Quand stratégie d'entreprise rime avec responsabilité sociétale
Chaque année, Décision Achats publie, en collaboration avec le groupe Demos, une étude sur la fonction achats. Les résultats de cette enquête font apparaître que si les acquis traditionnels sont conservés, le périmètre fonctionnel tend à s'étoffer, notamment en s'imposant toujours plus sur les dépenses indirectes. La fonction se professionnalise et gagne sans conteste en maturité. Cependant, tout comme les roseaux qui sont pensants mais flexibles au vent, nombre d'acheteurs ont opéré un repli de leur zone géographique d'approvisionnement pour mettre à l'abri leurs clients des aléas d'une conjoncture toujours instable. Business as usual diront certains... Mais quid des achats responsables et de l'intégration de PME innovantes dans le panel des fournisseurs? Si ces démarches ont bien pris corps dans la majorité des groupes du CAC 40, c'est encore loin d'être une réalité dans toutes les entreprises, a fortiori dans les grandes PME sous-traitantes de ces donneurs d'ordres. Et quand la volonté est là, les acheteurs doivent parfois se frayer un chemin à la machette dans la jungle des normes, règlements et certifications: l'ISO9000, l'ISO14001 sans oublier l'ISO26000 portée sur les fonts baptismaux en novembre 2010. Le coeur vaillant et le pied léger, l'acheteur peut enfin partir évangéliser son service et mettre en place une politique globale d'achats au sein de son entreprise. L'histoire ne dit pas si la démarche RSE écrasera le greenwashing comme l'archange Saint Michel le dragon mais parions que le souci d'une stratégie d'entreprise responsable saura à terme s'accommoder des diktats de l'intelligence économique.
@ Thomas Koller
Emmanuelle Serrano, rédactrice en chef