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Vers des flottes auto moins polluantes?

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La lutte contre l'effet de serre est l'enjeu majeur des prochaines années. Si cette réalité environnementale n'a pas encore modifié la composition des flottes automobiles des entreprises, celles-ci devraient toutefois évoluer avec les nouvelles dispositions gouvernementales.

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Renault Clio Campus est le modèle français rejetant le moins de CO2/km avec 111 g.

Renault Clio Campus est le modèle français rejetant le moins de CO2/km avec 111 g.

Le secteur des transports est à l'origine de 35% des émissions de dioxyde de carbone (CO2) en France, selon l'Ademe. Parmi les dernières mesures prises par le gouvernement pour réduire la quantité de ce gaz rejetée dans l'atmosphère figure l'éco-pastille. Entrée en vigueur en toute fin d'année dernière, cette dernière repose sur un système de bonus/malus appliqué à l'achat de voitures neuves. Concrètement, les automobiles dont le taux d'émission de CO2/km est supérieur à 160 g se voient taxer d'un malus compris entre 200 et 2600 euros. Celles qui émettent entre 131 et 160 g de CO2/km ne bénéficient d'aucune aide, ni de taxe supplémentaire. Enfin, celles émettant jusqu'à 130 g de CO2 perçoivent un bonus de 200 à 1000 Euros. Une dernière catégorie existe, celle des voitures émettant moins de 60 g de CO2/km, pour laquelle le bonus prévu s'élève à 5 000 euros (lire notre encadré page 56). Toutefois, aucun modèle actuel ne répond encore à ce niveau. En outre, ces normes devraient être renforcées tous les ans, avec un abaissement des taux de 5 g de CO2/km.

Une offre restreinte de voitures

Cette nouvelle donne n'a encore eu de conséquences sur la composition des flottes d'entreprises. Le renouvellement des parcs ne se fait pas, en effet, du jour au lendemain, surtout dans les grandes entreprises. Les voitures récemment intégrées devraient y rester encore quelques années. Les loueurs longue durée confirment cet état de fait: «Les entreprises sont restées attentistes. Elles étudient maintenant les conséquences de ces nouveaux textes pour éventuellement modifier leur politique d'achat», explique Emmanuelle Achour, directeur marketing et communication de LeasePlan. Et si, depuis l'entrée en vigueur du système de bonus-malus, la prise en compte de l'environnement prend une place croissante dans les choix des sociétés, les acheteurs comme les loueurs font face à une offre restreinte de modèles «propres».

A terme, la composition des parcs de véhicules va donc logiquement évoluer vers des modèles plus respectueux de l'environnement. Pour Eric Trelet, directeur commercial et marketing d'ALD, «certains constructeurs comme BMW, capables d'afficher une Mini à 104 g de CO2/km, une Série 1 à 119 g de CO2/km et une Série 3 à 123 g de C02/km, ont pris une longueur d'avance.» Certains loueurs, comme ALD, estiment que l'offre va s'élargir à des modèles mieux équipés mais dont les motorisations seront de plus faible cylindrée. Une opinion partagée par Emmanuelle Achour: «Dans un avenir proche, grâce aux améliorations techniques, les entreprises composeront leur parc avec des véhicules permettant de répondre aux contraintes environnementales et sociétales.»

Le diesel garde une longueur d'avance

Pour l'instant, il semble encore difficile de prévoir quels seront les modes de propulsion du futur. La solution à court terme semble être l'amélioration des moteurs thermiques classiques. De ce point de vue, le diesel conserve une longueur d'avance, l'adoption de systèmes avec additifs - comme l'Add Blue déjà présent sur les poids lourds -, permettant de réduire les émissions de dioxyde de carbone et de répondre aux futures normes européennes, baptisées «Euro 5» et en vigueur en 2009. Autre solution technique possible et déjà commercialisée: les véhicules électriques ou hybrides (accouplement d un moteur thermique et d'un ou plusieurs moteurs électriques). Toyota, avec sa Prius et ses modèles Lexus (RX 400h, GS 450h et LS 600h), a acquis une expérience significative en la matière. Depuis dix ans, le constructeur japonais a ainsi commercialisé près de 1,3 million de véhicules hybrides dans le monde. «Les véhicules électriques et hybrides resteront une niche environnementale, estime pourtant Emmanuelle Achour (LeasePlan) De plus, il ne faut pas oublier que les prochaines mesures environnementales devront tenir compte de l'impact du cycle de vie du véhicule.» Or, le recyclage des batteries utilisées soulève encore des questions, de même que l'incidence de leurs composants sur l'environnement. Si les constructeurs font des efforts pour proposer des modèles rejetant de moins en moins de CO2, force est de constater que les modèles diesel restent encore la solution.

