L'e-ticket révolutionne les voyages d'affaires
L'association internationale du transport aérien (IATA) a demandé à ses 240 compagnies membres de ne plus émettre de billets papier. Une décision qui ne sera pas sans conséquences pour les voyageurs d'affaires.
Je m'abonneLa fin du billet papier
Depuis le 1er juin 2008, l'IATA (International Air Transport Association, NDLR) demande à ses compagnies membres de ne plus émettre de billet papier. Cette association, qui comprend 240 compagnies aériennes couvrant plus de 94% du trafic aérien régulier, a décidé de se lancer da ns la voie de la dématérialisation, un sujet d'autant plus d'actualité dans un secteur à nouveau fragilisé, en pleine réflexion sur la façon d'accroître sa flexibilité et sa réactivité face à la demande de ses clients.
Des avantages pour les compagnies aériennes
Le premier avantage revient évidemment aux compagnies membres de l'IATA qui devraient réaliser une économie d'environ 2 milliards d'euros, sachant que le coût d'émission d'un billet papier s'élève à plus de 6,50 euros alors que celui de l'e-ticket ne représente que 0,65 euro environ. Par ailleurs, le passage à l'e-ticket va permettre de réaliser des économies de papier, ce qui n'est pas négligeable, étant donné que l'IATA émet actuellement plus de 300 millions de billets papier par an. Un plus également pour l'environnement.
Des avantages pour les voyageurs
Le voyageur, par le biais de l'e-ticket, ne risque plus d'égarer ou de se faire voler son billet. Il lui suffi t de se présenter au guichet avec une pièce d'identité ou avec la carte bancaire utilisée pour le paiement si celle-ci est demandée au préalable lors de l'achat. En outre, si le voyageur n'a pas de bagages, il évitera l'attente pour l'enregistrement et se dirigera directement vers l'embarquement. Autre avantage en cas de modification, il suffi t d'appeler la compagnie ou l'agence afin que le changement soit effectif par une simple opération informatique. En outre, la carte d'embarquement à bande magnétique sera prochainement remplacée, selon les compagnies aériennes, par une carte munie d'un code-barres afin que les voyageurs puissent l'imprimer par eux-mêmes.
L'opposition des agences de voyages
Ces mesures s'inscrivent clairement dans une optique de désintermédiation qui ne convient pas à tous les acteurs du marché. Certaines agences de voyages se sentent lésées depuis que les compagnies aériennes développent une approche agressive pour intensifier la vente directe aux clients finaux. En Europe, l'ECTAA (European Travel Agents' and Tour Operators' Associations, NDLR), qui représente les agences et les tour-opérateurs, souhaiterait que les billets papier soient encore utilisables dans les cas où l'e-ticket ne serait pas une option envisageable. L'ECTAA, d'après une étude menée sur plus de 500 agences, rappelle que le billet papier représente encore 10% de l'activité billetterie.
L'expert
Christophe Drezet est consultant au sein du cabinet Epsa, spécialisé dans les achats hors production et notamment les voyages d'affaires.
Christophe Drezet, du cabinet Epsa