C'est grave, docteur?
Près de la moitié des cadres français jugent les réunions trop longues (contre 39% dans le reste de l'Europe), selon un sondage réalisé par International Research en mai dernier pour le fabricant de fournitures de bureau Oxford. Pis! Pour une partie d'entre eux, les réunions se révèlent la plupart du temps ennuyeuses (33%), inutiles (25%) voire agaçantes (22%). Ces résultats peuvent faire sourire et, probablement, chacun s'y reconnaîtra au moins une fois. En France, la «réunionite aiguë» est souvent considérée comme une maladie professionnelle... Les acheteurs, eux, en sont atteints depuis longtemps! Il s'agit même d'un «mal» vital dans l'exercice quotidien de leur métier, pour vendre la fonction achats en interne. Certains auraient pu croire que le développement des e-achats allait contribuer à réduire drastiquement le nombre de réunions et soulager des acheteurs réfugiés derrière leur écran d'ordinateur. Dans la pratique, c'est tout le contraire. Lors de la dernière édition du Salon e-achats, du 30 septembre au 2 octobre, nombre de conférenciers ont rappelé que la communication était le facteur de succès du déploiement d'un logiciel achats, notamment en interne. Ainsi, l'utilisation d'un module d'enchères inversées ne dispense pas de rencontrer les directions opérationnelles en amont - c'est même un préalable indispensable - pour leur expliquer le processus et ses enjeux, les rassurer sur la prise en compte de critères de qualité, etc. Aujourd'hui, la salle de réunion est ainsi devenue le premier bureau de l'acheteur. Alors autant ne pas s'y ennuyer, sous peine de devoir changer de métier!
@ ARNAUD OLSZAK
Sébastien de Boisfleury, rédacteur en chef
«Si les acheteurs sont atteints depuis longtemps de «réunionite aiguë», c'est qu'il s'agit d'un «mal» vital dans l'exercice quotidien de leur métier, pour vendre la fonction achats en interne.»