Savoir évaluer les risques achats, un enjeu majeur
Selon une étude du cabinet conseil en management Oxéa, 85% des directions achats interrogées affirment que la maîtrise des risques achats est un enjeu majeur. Et pourtant, seules 21% d'entre elles ont mis en place une cartographie de ces risques.
Je m'abonneLa maîtrise des risques inhérents à la fonction achats est-elle un véritable enjeu? Oui, pour 85% des directions achats interrogées. Avez-vous réalisé une cartographie de vos risques achats? 40% répondent négativement. Et pour 39%, le processus est en cours. C'est l'un des paradoxes soulevés par une récente étude du cabinet de conseil en management Oxéa sur la maîtrise des risques achats. Idem pour la formation. Si 75% des entreprises affirment avoir sensibilisé leurs acheteurs sur la question, seules 18% leur ont proposé une formation spécifique. «L'objectif d'une politique de gestion des risques achats est de garantir un niveau de risque acceptable pour l'entreprise, en mettant en oeuvre des actions prenant en considération l'environnement juridique, technique, économique, humain et organisationnel dans lequel elle évolue», explique Cyril Végni, directeur du pôle gestion des risques au sein du cabinet Oxéa. Ce dernier conseille ainsi d'identifier tous les risques liés à l'activité des achats, de les évaluer et de les hiérarchiser.
Trois catégories de risques
Les risques acnais soni ae diverses natures. Les spécialistes distinguent tout d'abord les risques «critiques»: défaillance d'un fournisseur, qualité insuffisante des produits reçus, nonrespect d'un contrat. Puis les risques «élevés»: engagement de la responsabilité sociétale de l'entreprise, mauvaise information délivrée par le client interne ou l'utilisateur final, instabilité politique et économique d'un pays. Et enfin les risques «modérés»: problème logistique, défaillance du système d'information, incapacité à protéger la marque. Selon les directions achats interrogées par Oxéa, les trois risques les plus sensibles sont le risque fournisseur (25%), le risque contractuel (18%) et le risque technique (16%).
Pour Frédéric Bernard, ancien directeur achats et aujourd'hui directeur administratif et financier de la Société mutualiste du personnel de la police nationale (SMPPN), «la maîtrise des risques vise à s'assurer de la stricte application des textes et des procédures internes, mais surtout de la prévention et de la détection des fraudes et des malveillances humaines.» En effet, selon ce dernier, la malveillance humaine serait à l'origine de 64% des dommages subis par les entreprises. Un pourcentage qui donne matière à réflexion.
Témoignage
«Une insistance croissante sur la maîtrise des risques achats»
ETIENNE BROQUET, directeur achats, Axa France
Le volume d'achats d'Axa France atteint 400 millions d'euros. Un «terrain de jeu», selon l'expression de son directeur achats, où la gestion des risques achats est de plus en plus prise en compte. «Il y a, au sein de la direction achats d'Axa France, une insistance croissante sur la maîtrise des risques: sécurisation des contrats et des relations avec les prestataires, respect des engagements en matière de développement durable, etc.», détaille Etienne Broquet. Pour ce dernier, la gestion des risques achats revêt même un enjeu déontologique du fait de l'activité de l'entreprise et de la volonté de sa direction générale de devenir «la société d'assurance préférée des Français». Ainsi, trois grandes familles de risques ont été identifiées: les atteintes au fonctionnement (dérive financière, non-conformité de la prestation, etc.), les atteintes aux biens matériels et immcueneis, ei emm les cuieinies ci ici repuicition de l'entreprise. Aujourd'hui, à chaque risque correspond un moyen de prévention (clauses de réversibilité dans les contrats, code de déontologie, etc.). Des process qui présentent également un autre avantage. » La maîtrise des risques peut être aussi un argument de vente de la fonction achats: je vous aide à optimiser vos dépenses et je vous protège en garantissant par exemple la conformité des process», conclut le directeur achats.