La seconde vie des portables
Réaliser des économies en revendant les téléphones portables inutilisés, c'est possible. Le marché des terminaux de seconde main semble promis à un bel avenir, car il permet aux entreprises de faire recycler leurs vieux appareils et finance certaines opérations humanitaires
Je m'abonnePlus de 15 000 euros. En revendant quelque 700 téléphones portables usagés, Microsoft France a réalisé une belle opération. Pour ce faire, l'entité française de la célèbre entreprise de Redmond est passée par une plateforme spécialisée dans le rachat de mobiles d'occasion et la revente de terminaux remis à neuf, appelés «de seconde main». Selon Renaud Kayanakis, le fondateur de Mobilorama.com, de plus en plus d'entreprises se montrent intéressées par ce concept. « Au départ, cette plateforme avait plutôt une vocation grand public, reconnaît-il. Mais dès le lancement de notre site, plusieurs entreprises possédant une flotte de 50 à 150 terminaux mobiles nous ont contactés. Au lieu de redonner leurs équipements à leurs opérateurs, elles ont pris conscience des économies qu'elles pouvaient réaliser en nous revendant leurs mobiles. » Les sommes en jeu varient entre 1 000 et 20 000 euros selon l'ancienneté, l'état de marche et les possibilités de revente des appareils usagés. « Une entreprise de 500 collaborateurs équipés de terminaux mobiles peut obtenir en moyenne entre 5 000 et 7 000 euros, ce qui n'est pas négligeable en période de récession économique », précise Renaud Kayanakis.
Une dimension humanitaire
Le mode de fonctionnement de la plateforme est extrêmement simple. Chaque entreprise intéressée par l'offre de rachat communique à Mobilorama.com la liste de ses téléphones mobiles inutilisés (marque, modèle, état de fonctionnement, etc.). Si elle ne dispose pas d'une liste exhaustive, ce qui est souvent le cas, l'entreprise peut également transmettre un échantillon de terminaux représentatifs et une estimation du volume concerné par l'opération. Mobilorama.com s'engage ensuite à adresser sous 24 heures sa proposition tarifaire de reprise. Après accord de cette dernière, la plateforme se charge elle-même de l'enlèvement de la marchandise, via un partenaire spécialisé dans la collecte et le recyclage des téléphones mobiles. Après vérification des terminaux par la société de rachat, l'entreprise est payée sous 30 jours.
Au-delà de l'intérêt économique, Mobilorama.com surfe également sur la vague du développement durable pour promouvoir son offre. « Pour les directions générales, plaide Renaud Kayanakis, la possibilité de se faire racheter les téléphones portables inutilisés crédibilise leur discours, alors qu'elles demandent à leur personnel de faire attention au gaspillage ».
Autre argument de poids: la possibilité pour l'entreprise de faire un geste caritatif en reversant la somme perçue à l'association Médecin du Monde, via un partenariat avec Mobilorama.com. « Nous avons aussi souhaité donner une orientation humanitaire à notre projet », explique le fondateur de la plateforme. Une dimension qui pourrait trouver écho auprès d'un certain nombre d'entreprises.
Renaud Kayanakis Mobilorama.com
«Au lieu de redonner leurs équipements à leurs opérateurs, les entreprises ont pris conscience des économies qu'elles pouvaient réaliser en nous revendant leurs mobiles. »