Les grandes entreprises françaises misent sur des économies durables
Si les considérations éthiques et sociales restent très présentes chez les grands comptes, les mesures d'économies (énergie, papier, carburant, etc.) sont de plus en plus prioritaires. La notion d'achat responsable fait son chemin...
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Le respect des droits de l'homme et du droit du travail, le traitement et le recyclage des déchets, et enfin la réduction des dépenses d'énergie. Ce sont les actions menées prioritairement par les grandes entreprises françaises en 2008, selon une enquête menée par le cabinet Cohesium auprès de 200 responsables développement durable. Ainsi, les mesures d'économies apparaissent désormais tout en haut de l'affiche. La limitation de la consommation de papier est, ainsi, jugée «tout à fait prioritaire» par 40% des entreprises et «assez prioritaire» par 36% d'entre elles. «Mais les actions d'ordre social, comme la sensibilisation du personnel, la prévention des accidents du travail ou l'intégration de personnes handicapées sont perçues comme moins prioritaires car leurs effets sur la rentabilité des entreprises sont plus longs à se manifester», révèle l'enquête.
Moteur d'innovations
La mise en place d'une politique d'achats responsables est considérée comme prioritaire par 71% des grands comptes. «Si les actions en matière de développement durable sont toujours perçues comme un moyen-clé d'améliorer l'image de l'entreprise, elles sont désormais reconnues comme un moteur en termes d'innovations et de réduction des coûts», souligne le rapport. Ainsi, 65% des répondants estiment que le développement durable permet «certainement» de développer l'innovation, 46% de réduire les coûts et 41% d'améliorer les résultats économiques de l'entreprise. L'impact sur les fournisseurs est aussi ressenti. Près de la moitié des responsables considèrent que les exigences des entreprises sur ce point vis-à-vis de leurs fournisseurs sont «assez fortes», 24% les jugeant même «très fortes». Des actions qui, au final, ont permis d'améliorer l'image de l'entreprise auprès des fournisseurs. D'ici à trois ans, les mesures d'économies devraient se renforcer tout comme la sensibilisation et la formation des salariés au développement durable. En termes de priorités, la réduction des dépenses d'énergie, le traitement et le recyclage des déchets passeraient devant le respect des droits de l'homme et du droit du travail. «Cette tendance peut s'expliquer par l'impressionnante augmentation des coûts (...) reléguant au second plan les engagements d'ordre social», soulignent les auteurs de l'étude.