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Achat ou location, le dilemme des acheteurs

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Achat au comptant ou à crédit, location avec option d'achat (LOA) ou en longue durée (LLD), indemnités kilométriques... les solutions pour financer un véhicule sont multiples. Quant à la gestion, elle peut se faire en interne ou être sous-traitée. Généralement, la taille des entreprises détermine le choix de la formule.

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En France, plus de six millions de véhicules d'entreprise, particuliers et utilitaires confondus, sont actuellement en circulation. Près de 60% sont détenus par les professions libérales et les TPE, 25% par les PME/PMI et le reste par les grandes entreprises privées et publiques (La Poste, EDF, SNCF...). Le baromètre OVE/TNS Sofres pour l'année 2007 donne un aperçu de la manière dont ces véhicules sont financés. Dans les entreprises de plus de cent salariés, la LLD s'impose comme mode de financement principal (63%), à l'instar des entreprises de plus de mille salariés où ce mode de financement est utilisé à près de 80%, loin devant l'achat en propre (15%) et la LOA (5%). En revanche, dans les entreprises de moins de cent salariés, l'achat en propre est le mode de financement principal (plus de 50%), particulièrement dans les TPE (moins de 10 salariés). Le crédit auto et la location avec option d'achat, suivent, avec respectivement 25% et 19% de parts de marché, loin devant la location longue durée. «Les très petites entreprises adoptent un comportement proche de celui des particuliers», analyse Philippe Brendel, directeur de l'OVE.

LLD, une gestion simplifiée

Les grandes entreprises privilégient donc la LLD pour financer et gérer leur parc automobile. A la mi-2007, le nombre exact de véhicules en LLD était de 1 012 744. «La location longue durée s'intègre dans le mouvement général d'externalisation des prestations, les grandes entreprises se déchargent de tout ce qui n'est pas leur coeur de métier», estime Philippe Brendel. En passant en LLD, l'entreprise n'achète plus les véhicules, ne prend pas en charge ni la revente, ni l'entretien. La gestion est simplifiée grâce à des outils de suivi de flotte. Pour Olivier Rigoni, fondateur de Cogecar, cabinet conseil en gestion de flotte, «cette formule présente beaucoup d'avantages, même si elle coûte plus cher que tout autre mode de financement, car elle comprend également la gestion du véhicule. La grande valeur ajoutée de la LLD est que l'on souscrit pour tout. Elle est le système le plus performant en matière de gestion.» Tout est budgétisé et compris dans un loyer. La LLD prend en charge toute la vie du véhicule, de l'achat à la revente. Les loueurs obtiennent également des prix intéressants auprès des constructeurs grâce au volume d'achat. Ils peuvent traiter avec l'ensemble des marques, à l'exception de Diac et de Crédipar, respectivement filiales de Renault et PSA, et passent par le concessionnaire souhaité par leur client. En 2006, les contrats s'étalaient sur une durée moyenne de 36,8 mois pour 95 000 kilomètres. Les principaux services souscrits étaient l'assistance, la maintenance, les pneumatiques, le véhicule de remplacement, la carte carburant et l'assurance. Ce mode de gestion garantit une flotte homogène, bien entretenue et bien gérée. Jérôme Munck, directeur commercial du loueur indépendant Parcours, assure que «la location n'est plus un simple outil de financement, il s'agit surtout d'un moyen de gérer les dépenses liées au parc automobile. C'est le seul dispositif qui permette à l'entrepreneur d'en avoir une vision claire.» Sur le plan comptable, la LLD est la seule option à ne pas s'inscrire au bilan de l'entreprise. Elle apparaît uniquement au compte de charge, un bon moyen de préserver ses capacités de financement.

Le Fleet Management est l'une des alternatives à la LLD, mais il a perdu de son attractivité. Le loueur ou le fleet manager se contente seulement de gérer la flotte. Le financement, généralement l'achat, reste à la charge de l'entreprise. Mi-2007, environ 300 000 véhicules étaient gérés de la sorte, mais les loueurs se désengagent de ce mode de gestion, l'intérêt financier étant assez limité. Ils ne facturent que les frais de gestion, soit 20% d'un loyer en LLD. Leur marge brute est donc minime. «Le Fleet Management présente les inconvénients de l'achat, à savoir que la revente n'est pas sans risques», ajoute Jérôme Munck. Les quelques clients à opter encore pour le Fleet Management sont les administrations, qui bénéficient d'un régime fiscal avantageux.

