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Les associations d'acheteurs publics échangent avec le privé

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Les associations d'acheteurs publics ne sont pas légion. L'AACT, l'APASP et, dans une moindre mesure, la CDAF, sont les principales organisations auxquelles les agents et les contractuels intéressés par les achats peuvent adhérer. La priorité actuelle de ces associations est de développer des échanges avec le secteur privé et ses bonnes pratiques achats.

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@ PhotoAlto

Les acheteurs publics, en raison d'une culture achats déficiente et par peur du vide juridique, ont longtemps refusé de voir ce qui se faisait autour d'eux, notamment dans les entreprises. Mais depuis quelques années, bien des choses ont changé. Le Code des marchés publics a évolué, et la professionnalisation de la fonction est en marche.

De ce fait, les associations d'acheteurs publics en sont aujourd'hui convaincues, les synergies entre les pratiques achats du privé et du public sont possibles. «L'idée est de décloisonner les deux secteurs. Le public doit aller vers plus de performance, ce à quoi l'ouverture aux bonnes pratiques du privé doit contribuer A l'inverse, le secteur public peut apporter la transparence, la traçabilité et la justification du choix aux acheteurs du privé», affirme Dominique Legouge, directeur du centre hospitalier de Nemours, chargé au sein de la Compagnie des dirigeants et acheteurs de France (CDAF) de développer la branche «achats publics».

Cette association, qui regroupe essentiellement des entreprises du secteur privé, a senti le vent tourner et s'ouvre progressivement aux acheteurs publics. Il faut dire que ceux qui sont en entreprise n'hésitent plus à se lancer dans une carrière publique. Les mairies de Lyon, Nantes, Paris, Boulogne et bien d'autres comptent désormais de tels profils dans leurs effectifs.

A l'inverse, l'Association pour l'achat dans les services publics (APASP) et l'Association des acheteurs des collectivités territoriales (AACT) sont entièrement dédiées à l'achat public. L'APASP est ouverte à l'ensemble des agents et des contractuels de la sphère publique (hôpitaux, collectivités locales, ministères...) et compte aujourd'hui près de 2 000 adhérents. L'AACT ne s'adresse qu'aux collectivités territoriales (communes, conseils généraux, régionaux...). Ce sont 630 structures au total qui ont adhéré à cette association.

Professionnaliser l'achat public

Respectivement créées en 1962 et 1992, l'APASP et l'AACT ont tout au long de leur existence défendu cette fonction d'acheteur public et surtout fait en sorte qu'elle évolue dans le bon sens. Et à l'heure de l'ouverture de l'administration aux us et coutumes du monde de l'entreprise, elles sont évidemment au rendez- vous. Ainsi, à l'APASP, on multiplie réunions et rencontres entre les deux univers. «Outre des colloques, séminaires et autres sessions d'études, nous avons débuté en 2006 l'organisation de petits déjeuners réunissant une dizaine de participants, venant aussi bien du public que du privé. L'objectif est d'instaurer le dialogue entre les entreprises et les acheteurs publics et de trouver un équilibre entre ces sphères», confie Christiane Maslanka, déléguée générale de l'association. Signe d'ouverture, l'APASP propose la gratuité d'adhésion aux fournisseurs, et ce à la demande de ses membres. Elle s'affiche également au niveau européen lors de colloques et de conférences sur le thème des achats publics. Les échanges de bonnes pratiques au niveau communautaire sont logiques, dans la mesure où les règles de l'achat public sont communes aux pays membres de l'Union.

Du côté de l'AACT, même son de cloche. En tant que membre de l'Observatoire économique de l'achat public (OEAP), comme l'APASP, «l'AACT est confrontée aux entreprises. L'OEAP est un terrain d'échanges, précise Marc Falize, président de l'association. Avec la Confédération de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises du bâtiment (Capeb), nous avons mis en place un groupe de travail dont l'objectif est d'échanger sur la définition des besoins, sur les critères d'attribution des marchés...» Par ailleurs, l'AACT n'est pas contre des échanges avec les autres associations d'acheteurs, preuve en sont les réunions programmées avec des membres de la CDAF.

«Nous ne pouvons plus nous ignorer!», lance Marc Falize. L'AACT n'hésite pas non plus à échanger avec d'autres associations territoriales, elles aussi concernées par révolution de l'achat public, ainsi qu'avec les associations d'élus.

