Bien mais peut mieux faire
@ THOMAS KOLLER
Selon l'Observatoire économique des achats publics en 2010, seuls 1,3 % des marchés de l'Etat de plus de 90 000 euros contiennent une clause sociale. En signant le 19 octobre une convention de partenariat avec la Maison de l'emploi de Paris pour développer les clauses sociales d'insertion dans la commande publique, le ministre délégué chargé de l'Economie sociale et solidaire et de la Consommation, Benoît Hamon, traduit la volonté de l'Etat de créer une forte dynamique d'insertion et d'emploi auprès des entreprises prestataires. Gageons que ce message a été accueilli avec satisfaction par les associations et organismes agissant pour que les marchés publics prennent en compte l'insertion des chômeurs de longue durée, des bénéficiaires de minima sociaux ou encore des jeunes issus de quartiers défavorisés. Cette convention engagera l'ensemble des services centraux des ministères économiques et financiers (MEF) «dans une politique d'achat public favorisant l'accès à l'emploi des personnes qui en sont le plus éloignées », précise le ministère.
Une convention, c'est bien, une loi c'est mieux. Le printemps 2013 devrait nous apporter son lot de nouveautés en ce domaine puisque Benoît Hamon envisage de «proposer l'introduction d'une obligation qui conduirait les gros acheteurs publics à se doter d'une stratégie pluriannuelle d' achat public responsable à laquelle seraient associés des objectifs chiffrés ». L' heure est donc plus que jamais à la performance, à l'élaboration de critères de décision et d' objectifs opérationnels en termes d' achats. La fonction achats, tous secteurs confondus, porte cet engagement et les projets exemplaires dans le domaine ne manquent pas. Mais l'effort du législateur pour accélérer la cadence est vraiment le bienvenu. De l'utilité de l'Etat interventionniste à bon escient...
Par Emmanuelle Serrano, rédactrice en chef