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Noms de domaine: les clés pour bien acheter

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Acheter un nom de domaine n'a rien d'anodin. C'est un actif fondamental de l'entreprise, au même titre que la marque. Le droit à l'erreur n'existe ni sur le plan marketing et juridique ni sur celui de l'achat, au sens propre du terme. Attention, le montant peut rapidement s'envoler. Voici quelques pistes pour savoir comment s'y prendre...

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En 2010, il existait 91 millions de noms de domaine en .com, 13 millions en .net et 9 millions en .org. Les Etats-Unis arrivaient en tête, avec 74 millions de noms de domaine enregistrés, suivis de loin par l'Allemagne (6,4 millions), la Chine (4,6 millions) et le Royaume-Uni (4,3 millions). Quant à la France, elle se classait en sixième position, avec trois millions de noms de domaine déposés. Face à cette profusion, le hasard n'a pas sa place. « Le plus difficile pour le responsable des achats? Comprendre ce qu'est le nom de domaine », indique Patrick Hauss, directeur commercial et marketing d'Indom, qui compte parmi ses clients Voyages-sncf.com, le groupe Canal +, la Caisse d'Epargne et Décathlon. « C'est un actif immatériel. L'acheteur doit effectuer un gros travail afin d'obtenir toutes les informations qui lui permettront de saisir le sens de cet achat », précise-t-il.

Synthétiser les besoins

Lorsque les noms de domaine ont été sélectionnés par les services concernés (communication et marketing ou informatique) et validés par le service juridique, qui s'est assuré que les marques seraient correctement protégées, il faut rédiger l'appel d'offres. Attention, chaque service peut avoir des besoins différents. Il est donc primordial de les analyser. Pour cela, il faut envisager de faire circuler, dans les différents services, des formulaires d'expression. Ces derniers pourront, par la suite, être synthétisés par l'acheteur. Pour Patrick Hauss (Indom), le délai moyen nécessaire à la compilation de ces informations et à la rédaction de l'appel d'offres doit être compris entre quatre et six semaines. « En tant que prestataire, nous constatons que les appels d'offres sont habituellement incomplets et approximatifs. Par ailleurs, les délais imposés pour répondre à un appel d'offres s'avèrent généralement trop courts. » Considérant que la gestion des noms de domaine est souvent éclatée entre les services, il est difficile de formuler un appel d'offres exhaustif. Un nombre croissant d'entreprises se tournent donc vers des consultants extérieurs. Ceux-ci auront pour mission de dresser une liste des besoins mais aussi des acquis de l'entreprise, pour que l'appel d'offres puisse permettre aux prestataires de se positionner.

Patrick Hauss, Indom

« L'acheteur doit effectuer un gros travail afin d'obtenir les informations qui lui permettront de saisir le sens de l'achat d'un nom de domaine. »

Extensions: opter pour une couverture globale

270 extensions sont reconnues à ce jour - dont 20 nationales - mais toutes ne présentent pas le même intérêt. Si les recommandations des services marketing et juridique sont importantes, le responsable des achats doit savoir faire entendre sa voix lorsqu'il est question de maîtriser les coûts. Si un .fr ou un .net est facturé par les registries moins d'une dizaine d'euros par an, certaines extensions plus « exotiques » demeurent plus onéreuses. Le .ba (Bosnie) est facturé près de 200 euros par an et le . pr (Porto Rico) avoisine les 800 euros annuels. Lorsque ces extensions sont convoitées - dans le cadre d'un développement à l'international - il ne faut pas hésiter à négocier avec les prestataires. Plus le portefeuille est important, plus il est possible d'obtenir des remises.

Choisir le prestataire pour l'enregistrement

Trois alternatives s'offrent à vous. La première consiste à acheter les noms de domaine auprès d'un bureau d'enregistrement. Amen, 1and1, OVH sont des références possibles. Leurs atouts : une politique tarifaire très agressive et la possibilité de souscrire - en même temps que la réservation du nom de domaine une solution d'hébergement pour le site internet. Cependant, pour la gestion d'un portefeuille de plusieurs centaines ou milliers de noms de domaine, le système atteint ses limites. Les bureaux d'enregistrement proposent rarement un suivi commercial et technique développé. La deuxième possibilité consiste à recourir aux services d'une agence web, qui se chargera de la gestion des noms de domaine. L'agence prend place entre le bureau d'enregistrement et l'entreprise et offre des services supplémentaires.

