« Les entreprises tirent les tarifs aériens vers le bas»
Les tarifs aériens au départ de la France sur les classes affaires et économiques sont en baisse, selon le Business Travel Monitor Europe (BTME), publié en octobre par American Express. Explications avec Jean-Marc Dandurand, le directeur conseil de la division Voyages d'affaires d'Amex.
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Le Business Travel Monitor Europe (BTME) met en avant la baisse des tarifs aériens en 2009. Quelles en sont les raisons ?
JEAN-MARC DANDURAND : En 2009, nous avons constaté une double tendance : la baisse de près de 12 % des tarifs économiques les plus bas et celle des tarifs des classes affaires. A cela, deux raisons. D'une part, les collaborateurs doivent désormais justifier l'intérêt de leurs déplacements auprès de leur direction. D'autre part, les voyageurs bénéficient de tarifs moins chers liés notamment aux déclassements qu'ils subissent, ainsi qu'à l'adaptation des offres des compagnies aériennes. Lesquelles proposent de plus en plus de classes de réservation intermédiaires, en utilisant parfois des tarifs à contraintes.
Comment évoluent les dépenses «voyages» des entreprises ?
La crise a largement modifié le comportement des entreprises en matière de déplacements professionnels. Aussi bien pour ce qui concerne leur justification qu'au niveau de l'obligation de trouver le tarif le plus adapté à ce contexte de limitation des dépenses. Le voyage d'affaires, pour une société, est un investissement. Il doit donc être rentabilisé. Pour cela, les acheteurs se précipitent sur l'offre des transporteurs qui proposent de plus en plus de tarifs à contraintes. Ils vont même plus loin en mettant en place des politiques voyages basées sur le «Best Buy», à savoir sur l'obligation de choisir le tarif le plus bas disponible au moment de l'achat du billet.
De son côté, comment se porte le marché hôtelier français ?
Après plusieurs trimestres de baisse des tarifs, l'hôtellerie a connu au cours du deuxième trimestre 2009 un léger rebond du prix moyen des nuitées dans les établissements. Parallèlement, un grand nombre d'entreprises ont opté pour un déclassement vers les 2 ou 3 étoiles qui, logiquement, soufrent moins de la crise. D'une manière générale, le marché hôtelier reste porteur et s'adapte à la demande. Progressivement, les clauses dites de la dernière chambre disponible
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BTME : méthodologie
Chaque trimestre, American Express publie un rapport analysant les tendances tarifaires européennes du transport aérien et de l?industrie hôtelière. Ce BTME (Business Travel Monitor Europe) s?appuie sur les bases de données mondiales de la branche Voyages d?affaires d?Amex.