Acheteurs, travel managers: même combat
@ CHARLY POUPLIN
Charles Cohen, chef de rubrique
Le travel manager serait-il un acheteur comme les autres? Difficile d'y répondre sans prendre en compte un élément clé: la sacro-sainte réduction des coûts. Car si les décideurs achats sont souvent critiqués pour leurs pratiques brutales en la matière, quid de la position des travel managers à cet égard? Selon une enquête réalisée en juin dernier par l'agence de voyages Egencia, la recherche d'économies serait, pour 59 % des acheteurs de voyages, le principal défi à relever en 2010, loin devant la satisfaction des voyageurs.
Une tendance qu'est pourtant loin de étude, réalisée l'an dernier par l'AFTM (Association française des travels managers), portant sur les priorités de leurs membres. En effet, 98 % d'entre eux déclareraient miser sur la bonne application de la politique voyages, bien avant la négociation auprès des fournisseurs (76 %). A la différence des acheteurs, les travel managers ne sont pas focalisés sur la recherche d'économies», avait alors commenté Estelle Camusard, vice-présidente de l'AFTM.
Un témoignage qui en dit long sur la position de l'association: celle consistant à «restaurer» l'image des travel managers, quitte à la dissocier de celle de l'acheteur. Mais dans un contexte de cost killing toujours plus rude, force est de constater que les fournisseurs accordent peu d'importance à un tel débat. Aussi, plutôt que de chercher à se démarquer l'un de l'autre, l'acheteur et le travel manager devraient plutôt essayer de s'unir. Car l'un comme l'autre sont confrontés à un challenge de taille: pacifier les relations avec leurs partenaires extérieurs pour susciter in fine leur reconnaissance.