Le Siseg s'intéresse au bien-être des salariés
La conférence d'ouverture du Siseg est revenue sur les nouvelles problématiques du métier des services généraux. Une fonction qui s'intéresse désormais à l'environnement de travail au sens large. Contraintes et enjeux ont notamment été évoqués. Compte-rendu.
Je m'abonneLes services généraux connaissent depuis quelques années une réelle mutation. Désormais, l'amélioration de l'environnement de travail, au-delà de la simple gestion des services support (accueil, sécurité, etc.) et des fournitures de bureau, est au coeur des priorités des responsables de services généraux. L'édition 2009 du Siseg, qui s'est tenue du 30 mars au 1er avril derniers, est revenue sur cette évolution lors de la conférence d'ouverture du salon, consacrée au cadre de vie dans l'entreprise. «Le bien-être de nos collaborateurs est aujourd'hui notre souci quotidien», a expliqué François Delatouche, président de l'Arseg (Association des directeurs et des responsables des services généraux) et responsable des services généraux chez Bouygues Telecom. Pour ce dernier, les directeurs et les responsables de services généraux «doivent faciliter la vie des salariés au jour le jour». L'opérateur téléphonique vient, par exemple, de mettre en place un service de pressing pour ses salariés. «Un service à la personne qui connaît un réel succès, et ce grâce à une meilleure compréhension des besoins des clients internes», assure-t-il.
L'immobilier, le coeur de la fonction
Au cours de cette conférence d'ouverture, les problématiques liées à l'immobilier d'entreprise ont occupé une large place. Avec, à la clé, une question: est-il légitime que l'immobilier soit le coeur de la fonction des services généraux? «Evidemment, a répondu Yves Picot, responsable des services généraux chez Coca-Cola Entreprises. Car c'est à nous de pouvoir anticiper les flux de population dans l'entreprise et donc d'être capables d'aménager les espaces.» Mais, pour ce dernier, la seule gestion de l'espace n'est pas suffisante et c'est l'ensemble du cadre de vie qui doit être pris en compte.
Parmi les problématiques gérées par les services généraux: le déménagement. Joël Marias, directeur immobilier et services généraux chez Philips France, a ainsi fait part de son expérience. Son entreprise a changé de siège social en 2008, mais le projet a duré six ans. «Au-delà des cartons, c'est un véritable changement de culture d'entreprise auquel nous avons dû faire face», a-t-il expliqué, avant de citer quelques chiffres: chez Philips France, l'espace de travail est passé de 26 à 12 m2 par collaborateur, les rangements de 11 à 4 m2 et les imprimantes de 850 à 120 multifonctions, etc. «Une telle modification des habitudes demande un énorme sens de la communication. Des groupes de travail ont permis aux salariés de s'approprier leur nouvel environnement avant même d'y entrer. Une étude de satisfaction a montré que 92% d'entre eux sont aujourd'hui contents.»
Pour l'architecte Jacques de Fontgalland, d'énormes progrès ont été réalisés ces dernières années dans la conception des immeubles de bureaux afin de simplifier le travail des responsables de services généraux et le confort des collaborateurs. «Nous sommes aujourd'hui à même de proposer des sites capables de répondre à de fréquentes modifications d'utilisation.» Un point noir subsiste néanmoins: le bruit. Pourtant les progrès sont réels, notamment grâce à l'amélioration des produits d'absorption. «Mais il appartient à l'aménageur de gérer cette nuisance», estime l'architecte.
François Delatouche, Arseg
«Notre souci quotidien est de faciliter la vie des collaborateurs de l'entreprise.»
Ecouter les clients internes
Les intervenants ont également profité de cette conférence pour envisager l'avenir de leur profession et tenter de définir à quoi ressembleront, ou devraient ressembler, les services généraux de demain. François Delatouche s'est montré direct. «Nous devons à la fois répondre à des budgets imposés et écouter davantage nos clients internes. A ces deux impératifs, s'ajoutent d'autres problématiques telles que le développement durable. C'est ensuite à nous de faire de ces contraintes des opportunités pour aider nos entre prises à s'adapter.» Le président de l'Arseg considère ainsi que la démarche de haute qualité environnementale (HQE) apporte une réelle valeur ajoutée au confort des immeubles. Dans ce cadre, «les services généraux doivent, s'imposer comme des acteurs à part entière dans cette démarche», assure-t-il. Pour concrétiser l'évolution de sa fonction, le président de l'Arseg n'a pas caché son souhait de voir les services généraux changer d'appellation. «Responsable environnement de travail ou du cadre de vie serait plus représentatif», a-t-il conclu.
Témoignages: En direct des allées du salon
Dominique David, responsable des services généraux du site de La Défense, Sage
«Cela fait trois ans que je n'étais pas venue et je suis agréablement surprise. J'ai trouvé les conférences très intéressantes et j'envisage de m'inscrire dans une association pour échanger davantage avec mes confrères. Je regrette simplement le manque de présence des acteurs dans l'univers multitechnique.»
Hélène Charpentier, responsable accueil, courrier et reprographie, Latham & Watkins
«Je me suis rendue sur le salon afin de rencontrer les fournisseurs, prendre de nouveaux contacts et trouver des idées novatrices. J'ai eu quelques échanges particulièrement prometteurs, notamment concernant les domaines des espaces verts et de la restauration collective. Il y a de nombreux secteurs représentés sur le salon, ce qui permet d'avoir une bonne vision d'ensemble.»
Gaël Jouanne, responsable des services généraux, EADS Astrium
«Je suis venu prendre des contacts pour des consultations à venir. D'une manière générale, je fais le plein d'informations. J'ai apprécié la conférence sur les équipements pour l'éclairage de bureau, mais un peu moins celle traitant du développement durable que j'ai trouvé moins dense.»
Pierre Guyotin, responsable des services généraux, Firmenich
«Je prépare actuellement un appel d'offres sur le marché du nettoyage et je suis venu rencontrer un certain nombre de fournisseurs pour prendre des contacts et des plaquettes. Je pioche de nouvelles idées. Mais, j'ai le sentiment qu'il y a moins de prestataires que l'an dernier.»
Elisabeth Phéline, responsable de l'unité stratégie et maîtrise des achats, conseil général du Var
«Certains secteurs sont très bien représentés, à l'image du mobilier de bureau. Ma venue sur le salon me permet de remonter à la source et de rencontrer directement les fabricants, sans passer par les distributeurs. J'ai découvert un grand nombre de nouveautés. Globalement, je suis satisfaite.»
François Widmer, responsable achats et services généraux, à la recherche d'un emploi
«Il est très important pour moi de venir sur ce salon pour rester en contact avec les prestataires, découvrir les nouveautés et assister à des conférences sur les problématiques des entreprises. Actuellement à la recherche d'un emploi, cela me permettra de répondre aux besoins de mon futur employeur.»