Expérience

Le groupe Saur opte pour la location longue durée


La flotte du groupe Saur compte 5 000 véhicules, tous gérés en LLD, dont 800 (80% VU et 20% VP) le sont par Parcours. «Nous avions lancé en 2004 un premier appel d'offres sur la base de huit à neuf prestataires, dont Parcours, avec comme objectif de sélectionner deux partenaires. Parcours était à cette période le plus petit des loueurs retenus, mais il nous semblait utile de le mettre dans la boucle afin d'obtenir une vision complète du marché», relate Kristel Vedel, responsable achats généraux de Saur. Au final, Parcours s'est classé en troisième position. «Nous avions trouvé le mode de fonctionnement et l'approche de ce loueur très intéressants, nous l'avions gardé à l'esprit», affirme Kristel Vedel. Fin 2006, un nouvel appel d'offres est lancé et, cette fois-ci, Parcours est sélectionné. «Nous avions besoin d'adopter une approche dynamique et moderne de notre gestion de flotte, reconnaît la responsable achats généraux de Saur. Parcours connaît très bien son métier et joue véritablement son rôle de conseil. Il a su évoluer et faire du sur mesure en adaptant une partie de sa gestion administrative et financière aux contraintes de notre groupe.» Aux dires du directeur achats, Parcours a su aller au plus près des attentes de son client en rencontrant les différents responsables ainsi qu'en traitant chaque commande comme un cas particulier.


Saur


ACTIVITE: Spécialiste de la gestion déléguée de services pour les collectivités locales dans les domaines de l'eau et de la propreté.


CHIFFRE D'AFFAIRES 2006 - 2007: 1 ,47 milliard d'euros.


EFFECTIF: 6 800 collaborateurs en France.

Les risques de l'achat

Malgré les nombreux avantages de la LLD, les loueurs peinent à conquérir les marchés des PME/PMI et des TPE, comme l'explique Olivier Rigoni (Cogecar): «La LLD a atteint ses limites en termes de croissance. Les loueurs n'arrivent pas à convaincre les petites entreprises. Et celles qui ont une santé fragile ne les intéressent pas.» Les PME, TPE et professions libérales privilégient donc encore l'achat, au comptant ou à crédit, la LOA et, plus marginalement, les indemnités kilométriques. Il ne s'agit que de modes de financement, la gestion étant alors généralement effectuée en interne.

Pour Philippe Brendel, l'achat au comptant comporte des risques: «En finançant ainsi, on peut se retrouver démuni de trésorerie. Et ensuite, il faut gérer la flotte, l'entretenir et penser à la revente.» Emmanuelle Russo-Achour, directrice marketing et communication de LeasePlan, ajoute que «l'achat est très lourd en termes de gestion, il pèse sur le bilan, et la politique d'achat consiste souvent à garder le véhicule le plus longtemps possible, ce qui coûte cher en entretien.» Quant à l'achat à crédit, il présente les mêmes inconvénients de gestion mais alors l'entreprise ne consomme pas ses fonds propres. De plus, avec la montée en puissance de la problématique environnementale, il devient de moins en moins avantageux de conserver des véhicules anciens, forcément plus polluants.

Une alternative, la LOA

Pour les entreprises il existe une troisième voie, la location avec option d'achat (LOA ou crédit-bail). «Cette formule de financement permet de garder une capacité d'emprunt intacte. L'entreprise doit en revanche s'occuper de rechercher le véhicule et de gérer son entretien. Et si elle rachète l'automobile, elle doit la mettre à son bilan», précise Philippe Brendel. Seul avantage, les loyers sont assez peu élevés et le prix de sortie est négocié. Reste une ultime alternative, les indemnités kilométriques (IK). Le collaborateur finance lui-même son véhicule et demande le remboursement de ses déplacements. «Il n'y a pas de politique de parc. Si le collaborateur tombe en panne, il n'aura pas de véhicule de remplacement», pointe Emmanuelle Russo-Achour. Les IK sont aujourd'hui utilisées de manière exceptionnelle et ponctuelle, majoritairement dans les TPE. La réforme de la TVS (taxe sur les véhicules de société), qui pénalise les IK, a contribué au ralentissement de cette pratique même si les barèmes ont été revus sous la pression de la CGPME. Une entreprise paye désormais 100% de la TVS lorsqu'elle rembourse plus de 45 000 kilomètres par an à son collaborateur. Les loueurs auraient souhaité un barème plus contraignant.

Avantages et inconvénients des différents modes de financement

 
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Damien Chalon

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