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Les imprimantes d'étiquettes se démocratisent

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Classement, archivage mais également impression de codes-barres, de pictogrammes voire de timbres postaux, les fonctionnalités des imprimantes d'étiquettes ne cessent d'évoluer. Des petits appareils bureautiques qui pourraient bien se rendre plus indispensables qu'il n'y paraît.

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Dans cette grande entreprise de services informatiques, les assistantes de direction ont la possibilité depuis le début de l'année de commander une étiqueteuse pour faciliter le classement de leurs dossiers. Un modèle japonais, référencé par le service achats lors de la constitution du catalogue restreint de fournitures de bureau propre à l'entreprise, fin 2009.

«L'idée est venue d'une personne appartenant au groupe de travail chargé de constituer ce catalogue, indique le responsable achats. Au début, j' étais plutôt hostile à ce type d'équipement, beaucoup plus cher que des feuilles d' étiquettes prédécoupées et auto-adhésives par exemple. Je me suis laissé convaincre, à condition que la possibilité de commander cette étiqueteuse soit strictement réservée aux assistantes de direction. » Il faut dire que le prix de l'appareil, 99 euros HT, n'est pas négligeable. « On ne peut pas toujours rogner sur tout», philosophe l'acheteur. A ce jour, l'entreprise a déjà commandé une dizaine de machines. «Les utilisateurs sont visiblement satisfaits, reprend-il. Le classement est beaucoup plus propre et «professionnel" qu'avec des étiquettes manuscrites. Le surcoût pour l'entreprise reste limité. »

Hafda Bénarbia, Brother France

Le coût des consommables est un critère d'achat important, davantage que le prix»

Deux familles de produits

Comme dans cette SSII, les imprimantes d'étiquettes font peu à peu leur apparition dans les bureaux. «Pour certains, les imprimantes d'étiquettes sont un produit de luxe qui n'est pas nécessaire au quotidien. Dans la pratique, on s'aperçoit que les utilisateurs ont du mal à s'en passer une fois qu'ils ont adopté ce type d'équipement. Cela permet de gagner énormément de temps dans son organisation au travail et dans le classement de ses dossiers», avance Hafda Bénarbia, chef de produits solutions d'étiquetage chez Brother France.

Selon l'institut GfK, près de 170 000 appareils de ce type se sont vendus l'an dernier sur le marché français (entreprises et particuliers), générant un chiffre affaires de 7 millions d'euros, en hausse de 1,4 % par rapport à 2008. «Malgré un contexte économique très dégradé, ce marché a enregistré une légère croissance en 2009, ce qui tend à prouver qu'il existe de réels besoins pour ce genre de produits», se félicite Audrey Dupont, category manager business machines chez Office Dépôt. Dans les catalogues, on distingue deux principaux types de produits. D'un côté, les titreuses, qui permettent de réaliser, à partir d'un ruban adhésif spécifique, des étiquettes en plastique réputées pour leur résistante à l'usure. Equipées d'un clavier, fonctionnant sur pile ou sur batterie, elles sont facilement transportables. De l'autre, les étiqueteuses, qui sont de véritables petites imprimantes bureautiques. Reliées à un ordinateur, elles permettent d'imprimer des étiquettes sur un papier spécifique et auto-adhésif.

Le marché des imprimantes d'étiquettes est dominé par deux constructeurs qui totalisent à eux seuls 98 % des ventes selon GFK. Ainsi, avec près de 77 % de part de marché en France, Dymo est l'incontestable leader. La marque devance le fabricant de systèmes d'impression Brother (dont la part de marché est estimée à 21 %). Les fournituristes représentent le canal de distribution le plus important, la vente directe étant quasi inexistante. Sur ce créneau, les principaux concurrents des Dymo et autres Brother sont finalement les fabricants de planches d'étiquettes prédécoupées et auto-adhésives tels qu'Avery. Le coût des imprimantes d'étiquettes peut évidemment représenter un frein à l'achat. Il faut compter environ 30 euros HT pour une titreuse standard, et plus de 100 euros HT pour une étiqueteuse. Mais surtout, ces appareils nécessitent des consommables spécifiques dont le prix, parfois plus de 10 euros HT l'unité, finit par représenter un coût non négligeable en cas d'utilisation soutenue. « Le coût des consommables est un critère de choix important, davantage que le prix d'achat», reconnaît Hafda Bénarbia (Brother France).

Des fonctionnalités avancées

Néanmoins, fabricants et fournituristes ne sont pas à court d'arguments. «En matière de classement, d'organisation ou encore d'affichage, les titreuses et les étiqueteuses permettent de renvoyer une image très professionnelle, contrairement à une écriture manuscrite sur des étiquettes ou directement sur des classeurs ou des pochettes», estime Audrey Dupont (Office Depot).

Mais surtout, les fonctionnalités des imprimantes d'étiquettes sont aujourd'hui très exhaustives: si la fonction première de ces appareils est d'imprimer des caractères, désormais, il est également possible d'insérer des logos et des pictogrammes, d'imprimer des codes-barres, de créer des badges d'accès pour les visiteurs, etc. « Certaines options sont très utiles, par exemple la datation automatique des étiquettes ou l'aperçu avant impression», ajoute Hafda Bénarbia (Brother France). Dernier exemple de fonctionnalité et non des moindres: certaines étiqueteuses permettent aujourd'hui d'imprimer des timbres postaux. Le fonctionnement est simple: l'utilisateur se connecte à Internet et achète des timbres virtuels qu'il peut ensuite directement imprimer sur une étiquette et coller sur une enveloppe. Ainsi, au-delà du prix, les fonctionnalités proposées sont déterminantes dans le choix d'un appareil. «Le choix et l'achat d'un modèle d'imprimante d'àiquette sont principalement définis en fonction de l'application envisagée par l'utilisateur de l'outil», résume Hafda Bénarbia (Brother France). Ainsi, pour de l'archivage simple, il est inutile d'investir dans un modèle trop élaboré, d'autant plus que le coût des consommables s'en ressentira.

zoom La désorganisation, un mal français?

Après les Italiens et les Espagnols, les Français sont perçus comme les salariés les plus mal organisés dans leur travail par leurs homologues européens. Au contraire, Allemands et Suédois sont considérés comme des modèles d'organisation. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée l'an dernier par le fabricant d'imprimantes d'étiquettes Dymo auprès de 1 400 salariés dans neuf pays européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique, Pays-Bas, Suède et Norvège). «Nous avons constaté à travers cette étude que le rapport à l'organisation du travail n'était pas du tout le même selon l'origine géographique, explique Aude Lanier, responsable EMEA (Europe Middle East and Africa) de l'activation de la marque Dymo. Dans les pays nordiques et en Allemagne, le classement fait véritablement partie de la culture des collaborateurs. Dans les pays latins, dont la France, la notion d'organisation est beaucoup plus émotionnelle. » Par exemple, pour 41 % des Allemands, avoir un bureau bien ordonné est nécessaire pour mieux travailler. Les Français ne sont que 21 % à le penser. Mais un peu plus d'un quart des Français estime qu'il est important de classer tous ses documents, contre 19 % en moyenne dans le reste des pays européens. Dernière observation: dans leur travail, les femmes semblent plus organisées que les hommes, et ce quel que soit le pays.

 
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Sébastien de Boisfeury

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