De la variété dans les distributeurs automatiques
La chambre syndicale nationale de vente et services automatiques (Navsa) vient de lancer un nouveau label baptisé Feelgood, «De la variété dans votre distributeur». Une opportunité pour les fournisseurs et les services généraux de redéfinir l'offre des distributeurs. Analyse.
Je m'abonneAdieu les sempiternelles madeleines et autres sucreries présentes dans les distributeurs automatiques. Pour lutter contre la monotonie de l'off re de la distribution automatique, la chambre syndicale nationale de vente et services automatiques (Navsa) vient de lancer un nouveau label baptisé Feelgood, «De la variété dans votre distributeur». « Plutôt que de mettre en place des distributeurs dédiés, nous nous sommes rendu compte que cela aurait plus d'impact auprès des consommateurs si nous mettions directement de la variété dans les distributeurs déjà en place », précise Myriam Decoeur-Michel, déléguée générale de la Navsa. Ce label s'inscrit dans la suite de la charte nutrition-santé signée en 2006, des expérimentations menées en Mayenne en 2007 et à Dijon en 2009, et de l'opération «Soyons gourmands autrement» déployée dans les gares parisiennes avec Sélecta.
Ce nouveau label vise à valoriser les professionnels engagés dans la diversification de l'off re en distributeur automatique, notamment avec l'ajout de produits à forte valeur nutritionnelle.
Myriam Decoeur-Michel, Navsa
« Notre objectif: atteindre les 10 000 distributeurs labellisés Feelgood début 2013. »
Variation sur quatre familles d'aliments
Ces différents produits devront concerner quatre familles d'aliments: les fruits et légumes (fruits ou légumes à croquer, compotes sans sucres ajoutés, soupes et gaspachos), les boissons rafraîchissantes sans alcool (eaux plates et gazeuses, natures ou aromatisées, sodas light, thés glacés sans sucres ajoutés), les produits céréaliers (barres de céréales complètes, flocons de céréales
allégés en sucres, biscuits), et enfin les produits laitiers (yaourts à boire, portions de fromages préemballées, briques de lait aromatisé). Désormais, « les distributeurs labellisés devront comprendre au moins les quatre familles d'aliments, les produits laitiers restant néanmoins optionnels», précise la déléguée générale de la Navsa. Cette démarche est basée sur le volontariat. Le prestataire s'engage à remplir les exigences de labellisation stipulées dans la charte d'engagement et choisit le nombre de distributeurs à labelliser. En échange, la Navsa envoie des tableaux et des fiches techniques pour expliquer les critères. Pour obtenir le label Feelgood, le prestataire devra prouver qu'il respecte les clauses d'un cahier des charges précis, élaboré avec l'appui de nutritionnistes. Ces exigences incluent le respect de critères nutritionnels qualitatifs par famille d'aliments (par exemple: les produits laitiers doivent apporter au moins 150 mg de calcium par unité), mais également des critères quantitatifs avec un nombre minimal de références par famille d'aliments (par exemple: au moins deux références différentes de fruits et légumes). L'organisme indépendant Bureau Veritas sera chargé de contrôler les machines à labelliser dès le second semestre.
Diversifier son panel fournisseurs
«Les gestionnaires de distributeurs avaient un problème, car l'offre des industriels n'était pas très adaptée. Les programmes de R&D restent encore à développer», précise Myriam Decoeur-Michel, déléguée générale de la Navsa. A charge au gestionnaire de communiquer auprès de son panel fournisseurs sur le sujet. «Le gestionnaire est lui-même en charge du sourcing de ses fournisseurs, précise la déléguée générale de la Navsa. Il doit introduire au moins huit références avec des critères de variété et d'équilibre. »
C'est le cas d'Etienne Patouillet, p-dg des établissements Patouillet, gestionnaire spécialisé dans la distribution automatique basé à Dijon, en charge de la région Bourgogne-Franche-Comté: «C'est une véritable démarche de communication en interne, auprès de nos fournisseurs, et en externe, au sein des entreprises où nous sommes déjà présents. Nous travaillons notamment en collaboration avec le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) des entreprises. Et nous leur fournissons des éléments de communication pour leurs salariés. » Le gestionnaire a déjà mis en place trois distributeurs sur les lieux de vie des sites de production de Métal Déployé, filiale du groupe industriel Valinox. Entre 150 à 300 salariés bénéficient désormais de ces machines de snacking. De même, Autobar a installé des distributeurs de ce type au sein du ministère de la Santé. Des entreprises, comme D8, Mend's, Lyovel-Darea, Selecta, Autobar et le groupement Prodia +, sont déjà engagées dans la démarche. Par ailleurs, la société Kellogg 's est la première entreprise agroalimentaire à s'être engagée en tant que partenaire industriel du programme Feelgood, notamment avec ses barres Special K.
Aujourd'hui, près de 32 entreprises ont promis de labelliser 3000 machines. Les premiers distributeurs Feelgood ont été mis en place cet été. «Avec un objectif de 10 000 distributeurs début 2013 », souligne la déléguée générale de la Navsa. La chambre syndicale a confié à l'agence de relations publiques Hopscotch le lancement de ce nouveau label et celui du site dédié: www.dafeelgood.fr. La marque est par ailleurs reconnue officiellement par le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation comme une action participant à l'amélioration des conditions quotidiennes de notre alimentation, et est partenaire du programme national pour l'alimentation (PNA).
Corinne Ménegaux, Reed Expositions France et Salon Vending Paris
Des produits de «première nécessité» sur le salon parisien Vending
«Le lancement du label Feelgood est l'occasion de communiquer sur la distribution automatique et fera ainsi prendre conscience aux gestionnaires de la nécessité de monter en gamme», souligne Corinne Ménegaux directrice de la division hôtellerie-restaurat ion chez Reed Expositions France et directrice du salon Vending Paris. Rendez-vous international de la distribution automatique, ce salon se tiendra du 24 au 26 octobre prochains à Paris porte de Versailles. Il est organisé en partenariat avec la Navsa (chambre syndicale nationale de vente et services automatiques) et réunira plus de 200 exposants du secteur.
Quelles sont les tendances 2012? Cette année, le salon crée une Vending Canteen dédiée à la distribution automatique «au quotidien». «Les offres de la distribution automatique sont un bon moyen de répondre à une vraie demande actuelle de la consommation, 24 h/24, 7 jours/7, avec des produits dits de première nécessité », précise la directrice du salon Ven-ding Paris.
Ainsi, ces produits (dentifrice, parapluie, etc.) peuvent s'intégrer dans le mobilier urbain et «ils peuvent également se décliner dans les entreprises, mais avec une gamme plus restreinte», détaille Corinne Ménegaux, en prenant l'exemple de médicaments vendus sans ordonnance, comme le Doliprane. Autre sujet de réflexion des gestionnaires du secteur: les modes de paiement sans contact (cartes bleues, cartes prépayées etc.). Cette deuxième édition s'articulera autour de cinq espaces thématiques: le côté pratique, l'espace d'attente, le petit commerce la restauration et le luxe.