Quand le privé vient au public

Alors que la professionnalisation des achats dans le secteur public est en marche, les collectivités locales recrutent-elles pour autant des acheteurs expérimentés? A la lecture des résultats de la onzième édition des «Tendances de l'emploi territorial»
Les résultats auraient sans doute été différents si l'Observatoire avait sondé les directions générales des services. Car il est un fait: de plus en plus de collectivités territoriales recrutent des directeurs achats issus du privé. Les exemples sont légion: Isabelle Houcke, de la Société Générale à la mairie de Paris; Philippe Poullain, de Gerflor à la mairie de Lyon; Jean-Marie Estibals, de Nissan à la mairie de Boulogne-Billancourt. On pourrait également citer Gérald Benchetrit, ancien de Volkswagen puis de la mairie de Paris, désormais directeur achats de l'ANPE.
Cette tendance est intéressante à plus d'un titre. D'abord, parce qu'elle montre que les organisations publiques ont pris conscience que l'exercice des achats nécessitait des compétences pointues et une expérience certaine. Ensuite, elle prouve que les problématiques rencontrées dans le public sont aussi importantes que dans le privé. Enfin, elle donne une nouvelle dimension à la fonction achats, soucieuse de la bonne utilisation des deniers publics. La personnalité de ces acheteurs s'en ressent. Sans doute plus engagés que leurs homologues du privé, ils possèdent un vrai sens du service public, comme l'illustrent les différents témoignages que nous pouvons recueillir dans chaque numéro d'Acheteurs Publics.