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Assurance automobile: évitez les dérapages!

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Assurer sa flotte automobile peut être perçu comme un véritable casse-tête. Pourtant, en respectant certains principes, à commencer par l'étude de sa sinistralité, il est possible de s'en sortir sans trop de dégâts.

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Selon les acteurs interrogés, le coût lié à l'assurance d'une flotte automobile est estimé entre 5 et 9 % pour les meilleurs élèves, et peut atteindre 15 à 20 % ... pour les cancres. Une gestion efficace peut donc rapporter gros, sachant que les tarifs d'assurance n'ont cessé de grimper depuis quatre ans. Evidemment, ce coût est largement dépendant de la qualité du risque pris en charge par l'entreprise et par la fréquence des sinistres, comme le souligne Luc Poirot, partenaire Parc Auto Gestion et courtier dans l'automobile: «La sinistralité de la flotte automobile de l'entreprise sera déterminante sur le coût de l'assurance. » Un coût qui se calcule sur deux aspects: la partie achat de l'assurance et la partie services. Le responsable de la flotte doit, par conséquent, prendre en compte la gestion du risque routier (ne pas oublier que la première cause d'accident mortel en entreprise reste la voiture) et tout mettre en oeuvre pour le faire diminuer à travers des programmes qui s'adressent aux collaborateurs utilisateurs.

Denis Férault, Arval

« Le gestionnaire d'une flotte s'inscrit dans un diagnostic sur l'ensemble des risques industriels avant la renégociation de son assurance»

Vers un contrôle des coûts

automobile doit d'abord être perçue comme une composante du coût total d'un sinistre, qui inclut la prévention du risque routier. Il est ainsi nécessaire d'intégrer le prix de la prime, la franchise, les coûts de traitement des accidents, les coûts éventuels des véhicules de remplacement, les coûts du process technique lié au suivi de l'accident et ceux liés au temps perdu par le salarié lorsqu'il n'exerce pas sa profession. «Le gestionnaire dune flotte s'inscrit dans un diagnostic sur l'ensemble des risques industriels avant la négociation de son assurance automobile», affirme Denis Férault, responsable activité du groupe Arval. En parallèle, une analyse des sinistres est indispensable. Il s'agit d'examiner la typologie des accidents: fréquence, causes, temps (durant les horaires de travail, hors horaires, etc.), lieux... «Le tout étant d'éviter d'avoir une sinistralité qui dépasse les 50 % de la prime HT hors frais de gestion », affirme Luc Poirot. Le travail sur cette sinistralité s'effectue en général sur une période de trois ans. Il est également important d'examiner l'état du parc et de se poser les bonnes questions: est-il adapté aux métiers des collaborateurs? Doit-on choisir un ou plusieurs constructeurs? Comment les salariés peuvent utiliser leur véhicule?... L' objectif de cet examen est de mettre en place des règles précises d'emploi des véhicules afin d'être «couvert» en cas de sinistre. Ce qui sous-entend l'établissement de process en vue d'acquérir une culture d'entreprise centrée sur la prévention automobile. « Règles qui doivent être portées à la connaissance des utilisateurs, dès le recrutement», précise Dominique Sabalot, directeur pôle assurance chez Aon Auto.

Enfin, une connaissance précise du comportement des collaborateurs peut s'avérer fort utile, notamment au niveau du style de conduite. Un nombre élevé d'accidents banals coïncide, en effet, avec une forte probabilité d'avoir des accidents plus graves. Selon Arval Consulting, sur 300 sinistres déclarés, 16 sont graves et un s'avère fatal. « Travailler sur les accidents mineurs permet souvent d' éviter d'en déclencher des plus sérieux», confirme Luc Poirot (Parc Auto Gestion). Par ailleurs, on s'aperçoit de l'impact réel des formations à la conduite éco-responsable sur la consommation de carburant d'une part, et les sinistres d'autre part. En s'attaquant à la cause (le comportement des col laborateurs), on peut réduire les dépenses en carburant, la fréquence et l'intensité des sinistres. Selon les acteurs interrogés, ne pas s'attaquer aux causes des sinistres, c'est prendre le risque de voir son coût global augmenter de plus de 35 %.

