Une profession sur un volcan
@ ARNAUD OLSZAK
L'éruption du volcan Eyjafjöll a mis le feu à toute l'Europe. Et si les médias nationaux ont beaucoup parlé des cas personnels, l'activité de bon nombre d'entreprises s'est vue lourdement impactée. Dans ce contexte de crise, une profession - dont on ne parle pas beaucoup, sauf dans Décision Achats ! - s'est retrouvée au coeur de la tempête. Ainsi, les travel managers ont paré au plus pressé. Pour les collaborateurs bloqués à l'étranger, il a fallu trouver des solutions d'hébergement, puis de rapatriement, alors que le niveau d'informations faisait cruellement défaut. Et pour ceux restés en France, la situation n'était pas meilleure. Les grèves à la SCNF ne pouvaient pas plus mal tomber. Quant au marché de la location courte durée, il a été incapable de faire face à la demande. Bref, seuls les tenants de la visioconférence - dont ils nous vantent tant les atouts - en ont eu pour leurs frais. Le surcoût pour les organisations, dont l'éventuelle indemnisation reste encore très floue, est considérable. Et dire que depuis l'an dernier, les voyages d'affaires sont souvent le premier budget concerné par les plans de réduction de coûts des entreprises. L'année 2010 commence bien mal. Pour l'Association française des travel managers (AFTM), les autorités sont peut-être allées trop loin. «Prions le ciel que l'Europe soit plus mesurée une prochaine fois, pour que le synonyme de précaution ne devienne pas exagération», indiquait-elle dans sa newsletter du 22 avril. Le principe de sécurité, à défaut de précaution, n'était-il pas pour autant nécessaire ? Cela rappelle l'affaire de la grippe A qui avait fait temps de bruit l'année dernière.
Par Sébastien de Boisfleury, rédacteur en chef