Le marché prend son rythme de croisière
Séminaires, événements d'entreprise, incentives et congrès font toujours recette. Le baromètre annuel Bedouk/Coach Omnium, publié en janvier, annonce une stabilisation de la croissance, synonyme de la maturité du secteur.
Je m'abonneLes dépenses en tourisme de groupes affaires - séminaires, conventions, événements d'entreprise, incentives et congrès - des sociétés établies en France s'élèvent à 8,8 milliards d'euros en 2006, soit une croissance de 1,8% par rapport à 2005. C'est ce que révèle l'enquête annuelle du cabinet Coach Omnium réalisée pour le compte de l'éditeur Bedouk Meetings & Events Media, en interrogeant 750 entreprises organisatrices de manifestations. Cette légère croissance vient poursuivre une reprise amorcée en 2004 (1,6%), après un net recul enregistré sur 2003 (- 3,2 %). «Le tourisme d'affaires est le segment touristique le plus stable, affirme Mark Watkins, président de Coach Omnium. Il est beaucoup moins tributaire des fluctuations de la conjoncture, car c'est un vecteur de message et d'image des entreprises.» Autrement dit, les sociétés ont toujours besoin de réunir et de motiver leurs collaborateurs, dans les périodes fastes, comme en temps de crise.
Les RTT créent des engorgements
Depuis quelques années, la tendance est toutefois à des manifestations plus denses et plus productives. Leurs durées diminuent, les séminaires de deux jours sont les plus répan- dus (55% en 2006, contre 39% en 1997), suivis par les journées d'études (38% en 2006). Conséquence logique de cette réduction: le nombre moyen de participants tend à s'accroître et les séminaires de plus de 300 personnes ne sont plus rares (près de 53% en 2006, contre 38% en 1999). Les hôtels restent les infrastructures les plus demandées pour abriter les manifestations professionnelles, même pour les réunions qui ne nécessitent pas d'hébergement. Les hôtels 3 et 4 étoiles sont particulièrement prisés, question de prestige. Ils sont toutefois concurrencés par des lieux divers et plus atypiques (châteaux, chapelles, musées...) qui ont les faveurs de près de 40% des organisateurs interrogés, soit le double du score obtenu l'année dernière. Une volonté qui se heurte à la fois à la rareté de l'offre et à son inadéquation avec les besoins fonctionnels des entreprises (grandes salles de réunion, accessibilité, etc.). «La demande serait probablement plus forte s'il n'y avait pas ce problème de disponibilité», regrette Mark Watkins.
Autre changement majeur qui se confirme cette année: la fin des manifestations planifiées le week-end. L'organisation des événements se concentre sur une partie de la semaine, avec une prédilection pour la séquence mardi-jeudi, incidence directe des RTT et de l'accentuation de la séparation entre vie professionnelle et sphère privée. Une mutation des modes d'organisation qui n'est pas sans conséquences pour les prestataires. «On assiste à un engorgement de la demande sur le milieu de semaine. Ce qui commence à poser un grave problème aux prestataires en termes de gestion de flux», relève Mark Watkins. Les budgets moyens consacrés par les entreprises au tourisme d'affaires varient de 30 à 120 euros par personne, un chiffre qui a connu une hausse de près de 7% en 2006. Hausse due principalement à l'enrichissement des prestations, mais également à l'augmentation des prix.
(i) ww.coachomnium.fr