Des formules à adapter

Une fois l'audit de sa sinistralité réalisé, place aux variables d'ajustement représentées par les garanties et les franchises. Dans l'hypothèse d'une sinistralité forte avec des franchises faibles, l'intérêt est de négocier des franchises plus élevées, moyennant une baisse de primes/garanties. « L'augmentation des franchises peut se négocier notamment en fonction du niveau d'implication des salariés sur les usages hors horaires du véhicule », précise Luc Poirot.

Quid du mode d'assurance? Faut-il passer par un loueur, un courtier ou un agent? Au-delà d'une flotte de 50 véhicules, il est préférable d'éviter l'agent traditionnel qui, en fonction de son lien direct avec l'assurance, n'aura que très peu d'alternatives en cas de succession de sinistres. L'externalisation de sa flotte via une location représente une tendance lourde. Elle prend tout son sens dans la mesure où les loueurs intègrent la partie assurance dans la plupart des cas. L'avantage est d'être libéré du poids de cette gestion, l'inconvénient est de confier sa flotte à des plateaux de gestion, entraînant parfois des complications (manque de suivi personnalisé notamment) en cas de sinistres importants. Quant au courtier, il est à même de trouver les meilleurs tarifs car il dispose de choix multiples pour adapter l'assurance en fonction des besoins. En cas d'augmentation de la prime d'assurance, il peut faire marcher la concurrence. Quelle que soit l'option choisie, il est toujours préférable de se tourner vers une structure spécialisée flotte automobile, avec un interlocuteur dédié, en mesure d'effectuer des feedbacks et de faire preuve de réactivité en cas de modification de la flotte (vente, casse, etc.). « Il faut privilégier une gestion confiée. Autrement dit, lors d'un sinistre, l'interlocuteur sera capable de prendre le dossier jusqu'au remboursement, voire d'effectuer des relances auprès de la compagnie d'assurances », conclut Luc Poirot (Parc Auto Gestion).

Gabriel Boillet, Würth

Gabriel Boillet, Würth

Témoignage « L'objectif était de réduire le temps d'indisponibilité de nos vendeurs »

Distributeur de matériel de fixation et d'assemblage pour les professionnels, Würth France rassemble une force de vente de 2 900 commerciaux et dispose d'un parc automobile de 3 200 véhicules. Motivé par la volonté de réduire la sinistralité, Würth France a lancé un appel d'offres en 2011, qui s'est conclu en septembre par le choix d'Aon et a été mis en place au début de l'année 2012. « Nous avons particulièrement insisté sur la notion de services que pouvait nous apporter la société de courtage », souligne Gabriel Boillet, directeur financier de Würth. Parmi les objectifs affichés, le distributeur souhaitait faciliter la vie des conducteurs. Ces derniers disposent désormais d'un numéro vert unique accessible 24 h/24 et 7 j/7, quelle que soit la nature de l'incident. « L'objectif induit étant de réduire le temps d'indisponibilité de nos vendeurs », précise-t-il. Autre objectif, améliorer la gestion des dossiers sinistres et la faculté d'être alerté quasiment en temps réel grâce à l'outil extranet d'Aon: Extrapack. « La réactivité sur la gestion des sinistres nous paraît primordiale pour effectuer un travail de prévention efficace », souligne le directeur financier. Enfin, grâce à l'outil d'évaluation des coûts de réparation, Aon est en mesure de vérifier et de contrôler la facturation de la part des garagistes. Les résultats sont au rendez-vous puisque la sinistralité (responsable) a chuté de près de 4 %, depuis le début de l'année 2012.

Würth France SA

ACTIVITE
Distribution de produits de fixation aux professionnels
CA 2011 (GROUPE)
9,7 MdsEuros
CA 2011 (WURTH FRANCE)
526 MEuros
RESULTAT NET 2011 (GROUPE)
395 MEuros
EFFECTIF
(GROUPE)
66 133 collaborateurs
EFFECTIF (WURTH FRANCE)
3 855 collaborateurs
VOLUME D'ACHATS
NC
EFFECTIF ACHATS
NC

 
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Jérôme Pouponnot

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