Calculer la valeur résiduelle d'un véhicule
La valeur d'un véhicule à l'issue d'un contrat de location longue durée est déterminante dans le calcul du loyer acquitté par l'entreprise. Ce paramètre doit être intégré avant de louer toute automobile dans un cadre professionnel.
Je m'abonneLa valeur résiduelle d'un véhicule est une donnée essentielle dans le cadre d'un contrat de location longue durée (LLD). Il s'agit en effet de l'estimation de son prix de revente, sur le marché de l'occasion. Appartenant au prestataire, c'est à ce dernier que revient la tâche de le revendre. La tarification des modèles d'occasion est donc au centre des préoccupations des loueurs.
La valeur résiduelle représente entre 35 et 50% du coût total d'une location. Elle peut évoluer au cours du contrat, environ tous les trimestres. Plusieurs paramètres sont pris en compte pour déterminer la valeur résiduelle du véhicule: tout d'abord, ses caractéristiques comme la marque, le modèle ou encore le niveau d'équipements. Vient ensuite son utilisation par l'entreprise (nombre de kilomètres parcourus, etc.). L'enjeu: plus le véhicule aura de chances d'être revendu facilement et à un bon prix sur le marché de l'occasion, plus le loueur pourra proposer un loyer attractif. Lors d'un appel d'offres sur cette famille d'achats, la capacité de ce dernier à revendre ses automobiles est un critère de sélection primordial. C'est pourquoi, par exemple, un modèle, pourtant plus cher à l'achat et mieux équipé, bénéficiera d'un loyer compétitif.
Chaque année, environ 380 000 véhicules sont revendus par les loueurs, dont 350 000 par la quarantaine d'adhérents regroupés au sein du Syndicat national des loueurs de voitures longue durée (SNLVLD), qui gère environ un million de véhicules en LLD. Cela représente une valorisation de près de 3 milliards d'euros. A cela s'ajoutent les véhicules d'entreprises non financés par la LLD. Chaque année, près de 1,75 million d'automobiles doivent être revendus sur le marché de l'occasion pour retrouver une seconde vie. Autant dire que les loueurs sont soumis à une rude pression.
L'expert
Olivier Rigoni est le fondateur de Cogecar, un cabinet spécialisé dans l'audit, le conseil et la gestion de flottes automobiles d'entreprises. Le cabinet possède une expertise plus globale en matière d'achats non stratégiques.
Les loueurs, au coeur des tensions
Par ailleurs, les tensions présentes sur le marché du neuf ont un impact direct sur celui de l'occasion. Les constructeurs automobiles se livrent une guerre acharnée. Outre un combat sur les prix, on assiste à une surenchère des équipements à l'arrivée de nouveaux modèles, dont les durées de vie sont de plus en plus courtes, ou encore à la sortie de nouvelles versions, tous les deux ou trois ans. Résultat: l'attractivité des véhicules d'occasion, très vite dépassés, e st moindre. Leur va leur résiduelle baisse et les loyers des flottes automobiles dans les entreprises ont ainsi tendance à augmenter. Le choix de tel ou tel modèle est donc des plus stratégiques. L'acheteur ou le gestionnaire de flotte doit, par conséquent, penser à la revente des véhicules avant même que ses collaborateurs n'aient commencé à rouler.
Les clés
- La valeur résiduelle est la valeur de revente d'un véhicule, estimée à l'avance, sur le marché de l'occasion, à la fin d'un contrat de LLD - La valeur résiduelle représente entre 35 et 50% du coût total d'un contrat de locations - Plus le véhicule aura de chance d'être revendu facilement et à un bon prix, plus le loueur pourra proposer un loyer attractif.
Par Olivier Rigoni, du cabinet Cogecar