La conciergerie d'entreprise gagne timidement la France
Seulement 0,75% des salariés en France auraient accès à une conciergerie d'entreprise, contre plus de 30% aux Etats-Unis. Des achats quotidiens aux services à domicile, en passant par le bien-être ou encore les démarches administratives, les prestations sont des plus complètes. Le boom est-il à venir? Aperçu.
Je m'abonneLes salariés consacreraient plus du tiers de leur temps de présence au bureau à régler des affaires personnelles. C'est ce que révèle l'Agence Nationale des Services à la Personne (ANSP). Comment alors concilier la rentabilité demandée par les employeurs et faciliter le quotidien des collaborateurs en faisant en sorte que le travail soit leur principale préoccupation? Un concept, tout droit venu d'Amérique du Nord, répond à cette interrogation: la conciergerie d'entreprise. D'après Valérie Paparemborde, directrice de Transfert Services, «la conciergerie d'entreprise est le meilleur moyen qu'ont trouvé de nombreuses sociétés outre-Atlantique pour soulager leurs collaborateurs de leurs tracas quotidiens.» Cette prestation, adoptée par plus de 30% des entreprises américaines, est encore peu connue en France. Mais selon Stéphanie Cardot, directeur général de ToDo Today, société spécialisée dans les services à la personne, «les sociétés françaises font de plus en plus appel à la conciergerie. Depuis deux ans, leur nombre double chaque année, et ce quel que soit le secteur d'activité».
Le bien-être avant tout
Le concept est simple. «Lentreprise s attache les services d'une conciergerie qui, moyennant un loyer entre 5 et 20 euros par mois et par personne en fonction des options retenues, effectue ces prestations et démarches pour les employés afin qu'ils puissent concilier au mieux vie professionnelle et vie privée», explique Valérie Paparemborde. Les services rendus touchent aussi bien les achats quotidiens (pressing, cordonnerie, courses, location de DVD, entretien de la voiture, organisation de voyages...) que les services à domicile (garde d'enfant, ménage...), les démarches administratives ou le bien- être (massage, manucure, coiffeur...). Selon Stéphanie Cardot, «les prestations liées au bien-être sont les plus demandées par les salariés».
Ces prestations restent néanmoins à la charge des salariés et aucune commission n'est prélevée par la conciergerie. L'objectif est de leur faciliter la vie, non pas de prendre en charge leurs dépenses. La formule la plus onéreuse et la plus demandée est l'implantation d'une conciergerie sur site, avec une équipe et un espace dédiés. Surtout destinée aux grandes entreprises, elle implique la présence de plusieurs concierges, d'un coiffeur, d'une esthéticienne... Quant aux PME, elles privilégient les services à distance, par téléphone ou Internet. Cette formule s'apparente davantage à de la mise en relation, notamment pour les services liés au domicile. Un concierge à temps partiel est une alternative possible.
Fidéliser les employés
Depuis décembre 2006, Total propose à ses collaborateurs travaillant au siège de La Défense, à Paris, une conciergerie d'entreprise. Outre des conseillers «vie pratique» à l'écoute des collaborateurs de 8 h à 20 h via une plateforme téléphonique, un service d'urgence «habitat», et un Extranet permettant de gérer seul les services proposés par la conciergerie, les collaborateurs peuvent désormais faire appel à des concierges présents sur site de 8h30 à 14h. Tout est fait pour faciliter la vie des salariés. «En proposant aux collaborateurs les services d'un concierge à leur écoute, Total franchit un cap dans sa démarche en faveur de l'équilibre vie professionnelle/vie privée de ses salariés», affirme François Carcaud-Macaire, direc teur des ressources humaines du siège de Total à La Défense. Pour gérer ce nouveau service, Total a sélectionné Accor servi ces, spécialiste du service à la personne. De plus, ajoute Valérie Paparemborde «grâce à de tels services, les entreprises ont constaté une baisse de l'absentéisme, du stress et une diminution du turnover.» Cela explique l'implication des ressources humaines et de la direction générale dans la mise en place de tels projets. Quant aux achats, ils se tiennent encore à l'écart. «Ils interviennent dans le processus d'appel d'offres mais auraient du mal à appréhender la valeur ajoutée de cette prestation», conclut Stéphanie Cardot.
Stéphanie Cardot, ToDo Today
«Les prestations liées au bien-être sont les plus demandées par les salariés»