Sous l'impulsion de Dominique Legouge, la CDAF est, depuis plus d'un an, entrée par la petite porte des achats publics. Via la création d'un groupe d'études et de benchmarking achat public, Dominique Legouge veut faire découvrir le monde des achats publics aux membres de la CDAF. Mais pas seulement. Le directeur du centre hospitalier de Nemours souhaite «importer des problématiques du secteur privé vers le secteur public, et inversement. Il faut dynamiser la fonction achats.

Tous les acheteurs publics en charge de la réorganisation de leurs achats sont intéressés pour échanger de manière dynamique. Il faut créer un effet réseau.» La première réunion entre la CDAF et l'AACT devrait avoir lieu prochainement.

Premiers échanges entre l'AACT et la CDAF

«Il ne s'agit pas d'un partenariat, ce sont seulement des échanges», indique Marc Falize, président de l'AACT. Tout du moins pour l'instant. L'AACT et la CDAF, dont les premières discussions remontent au mois de novembre 2006, vont en effet lancer une série de réunions qui seront l'occasion, pour les membres des deux associations, d'échanger sur leurs visions du secteur achats. Ces réunions, dont la première se tiendra au cours du premier trimestre, auront lieu à Paris, pour des raisons évidentes: la plupart des sièges sociaux des entreprises sont en région parisienne, au même titre que les principales collectivités membres de l'AACT. Dominique Legouge et Pierre Pelouzet, représentants de la CDAF, Isabelle Houcke (chargée de mission à la mairie de Paris) et Marc Falize pour le compte de l'AACT, sont les artisans de ce rapprochement. «Nous sommes arrivés au constat que nos préoccupations n'étaient pas tout à fait identiques mais que nous avions de nombreux points de convergence», explique Marc Falize. La vision commune des deux associations, basée sur la promotion de l'achat efficace et en bonne intelligence, devrait se ressentir dans les thématiques abordées lors des futures réunions: accords cadres, mesure de la performance achats, achats durables. . . Et surtout échanges de bonnes pratiques entre acheteurs du public et du privé. Dominique Legouge explique que «dans un premier temps, seules les collectivités locales de la région parisienne et des établissements tels que l'UGAP, le CNRS, la CCIP ou le Resah-IDF (Réseau des acheteurs hospitaliers d'Ile-de-France) participeront à ces réunions côté secteur public. Côté privé, de grands comptes achats seront présents». Cinq ou six réunions annuelles sont pour l'instant prévues, mais le calendrier n'est pas encore défini. Dominique Legouge précise «qu'elles auront par la suite vocation à s'élargir et à se régionaliser». Cette initiative va indéniablement dans le sens de la dynamisation de la fonction achats, préoccupation ancienne des entreprises et croissante dans les organismes publics.

Un besoin d'être accompagné

Mais les associations d'acheteurs ne s'enflamment pas. Leur principale mission est d'accompagner leurs membres au quotidien. L'AACT vient de réactualiser ses fiches achats et s'apprête à éditer un annuaire de ses adhérents. Elle dispose en outre de son réseau de 17 experts répondant aux interrogations des acheteurs publics. L'association reçoit ainsi près de 300 questions par mois et enregistre près de 25 000 connexions mensuelles sur son site Internet.

L'APASP assiste elle aussi ses adhérents, «souvent bombardés au poste d'acheteur, ce qui n'est pas sans risques», confie Christiane Maslanka. L'APASP assure donc une protection juridique et une assistance technique. Une revue de presse sur la réglementation et la jurisprudence est à la disposition de ses membres.

Enfin, ces associations militent pour une définition précise et pour un vrai statut de l'acheteur public. Une question qui n'est toujours pas réglée... Quoi qu'il en soit, l'actualité entourant les achats publics depuis quelques années a permis à ces associations de faire le plein d'adhérents et surtout de renforcer leur niveau d'expertise. Une bonne nouvelle car les acheteurs publics n'ont jamais eu autant besoin d'être accompagnés.

Les principales associations

AACT


L'association tiendra sa conférence annuelle à Paris le 15 juin prochain. Créée en 1992, elle est aujourd'hui présidée par Marc Falize et regroupe plus de 630 organismes publics.
www.aact.asso.fr


APASP


Fondée en 1962, cette association présidée par Jean- Marc Peyrical, compte près de 2000 adhérents. Elle organise des stages, colloques, séminaires et même des petits déjeuners.
www.apasp.com


CDAF


Historiquement, l'association s'adresse aux entreprises privées, comme en témoigne son conseil d'administration. Son but: développer les échanges d'expériences par le biais de groupes d'études et de benchmarking (GEB).
www.cdaf.asso.fr

 
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Damien Chalon

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