne doit pas descendre en dessous de 1 500 lumens, ce qui correspond à trois mètres de distance de projection. En revanche, les modèles fixes requièrent une puissance minimale de 2 000 lumens. Nomade ou sédentaire, le prix moyen pour se doter de telles puissances s'établit autour de 400 euros. « De 2 000 à 3 000 lumens, on obtient une projection de bonne qualité, claire et lisible, avec trois à quatre mètres de recul, explique Romain Huljack, chef de produit présentation display et vidéoprojection chez Sony. Une puissance tout à fait acceptable pour une salle de réunion de petite ou moyenne dimension. » Pour des projections dans de grandes salles - voire des auditoriums - il est conseillé de passer à un périphérique d'une puissance d'au moins 6 000 lumens. Il s'agit d'un véritable investissement car son prix peut grimper jusqu'à 16 000 euros. Au-delà de la taille de la pièce, il faut être attentif à la luminosité ambiante. « Dans un environnement à forte luminosité, ou avec un fort recul imposé, mieux vaut tabler sur une intensité de projection supérieure à 3 000 lumens pour un prix légèrement supérieur à 2 000 euros », ajoute le chef de produit de Sony.
Autre exigence: la durée de vie des lampes. Celle-ci varie entre 3 000 et 6 000 heures. Elle est déterminée par la fréquence d'utilisation et peut représenter un investissement significatif à long terme. Le prix oscille entre 100 et 500 euros.
Le confort visuel, un atout qualitatif certain
La qualité de l'image des vidéoprojecteurs repose sur celle de leur matrice, elle-même basée sur deux technologies différentes. « Les technologies DLP et LCD sont deux systèmes éprouvés depuis de nombreuses années qui se partagent le marché en France, explique Olivier Ruiz directeur ventes et marketing chez le fabricant 3M. Leur performance a considérablement progressé pour un prix de plus en plus compétitif. » Mais comment les distinguer? Selon Olivier Ruiz, la technologie LCD a un bon rendu colorimétrique, « indispensable aux applications nécessitant luminosité, stabilité et précision de l'image, complète Romain Huljack (Sony). Certains vidéoprojecteurs LCD permettent également une fonction de déplacement de l'objectif («lens shift») que la DLP n'offre pas. Couplée au zoom de l'appareil, elle assure une projection adaptée, sans déformation de l'image quelles que soient l'orientation et l'inclinaison du vidéoprojecteur.» Quant au format, le 4:3 est réputé pour sa conformité avec les présentations de documents de travail. Mais le format 16:9 tend à se démocratiser. Ce dernier convient mieux aux projections de film, car « ces nouvelles dimensions offrent un contraste de couleurs et une netteté de l'image largement supérieure au 4:3 », précise Romain Huljak.
La connectique, un critère en pleine mutation
La sortie audio-vidéo VGA est incontournable pour raccorder n'importe quel ordinateur au vidéoprojecteur. Mais l'interface HDMI commence à lui faire de l'ombre. Reste la liaison BNC ou encore appelée RVB, qui, selon le guide d'achat du ministère de l'Economie numérique, constitue un atout de taille pour faciliter l'installation de câbles longs. Quant à la résolution, le marché des vidéoprojecteurs est aujourd'hui divisé en deux. D'un côté, les images «WXGA (1280 × 800 ps) et XGA (1024 × 768 ps) sont les plus communément utilisés », explique Olivier Ruiz (3M). Pas étonnant puisqu'elles sont adaptées aux présentations de documents de travail sur format 4:3. De l'autre, la résolution haute définition dit «full HD» (1 920 × 1 080 ps) s'impose avec l'avènement des projections en format 16:9. « Tout dépend donc du contenu à projeter, résume Romain Huljack. Mais la résolution «full HD», qui devient aujourd'hui un standard, présente un vrai potentiel. Tout contenu vidéo, image ou présentation bénéfice d'un meilleur contraste et d'une résolution supérieure, pour assurer une bonne fidélité dans la retranscription de l'image.»
Michel Duval, Publics
Témoignage
« Disposer d un équipement de vidéoprojection irréprochable »
« L'image est au coeur de notre activité. Nous devions donc disposer d'un équipement de vidéoprojection irréprochable », expliquent Sébastien Van et Michel Duval, respectivement responsable du service multimédia et directeur achats du groupe Publicis en France.
Ces derniers ont décidé, au cours de l'année 2010, de lancer un appel d'offres portant sur l'acquisition d'une soixantaine de vidéoprojecteurs pour les sites franciliens du groupe. La consultation a été remportée par l'intégrateur Ydéo, qui a démarré, début 2011, le déploiement des matériels retenus par le groupe Publicis. « 70 % des périphériques choisis sont d'entrée et de moyenne gamme. Les 30 % restants sont de haute qualité pour la dizaine de salles de prestige du groupe », explique Sébastien Van. « Dans ces salles de prestige, les vidéoprojecteurs installés ont une intensité lumineuse qui atteint près de 70 000 lumens », ajoute le responsable de service multimédia. Il s'avoue, par ailleurs, satisfait de la commande à distance permettant de piloter tous les systèmes sans se déplacer, grâce au logiciel de gestion informatique. Quant au prix : « Hormis le coût du matériel, la facturation comprend la maintenance, le prix des pièces de rechange, le bordereau de prix pour les accessoires tels que les pieds d'installation et les trois niveaux de gestion du temps de rétablissement, explique Michel Duval, à savoir deux heures, quatre heures ou 24 heures maximum. »
Publicis
ACTIVITE
Communication
CHIFFRE D AFFAIRES 2010
5,4 millions d'euros
EFFECTIF TOTAL
49 000 collaborateurs
VOLUME D'ACHATS 2010
300 millions d euros
EFFECTIF ACHATS
4 collaborateurs