André Sépaniak soigne la gestion RH de ses acheteurs à la Société Générale

S'il existe une direction achats 100 % mature, c'est bien celle de la Société Générale. « Depuis sa création, il y a 11 ans, un panel de leviers a été actionné pour lui conférer une réelle consistance », explique André Sépaniak, directeur achats de la banque, depuis 2003. Parmi les procédés mis en place, l'instauration d'une gouvernance focalisée sur la création de valeur, d'un système d'information achats performant déployé en France et à l'étranger. Signe d'une forte professionnalisation, le taux de couverture achats atteint en France pas moins de 81 %. L'une des clés de la performance des achats de la banque repose sur la politique de gestion RH, moderne et efficace. « La valeur que nous générons est loin de se limiter à la stricte amélioration des conditions tarifaires. Elle se décline à toutes les étapes de la chaîne des coûts. Dès le recrutement, nous privilégions les profils maîtrisant de A à Z les techniques achats. » Au-delà de la capacité à procéder à une analyse en Total cost of ownership (TCO), à maîtriser le risque opérationnel, etc., l'acheteur doit être capable de travailler en mode projet et de déployer des registres variés. « Pour faire monter nos acheteurs en compétences, nous misons sur la formation, l'un des corollaires de cette politique RH. C'est aussi une manière efficace de les fidéliser. »

«Ambitions 2015»

L'autre spécificité de cette politique RH consiste à confier aux acheteurs une mission spécifique qui dépasse leurs tâches du quotidien. « En complément de leur fonction d'acheteur, certains vont être responsables d'un projet, d'autres sont le point d'entrée privilégié d'un client ou d'un fournisseur stratégique ou en charge de la relation avec un pays. » L'objectif d'une telle démarche: rendre les acheteurs polyvalents et ouverts. « Cela est important dans un groupe d'une envergure très internationale comme le nôtre. D'ailleurs, l'un de nos chantiers en cours est de développer notre couverture à l'étranger qui n'atteint, pour l'heure, que 45 % », indique André Sépaniak. Ce dernier rappelle, par ailleurs, que tous les acheteurs maîtrisent a minima l'anglais et accessoirement une autre langue comme l'arabe ou le russe. Autre axe d'évolution du service: renforcer l'expertise sur les achats métiers. « Pour l'heure, nous gérons les achats indirects, mais notre vocation est de nous orienter de plus en plus vers les dépenses métiers. Ainsi, certains de nos acheteurs assistent les opérateurs de marchés financiers dans leurs négociations avec les brokers. » A cela s'ajoute un dernier chantier de taille, dans lequel la direction achats est investie à 100 %: contribuer à la réalisation du projet «Ambitions 201 5» dont l'objectif est la transformation du modèle opérationnel de la banque. « A ce titre, nous nous appuyons sur de grands acteurs du marché pour accélérer cette transformation. Cela passe par la mise en place de partenariats, tels que la collaboration avec HP sur la transformation des infrastructures informatiques ou encore la signature d'un contrat avec Vinci Facilities pour l'exploitation d'ensembles de bureaux à la Défense comme à l'international. »

@ VERONIQUE VEDRENNE

Société Générale

ACTIVITE
Banque
PRODUIT NET BANCAIRE 2010
26,4 milliards d'euros
VOLUME D'ACHATS 2010
5,6 milliards d'euros (dont 3,5 milliards d'euros pour la France)
EFFECTIF
157 000 collaborateurs
EFFECTIF ACHATS
260 personnes (dont 80 à Paris et 100 à l'international)
NOMBRE DE FOURNISSEURS REFERENCES
Plus de 2 000