Le point sur le marché des voyages d'affaires
Au cours de l'année 2011, le voyage d'affaires a connu une croissance modérée. Les sociétés ont continué à réinvestir avec prudence sur ce poste budgétaire. La reprise de cette fin d'année devrait se poursuivre en 2012, bien que les perspectives économiques mondiales demeurent incertaines.
Je m'abonneSelon l'étude Egencia, intitulée «Prévisions 2012 du voyage d'affaires», les fournisseurs vont légèrement ou modérément augmenter leurs prix en 2012. Un pronostic basé sur deux facteurs: la demande croissante pour les déplacements professionnels et une timide amélioration des conditions du marché.
L'aérien
Selon l'enquête Egencia «Prévisions 2012 du voyage d'affaires», le prix moyen du billet (ATP - Average Ticket Price) pour les voyageurs d'aff aires à destination des principales villes devrait suivre ces tendances:
- Pour un vol régional intra-Europe (origine Europe ou destination Europe), une augmentation de 4 % de l'ATP est prévue ;
- Pour un vol régional intra-Amérique du Nord, une hausse de 4 % de l'ATP est pronostiquée ;
- Pour un vol régional intra-APAC, une augmentation de 6 % toujours selon l'ATP
(Pour des informations plus précises sur ces variations de tarifs, lire le tableau p. 99).
Au départ de l'Europe, il est à souligner que les prix du pétrole vont probablement demeurer stables en 2012. Néanmoins, le Système communautaire d'échange de quotas d'émissions (SCEQE), pierre angulaire de la politique de lutte contre le changement climatique de l'Union européenne qui vise également à réduire les émissions de gaz à effet de serre, devrait provoquer une hausse des tarifs sur les vols locaux.
L'hôtellerie
La demande des entreprises semble repartir à la hausse, tandis que le taux d'occupation s'améliore dans presque toutes les grandes villes du monde alors que le nombre de nouveaux hôtels arrivant sur le marché diminue. Quelle que soit la zone géographique (Europe, Amérique du Nord et Asie-Pacifique), le secteur s'accorde majoritairement à dire que le prix des nuitées en 2012 augmentera et que l'ADR (Average daily rate) reviendra à son niveau d'avant 2008. L'optimisation du périmètre hôtelier est, depuis quelques années déjà, un objectif donné par les entreprises aux travels managers. A juste titre, puisque les dépenses hôtelières dépassent généralement 25 % du total des dépenses liées aux voyages et déplacements... Or, la principale difficulté à laquelle doit faire face le travel manager est la consolidation des données. Les canaux de réservation sont multiples et, aujourd'hui, les réservations sont encore trop souvent gérées hors canaux «officiels» (agence de voyages, outil de réservation en ligne). Pour illustrer cette hétérogénéité, un chiffre d'Egencia: 24 %. C'est le pourcentage des entreprises qui obligent leurs collaborateurs à réserver dans les hôtels négociés centralement...
La location courte durée
Chaque année, la branche loueurs du CNPA (Conseil national des professions de l'automobile) mène une étude sur le marché de la location courte durée (LCD) . En 2011, le cahier des charges de l'étude a évolué et aborde les éléments liés au comportement des utilisateurs, privés ou professionnels, et intègre Internet. Les résultats présentés sont issus du cumul des résultats mensuels d'avril à août 2011. Il s'agit d'une évaluation statistique et non d'un «décompte» précis. Les chiffres diffusés reflètent une tendance exprimée après avoir interrogé chaque mois 2 500 individus via un recueil on line:
- Le véhicule particulier tient le haut du pavé avec 64 % des locations. Celles-ci sont prioritairement effectuées pour des motifs privés (60 %) ;
- L'agence reste le mode principal de réservation, suivi de près par Internet ;
- Le locataire anticipe peu. 74 % des réservations sont réalisées moins d'une semaine à l'avance ;
- Le véhicule électrique tente les locataires (68 %) mais seuls 44 % de ceux-ci seraient prêts à le louer plus cher qu'un véhicule classique.
Christophe Drezet, consultant associé chez Epsa Group
Avis d'expert
« La principale difficulté à laquelle doit faire face le travel manager est la consolidation des données »
Les entreprises privilégient la mise en place de barèmes facilitant l'application de la politique des voyages mais rendant compliqué le travail d'analyse et de pilotage du travel manager et des acheteurs. Pourtant, de bonnes pratiques existent. Les acheteurs prennent aujourd'hui le pouvoir dans la mise en place des programmes hôteliers, et il n'est pas rare que les entreprises externalisent cet exercice fastidieux et chronophage. L'instauration de KPIs et le calcul quasi-systématique d'un ROI permettent de mesurer la performance de l'année n par rapport à l'année n-1. En pratique, trois canaux de réservation s'affrontent:
- La prise de contact en direct avec l'hôtel par le voyageur ou son assistante par téléphone, pratique en perte de vitesse ;
- La prise de contact direct avec l'hôtel par le voyageur ou son assistante par Internet, pratique stable ;
- La négociation d'un accord global chargé dans les outils de l'agence de voyages ou d'une centrale dédiée de type (HBA), pratique en forte augmentation. L'idée est de trouver le juste milieu entre le temps nécessaire à la réservation et la traçabilité des données et... des voyageurs. Mais dans tout cela il convient bien sûr de rester pragmatique et de ne pas perdre de vue que les voyageurs et les assistantes seront, finalement, les seuls décisionnaires. L'intégration naturelle des programmes hôteliers dans les outils de réservation en ligne est un facteur-clé de succès qu'une communication efficace, alliée à un véritable plan de promotion, ne pourra qu'amplifier.