L'excellence achats en question
Qu'est-ce que l'excellence achats? Voilà le thème qui a été débattu par les patrons des achats d'entreprises du CAC 40 lors de la dernière assemblée générale des achats de l'EBG, organisée fin mars dernier, à Paris. Compte rendu.
Je m'abonne«Mettre en place des relations partenariales avec les fournisseurs dans une logique d'entreprise étendue, telle est la valeur ajoutée des achats. » Voilà comment André Sépaniak, directeur achats de la Société Générale, a qualifié «l'excellence achats», lors de la dernière assemblée générale des achats organisée sur ce thème par le cabinet EBG (Electronic Business Group), à la fin du mois de mars.
Etre un business partner
Un avis largement partagé par Christophe Guesnet, CPO de L'Oréal: «La fonction achats doit être perçue comme un business partner. Et plus encore vis-à-vis des fournisseurs internationaux basés notamment en Asie, où les acheteurs peuvent être amenés à gérer une croissance avoisinant les 20 %. » Pour jouer leur rôle à part entière, les acheteurs de L'Oréal doivent également concourir à la vente de la marque à l'étranger. «Pour que notre groupe gagne ses lettres de noblesse en Extrême-Orient, le rôle des achats, en tant quinte face, est fondamental, ne serait-ce que pour diffuser une image corporate positive vis-à-vis des fournisseurs.» Mais pour qu'une telle collaboration soit possible, encore faut-il que les entreprises puissent allouer sur place les ressources achats adéquates.
Procéder à une veille régulière
Chez France Télécom, grand groupe dépourvu de bureau d'achats dans les principaux Brics, à l'instar de la Chine, les compétences des acheteurs en termes d'achat international sont également largement sollicitées, notamment via une veille régulière sur certains marchés-clés. « C'est aussi un moyen de détecter les nouveaux modèles d'intégration fournisseurs existants, les dernières bonnes pratiques achats, etc. », détaille Cyril Pourrat, senior vice-president procurement excellence of buying chez France Télécom.
Autant de missions à forte valeur ajoutée qui participent à la performance des acheteurs. «Exit la seule réduction des coûts pour analyser la performance des achats, confirme Jean-Luc Prache, CPO de Veolia Transdev. Celle-ci doit également être étudiée au regard d'autres indicateurs comme le taux de participation des acheteurs aux idées commerciales de l'entreprise, leur taux de participation à l'innovation de process et de produits, etc. »
Même son de cloche chez Sonia Sikorav, directeur achats de Total: «Il faut sortir de cette logique 100 % comptable et axée sur le cost killing pur et dur. Ne serait-ce que pour montrer aux clients internes que la valeur ajoutée des achats est d'abord globale, allant des achats projets à la promotion de la RSE en passant par la gestion des risques ou le développement de contrats-cadres, etc. ». Un message, qui sera, espérons-le, entendu...