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CD-Rom éducatifs: le service avant le prix

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Les outils interactifs sont en forte croissance dans les écoles primaires, notamment les CD-Rom. Face à une offre pléthorique, le critère du prix reste secondaire par rapport à la qualité des mises à jour, l'ergonomie ou la conformité aux programmes.

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@ GAJATZ/FOTOLIA/LD

Depuis quelques années, la Ville de Paris propose aux enseignants du primaire un catalogue de plusieurs centaines de références de CD-Rom éducatifs. Les professeurs intéressés passent ensuite commande auprès de la commune. Une aide précieuse dans un contexte où l'off re est «foisonnante et souvent de qualité», résume Gilles Braun, le responsable des technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement (TICE) au ministère de l'Education nationale. «Le constat est surtout vrai dans les matières reines que sont le français ou les mathématiques, observe-t-il. Les sciences de la vie ou l'histoire-géo sont sous-représentées.»

Sur le marché des CD-Rom éducatifs, il existe des milliers de références. Plusieurs critères peuvent être utilisés pour affiner son choix. Il y a d'abord le label «RIP», pour «reconnu d'intérêt pédagogique», délivré par le ministère (lire encadré). D'autres ressources sont à disposition des professeurs, par exemple par le biais des Centres départementaux de documentation pédagogique (CDDP). Celui du Haut-Rhin propose par exemple une «logithèque» de 1 50 0 titres ou échantillons de CD -Rom éducatifs. «Au niveau du ministère, nous avons travaillé sur une cartographie des ressources. Elle sera diffusée aux enseignants début 2009», annonce Gilles Braun. Un site web sera lancé en parallèle. Tous les produits ont été passés au crible (intérêt éducatif, absence de contradiction avec la philosophie pédagogique, etc.), comme pour l'attribution du label RIP.

Des achats de CD-Rom centralisés

A l'image du CD-Rom, l'usage des nouvelles technologies s'est décuplé depuis dix ans, sous l'effet d'un triple phénomène. D'abord, l'équipement informatique des écoles a progressé et les municipalités ont consenti des investissements, même si les équipements sont parfois hétérogènes. De son côté, l'Education nationale promeut fortement les technologies de l'information et de la communication, par exemple l'usage des systèmes de visualisation collective (vidéoprojecteur, tableau blanc interactif ), qui complètent les dispositifs habituels (ordinateurs de fond de classe, salle informatique). Enfin, les enseignants ont intégré les possibilités offertes par la technologie dans leur approche pédagogique. Dans les lycées et collèges, les Centres de documentation et d'information (CDI) ont, en règle générale, centralisé les achats de CD-Rom. Dans les écoles élémentaires, cet acte reste l'apanage des enseignants. «Il n'y a pas de politique d'achat globale dans le primaire, résume Marc Gonon, spécialisé dans l'ingénierie éducative au CDDP du Haut-Rhin. Chaque enseignant décide du CD-Rom sur lequel il fait travailler ses élèves. Son choix dépend également de son projet pédagogique.» Dans les communes de taille importante, les établissements s'organisent parfois entre eux pour coordonner un achat important, du moins en volume, qui sera effectué par la mairie. Dans toutes les écoles, les éditeurs des manuels scolaires proposent également leurs packages: vidéos d'illustration des chapitres, extraits sonores ou animations Flash.

L'importance des mises à jour

Un CD, dont la durée d'utilisation moyenne est de deux à trois ans, coûte entre 15 et 50 euros HT. Les frais de port sont gratuits dans la plupart des cas. Pour les produits en vogue actuellement, les logiciels de lecture ou de mathématiques de l'éditeur Club PoM affichent des étiquettes à partir de 22 euros et jusqu'à 27 euros. Mais quand ils doivent choisir eux- mêmes le produit, les enseignants ne regardent pas en priorité le prix, généralement considéré comme abordable, mais scrutent la qualité du produit et le service proposé. «La convivialité du programme et sa simplicité d'utilisation sont prioritaires, constate Claude Tadonki, créateur d'Hémisphère Education, une PME spécialisée dans les exercices interactifs et les CD-Rom éducatifs. L'élève doit être capable de se débrouiller tout seul au cours des exercices.» L'automatisation est maximale, avec un nombre de clics de souris réduit au minimum et des sauvegardes fréquentes.

L'autre critère d'importance pour les enseignants est la conformité au programme officiel. «Tous nos produits respectent le programme défi ni par l'Education nationale», assure Claude Tadonki. Les services proposés par l'éditeur, notamment les mises à jour, sont donc un autre point important. «La mise à jour est gratuite, elle fait partie intégrante du prix que nous proposons», indique le créateur d'Hémisphère Education. Ce niveau de services est commun à la plupart des éditeurs, de même que la possibilité d'utiliser le produit dans un cadre pédagogique large, par exemple par plusieurs élèves en simultané. Les petits «plus» peuvent se présenter sous la forme d'une assistance technique (en cas de bug informatique ou du CD-Rom) ou de formations de quelques heures sur l'utilisation du logiciel. Ces prestations sont proposées en général par les grands éditeurs.

Si l'off re continue de croître, notamment grâce à une myriade de petits éditeurs indépendants et/ou très spécialisés, les fournisseurs mettent désormais l'accent sur le développement de sites internet. Certains ont même cessé de proposer un support physique, à l'image de Nathan. «Depuis quelques mois, nous ne proposons plus de CD-Rom et préférons développer des sites web», indique-t-on chez l'éditeur Hatier. «Il est indéniable que l'off re web supplante progressivement le CD, confirme Marc Gonon. Et ce particulièrement dans les collèges et lycées. Cependant, dans les écoles élémentaires, les connexions internet restent globalement de qualité moyenne. Je connais même de nombreuses écoles qui ont encore une connexion bas débit. On ne peut pas bien travailler sur Internet dans ces conditions.» Le CD-Rom n'est donc pas près de disparaître.

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Un label pour y voir plus clair

Pour donner des repères aux enseignants dans le maquis des offres du multimédia pédagogique, le ministère de l'Education nationale a mis en place, il y a quatre ans, le label «RIP» («reconnu d'intérêt pédagogique»), repérable par un logo bleu et rouge avec mention du ministère de l'Education nationale. Cette marque protégée permet d'identifier les logiciels et les créations multimédias qui, après expertise par des enseignants et spécialistes du domaine, et par décision de la commission multimédia du ministère, «répondent aux besoins et aux attentes du système éducatif». De multiples critères sont examinés. Les plus emblématiques sont la qualité de l'accompagnement de la ressource (guide pédagogique, formation, manuel technique...), la fonctionnalité de blocage en cas de présence de messages publicitaires, la nécessité d'indiquer les fréquences de mise à jour (CD-Rom et sites web), la période de maintenance envisagée pour le site internet et l'étendue des droits libérés pour un usage pédagogique. Autant de points qui peuvent conditionner l'acte d'achat des enseignants. Le label s'obtient auprès du ministère: tous les produits ne sont donc pas passés au crible. La liste complète des logiciels estampillés «RIP» (il y en a plus de 700) est disponible en ligne sur Educnet, le site de l'Education nationale dédié aux nouvelles technologies dans l'enseignement.

 
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Florent Maillet

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