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Bien assurer sa flotte auto

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L'assurance des parcs automobiles représente un budget conséquent, jusqu'à 20 % du coût total de détention d'un véhicule. Faire jouer la concurrence est un premier levier à actionner pour optimiser un tel budget, mais il n'est pas le seul.

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@ HERRENEK / FOTOLIA

Les entreprises le savent bien: la gestion d'un parc automobile coûte cher. L'assurance, à elle seule, représente jusqu'à 20 % du coût total de détention d'un véhicule, une part non négligeable des dépenses liées à la flotte. Autant dire que l'enjeu d'une bonne gestion de ce chapitre s'avère indispensable à l'heure où, crise économique aidant, la réduction des coûts et l'optimisation de chaque euro se sont imposés comme des leviers de compétitivité indispensables.

Manque de chance pour les gestionnaires, les tarifs des assurances, en baisse depuis plusieurs années, ont repris le chemin de l'inflation depuis 2008. «Pas étonnant, rétorque Christophe Giraud, responsable du pôle d'expertise assurances automobiles des flottes d'entreprises chez Aon France. La fréquence des accidents a diminué grâce aux mesures gouvernementales et à la prise de conscience des dangers de la route. Cependant, l'équipement technologique plus poussé des véhicules ne cesse de faire grimper le coût des réparations. D'autre part, les indemnisations accordées aux accidentés sont déplus en plus importantes. » Face à l'augmentation du coût des sinistres, les assureurs de flottes ont donc été contraints de réagir en relevant leurs provisions pour les sinistres graves, et en analysant plus finement les risques encourus par les entreprises, avant la souscription de l'assurance.

Souvent délaissée par les directions achats car traitée traditionnellement par les services juridiques, l'assurance d'une flotte auto se négocie pourtant comme tout autre achat. Certes, depuis le durcissement du marché en 2008, la tâche est de plus en plus compliquée. Pour les petites flottes composées de moins de 50 véhicules, les assureurs imposent des tarifs et des barèmes similaires à ceux des particuliers. Dans ce cas, l'augmentation des coûts est indépendante à la flotte. « C'est là que la mise en concurrence trouve son intérêt», estime Lionel Ray, fondateur du cabinet de conseil LRConseil et auteur d'ouvrages sur la thématique de l'assurance des flottes automobiles. Et d'ajouter que «sur la quinzaine de compagnies d'assurances qui traitent des flottes, les ratios de sinistralité influant sur les tarifs peuvent légèrement varier. D'où l'importance de bien choisir ses partenaires». Pour les flottes plus importantes, le choix du bon prestataire peut également influer sur les coûts de l'assurance. A la différence des petites flottes, l'assureur se réfère aux statistiques en matière de sinistres de la flotte concernée, qui s'imposent donc comme unique source d'informations pour négocier. Dans un contrat, la fréquence ou encore les coûts des sinistres déterminent, à eux seuls, le prix de l'assurance. « Quelque part, c'est l'entreprise elle-même qui adapte son propre tarif en fonction de la qualité des statistiques de sa flotte», commente Lionel Ray. Cet aspect peut s'avérer plus ou moins avantageux selon la richesse d'informations contenues dans ces statistiques.

La prévention, un levier durable et efficace

Dès lors, pour ces parcs automobiles importants, différents leviers peuvent permettre d'optimiser ce poste de dépense. Le premier d'entre eux reste la prévention: si l'effet n'est pas immédiat, il s'avère en revanche plus ou moins durable et efficace, à partir de cinq années de démarche. «Miser sur l'éco-conduite à travers différentes formations à la conduite et à la maîtrise des risques routiers... Tout cela n'est pas gratuit, mais c'est un investissement qui peut engendrer jusqu 'à 40 % de gains sur l'assurance automobile de la flotte», assure Lionel Ray (LRConseil).

Ces formations fleurissent d'ailleurs depuis quelques années, émanant principalement des loueurs de véhicules ainsi que de quelques prestataires extérieurs. Elles permettent aux entreprises de donner à leurs collaborateurs les bons réflexes de conduite afin de réduire la sinistralité, tout en limitant les dépenses de carburant et les émissions de CO2.

Un autre levier d'optimisation réside dans la détermination du niveau de couverture qu'offrira le contrat d'assurance choisi. Assurer son parc automobile tous risques n'est pas forcément indispensable suivant les besoins de la société. « Certains sinistres mineurs peuvent avoir un coût d'assurance trop élevé par rapport à leur fréquence. Une garantie spécifique n'est donc pas nécessaire», explique Lionel Ray. Dans ce cas, il convient pour l'entreprise de déterminer précisément les dommages les plus courants et les plus importants, et de couvrir elle-même financièrement les autres petits accidents afin d'alléger le coût total. «En agissant ainsi, l'entreprise peut réaliser entre 5 et 10 % d' économies, et ce de façon immédiate», conclut-il.

@ STEPHANE BONNEL / FOTOLIA

ZOOM
Quand Axa propose Green Miles

L'éco-conduite est tellement à la mode que même les compagnies d'assurances l'adoptent! Axa a ainsi lancé, au cours de l'été 2009, une offre d'assurance éco-responsable pour les parcs automobiles, qui se fonde sur l'amélioration de la consommation moyenne des véhicules de l'entreprise. Baptisée Green Miles, elle s'adresse aux entreprises dont la flotte ne dépasse pas les 50 véhicules et dont les voitures sont équipées d'un système électronique embarqué. Le principe: si 'entreprise diminue son utilisation moyenne de carburant, Axa réduit sa prime d'assurance. Lors de la souscription, la société assurée bénéficie d'une remise de 5 %. Si la consommation affiche une baisse de 5 %, 10 % de remise supplémentaire sont accordés. Selon l'assureur, cette offre peut engendrer 350 euros d'économies annuelles pour un véhicule parcourant 20 000 km, consommant 2 000 litres de carburant et dont la cotisation d'assurance atteint 1 000 euros. Axa ne s'arrête pas là puisque la compagnie propose aux collaborateurs, dans ce cadre, des stages de formation à l'éco-conduite. Par la même occasion, une baisse de la sinistralité des parcs concernés est attendue. «tes effets de Green Miles sont multiples puisque l'entreprise peut réaliser des économies, limiter ses émissions de CO2 et réduire le nombre d'accidents routiers de ses collaborateurs», confirme Jacques de Peretti, directeur général d'Axa Entreprises.

 
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Romain Rivière

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