Les acheteurs touchés par la grippe A
Par Sébastien de Boisfleury, rédacteur en chef
«Si Ton parle souvent de «communication de crise», la notion «d'achats de crise» est rarement abordée. L'épisode de la grippe A fera peut-être date.»
Les malades ne se comptent pas encore par milliers mais elle est déjà là, sur toutes les lèvres. Depuis quelques mois, la grippe A fait la Une de l'actualité. Un traitement médiatique, d'ailleurs, qui en agace plus d'un. Et pourtant, certains acheteurs sont contaminés depuis belle lurette. En effet, pour faire face au risque de pandémie, la plupart des grandes entreprises ont constitué une cellule de crise dès le second trimestre avec, bien souvent, pour la première fois en pareille situation, les directions achats en première ligne.
Masques FFP2, gants ou encore gels hydroalcooliques. .. Mieux valait ne pas traîner sur ces marchés jusque-là confidentiels. Des organisations comme La Poste ou EDF ont ainsi acheté plusieurs millions de masques dès le mois de juin. Aujourd'hui, les fabricants sont en rupture de stock et, bien sûr, les prix se sont envolés. Prestations de nettoyage, de sécurité, d'accueil... Les directions achats du Groupe Caisse d'Epargne ou d'Aéroports de Paris, pour ne citer qu'elles, ont dû étudier tous les scénarios possibles avec leurs prestataires et redéfinir le cahier des charges en cas d'épidémie avérée.
Alors que l'on parle souvent de «communication de crise», la notion «d'achats de crise» n'est que rarement abordée. L'épisode de la grippe A fera peut-être date. Les directions générales se souviendront que c'est en impliquant le plus en amont possible les achats qu'elles ont pu répondre à des besoins précis sans en payer le prix fort. Souvent dénigrés à tort, les achats généraux auront démontré, eux, qu'ils sont essentiels au bon fonctionnement de l'entreprise.