En effet, la taxe sur les véhicules de société (TVS) est désormais basée sur les seuls rejets de ce gaz. Les voitures «propres», celles roulant au GPL, GNV ou à l'E85, sont logées à la même enseigne. L'avenir devrait donc prendre la forme d'hybrides diesel qui allient rendement des moteurs diesel et l'économie d'énergie générée par les moteurs électriques. D'autres solutions techniquement plus pointues, comme la pile à combustible ou l'hydrogène carburant, ne se profileront pas avant quelques années. Sans même évoquer les réseaux de distribution d'hydrogène, qui restent à monter de A à Z.

Emmanuelle Achour, LeasePlan

«Les véhicules électriques et hybrides resteront une niche environnementale.»

palmarès

Benoît Goffaux, directeur des achats non alimentaires, Eiior

Benoît Goffaux, directeur des achats non alimentaires, Eiior

Témoignage

«Nous recherchons les modèles qui rejettent le moins de CO2»


Le groupe Elior a mis en place toute une stratégie autour du développement durable, une politique qui concerne également les achats. La composition du parc automobile de la société est ainsi amenée à évoluer. «Nous recherchons systématiquement les modèles rejetant le moins de CO2. C'est ce qui nous a poussés à acquérir quelques Toyota Prius», illustre Benoît Goffaux, son directeur des achats non alimentaires. Toutefois, ce dernier ne peut pas aller aussi loin qu'il le voudrait. «Les constructeurs proposent une offre bien trop restreinte. Nous sommes prêts mais pas eux! Actuellement, c'est le client qui tire le fournisseur»
Alors que le parc du groupe Elior est composé à 98% par des véhicules français, le spécialiste de la restauration collective va tester un Fiat Doblo, son premier véhicule frigorifique fonctionnant au GNV. Dans le futur, Elior souhaite avant tout prendre en compte la simplicité d'utilisation des véhicules propres. «C'est pourquoi je crois beaucoup à l'hybride diesel qui permet d'abaisser les consommations et les rejets de CO2 sans contrainte de remplissage comme l'électricité ou le GNV», conclut Benoît Goffaux.


L'entreprise
Elior
ACTIVITE
Restauration
CHIFFRE D'AFFAIRES 2007
3,2 milliards d'euros
EFFECTIF
63 200 salariés
VOULUMES D(ACHATS NON ALIMENTAIRE>
120 millions d'euros

ZOOM

Bonus / malus: comment ça marche?
Dans le cas d'une flotte d'entreprise, le système du bonus/malus se cumule avec la taxe sur les véhicules de société (TVS). Les collectivités territoriales sont aussi concernées par cette mesure.
- Le bonus s'applique aux véhicules (sauf les utilitaires et voitures de société à deux places et à TVA réduite) commandés à compter du 5 décembre 2007 inclus. Le bonus concerne les voitures émettant au maximum 130 g de CO2/km. Il concerne les modèles destinés au transport de personnes comportant moins de 10 places assises, et dont le poids autorisé en charge (PTAC) n'excède pas 3,5 tonnes. Un «super bonus» d'un montant de 300 euros est prévu si la commande du véhicule s'accompagne du retrait d'un modèle de plus de 15 ans.
- Le malus s'applique pour tous les véhicules immatriculés depuis le 1er janvier 2008. Lors de l'achat d'une voiture neuve, le malus remplace la taxe additionnelle à la taxe sur les certificats d'immatriculation. Il concerne les voitures émettant plus de 160 g de CO2/km. Lors de l'immatriculation, le malus est souvent facturé directement par le concessionnaire. Sinon, le malus est payé en même temps que la carte grise.
- Pour les modèles rejetant entre 131 et 160 g de CO2/km, il n'y a ni bonus, ni malus.
- L'aide environnementale de 2000 Euros pour les véhicules fonctionnant au GPL, GNV ou avec une propulsion hybride, est maintenue. Depuis le 1er janvier, cette aide n'est plus versée sous forme de crédit d'impôt, mais déduite au moment de l'achat. A noter que LE85 n'est pas inclus dans cette liste et ne permet pas de disposer de clauses dérogatoires au système du bonus/malus.
- Dans le cadre de contrats en LOA (location avec option d'achat) ou en LLD (location longue durée), l'entreprise qui achète paye le malus lors de la première immatriculation. En cas de bonus, c'est à l'utilisateur de la voiture d'en bénéficier.

 
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Guillaume Geneste

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