Quand les acheteurs décrochent des étoiles...
La fonction achats a un rôle structurant dans les entreprises où elle est déployée: en effet, elle est coresponsable de sa performance économique, que cela soit dans les secteurs privé ou public. Elle est structurante car, en tant que fonction support, elle s'invite dans nombre de débats et dossiers stratégiques pour la pérennité et le développement des écosystèmes où elle opère.
Dans son intervention lors de notre conférence Tendances Achats, Pierre Pelouzet, Médiateur des relations interentreprises le martelait: «Nous, acheteurs, devrions être au centre du jeu car nous nous trouvons sous le feu des projecteurs, comme l'a montré le rapport Gallois dernièrement. Or, nous sommes en train de rater ce virage et de nous laisser en fermer dans la vision que les autres ont de notre métier».
Déjà, de nombreuses directions achats ont fait leur ce précepte et ont adopté qui la Charte des relations interentreprises, qui le Pacte PME. Toutes filières confondues, le (bon) pli est pris chez certains et la vision d' un écosystème global plutôt que d' une concaténation d' intérêts individuels commence à faire son chemin dans bien des caboches... Ainsi le Cnes a cassé le lien entre le financement du projet et la propriété intellectuelle. « Ce sont les industriels qui sont les mieux placés pour valoriser leur développement, mais cela demande un changement de la part des acheteurs qui ne doivent plus raisonner que Cnes mais plutôt écosystème », explique ainsi Jean-Marc Astorg, directeur des achats du Centre national d' études spatiales dans l'interview que nous publions ce mois-ci.
Si ce chemin de Damas peut être emprunté par de plus en plus d'acheteurs et... de directions générales, ce n'est pas moi qui m' en plaindrai!
@ THOMAS KOLLER
Par Emmanuelle Serrano, rédactrice en chef