Enfin, il est possible de s'orienter vers des cabinets spécialisés dans la protection et la gestion des noms de domaine, comme Prodomaines (www.prodomaines.fr) ou Indom (www.indom.fr). Ceux-ci apportent une valeur ajoutée différente et se chargent de suivre quotidiennement un portefeuille, en faisant des recommandations stratégiques qui permettent de préserver une marque ou de rationaliser les coûts. Ils suggèrent, par exemple, d'abandonner des extensions inutiles. «Notre politique consiste à suivre l'évolution du marché des domaines en temps réel, explique Jean-François Poussard, directeur de Prodomaines. Nouvelles extensions, nouveaux usages, nous sommes des spécialistes qui faisons des recommandations à nos clients pour gérer leurs portefeuilles de noms de domaine. »

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En 2012, le .fr change


Si la date officielle n'est pas encore arrêtée, c'est toutefois une certitude : le .fr va changer En 2012, l'extension, aujourd'hui réservée aux entreprises, associations ou particuliers résidant en France, s'ouvrira à l'international. N'importe quel internaute pourra donc réserver un nom de domaine portant l'extension .fr
Le 1er juillet 2011, l'Association française pour le nommage Internet en coopération avait déjà levé les interdictions sur 30 000 noms de domaine, suite à une décision du Conseil constitutionnelLes termes autrefois réservés à l'Etat, aux collectivités, aux noms des communes ainsi que des termes jugés sensibles relatifs aux crimes, aux infractions, aux libertés et aux valeurs) ne peuvent plus être refusés à l'enregistrement.

Céline Thomas, Lectra

Céline Thomas, Lectra

Témoignage
«Nous voulons réduire les coûts récurrents associés au dépôt de noms de domaine»

Lectra est le numéro un mondial des solutions technologiques intégrées - logiciels, équipements de CFAO et services associés - dédiées aux entreprises qui utilisent des textiles, du cuir, des tissus industriels ou des matériaux composites dans la réalisation de leurs produits. Récemment, l'entreprise, qui possédait déjà un portefeuille de noms de domaine géré par un prestataire, a souhaité analyser les coûts existants et consulter la concurrence pour mesurer les gains potentiels. A partir des besoins définis par l'équipe communication et juridique, le service achats a lancé un appel d'offres. «Nous souhaitions réduire les coûts récurrents associés au dépôt de domaines. L'analyse des coûts n'est pas évidente, car nous manquions d'informations sur la décomposition des tarifs, explique Céline Thomas, acheteuse pour Lectra. En fonction des extensions et des prestataires, les différences de prix sont impressionnantes et le manque de visibilité sur les leviers de négociation peut s'avérer perturbant.» Au-delà de la réduction des dépenses, plusieurs critères ont été pris en compte pour retenir le prestataire : sa capacité à conseiller sur l'abandon ou le dépôt de certains noms ou extensions, mais également son offre de service autour des noms de domaine (plateforme de gestion, etc.).

Lectra

ACTIVITE
Services, logiciels et équipements de CFAO
CHIFFRE DAFFAIRES 2010
190 millions d'euros
EFFECTIF
1 326 salariés
VOLUME DACHATS
40 millions d'euros
EFFECTIF ACHATS
13 personnes

A chaque profil sa politique tarifaire

Entre un nom de domaine en .com acheté cinq à sept euros à un bureau d'enregistrement et un autre acquis auprès d'une agence à 50 ou 70 euros, il faut comparer les prestations proposées. Parmi les critères à évaluer : la qualité du support. «En cas de panne sur le nom de domaine, c'est le site qui est temporairement inaccessible, les e-mails peuvent ne plus arriver... Cela peut aussi avoir un impact négatif sur le chiffre d'affaires !», indique Stéphane Le simple, responsable des noms de domaine chez OVH. Aspect que confirme Patrick Hauss : « Nous mettons à la disposition de nos clients un interlocuteur dédié, mais aussi un contrat d'assurance qui couvre l'entreprise en cas de perte d'un nom de domaine. Un point souvent négligé. Pourtant, quand un nom de domaine est perdu, 3 000 collaborateurs peuvent se retrouver sans e-mail pour travailler, par exemple. Nous sommes ici dans le cadre de l'accident industriel. » Face à de tels enjeux, le responsable des achats n'a pas droit à l'erreur

 
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José Roda

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