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(R)évolution du travel : comment gérer les attentes de vos salariés?

Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à

Séduits par l'arrivée de nouveaux acteurs comme Uber ou Airbnb, les voyageurs d'affaire demandent toujours plus d'autonomie. Une liberté que les entreprises doivent apprendre à encadrer tout en s'appuyant sur des prestataires eux-mêmes à l'écoute des nouveautés du marché.

"Les voyageurs ne nous ont pas attendu [NDLR : nous, les travel managers]. Ils ont déjà toutes les applis comme tripadvisor ou booking", souligne Jerome Drevon-Barreaux, Group Category Manager Travel & Events, Facilities Management FM, Office furniture, Catering chez Axa, à l'occasion d'une conférence organisée par l'AFTM sur le sujet de la "travelution".

C'est un fait. Les voyageurs d'affaires aiment à gérer leurs déplacements comme ils peuvent le faire à titre personnel en profitant des applis de leur smartphone. "Les voyageurs demandent plus d'autonomie. En tant que travel manager Il faut pouvoir y répondre. Peut-être en encadrant pour proposer par exemple une liste d'applis validée par l'entreprise", explique Emmanuel Vergé, directeur marketing France de Concur. Et de citer l'exemple de l'Université Vanderbilt du Tennesse qui comptabilise 7000 voyageurs d'affaires. Le travel manager de l'Université a recensé une liste d'applis autorisée et communique par le biais d'une newsletter et des réseaux sociaux comme twitter pour informer ses salariés en déplacement.

Encadrer l'autonomie des voyageurs

L'uberisation du business travel est bel et bien là et les travel managers doivent prendre le train en marche. "Dans le business travel, de nouveaux acteurs apparaissent chaque jour comme les VTC mais aussi dans les secteurs des TMC et de l'hôtellerie", commente Julien Chambert Entrepreneur, Directeur chez CBT Conseil. Avant de poursuivre : "Comment les prestataires historiques peuvent faciliter l'intégration de ces nouveaux acteurs et services?"

D'après Jordy Staelen, directeur général de 3mundi France, "la clé est de déterminer le profil du voyageur. Car, il existe un grand écart entre les besoins des entreprises de maîtrise des coûts et les attentes des voyageurs pour toujours plus de simplicité. Il s'agit donc de concilier les 2 visions!"

De nombreux prestataires anticipent le marché ou tentent de s'y adapter. C'est le cas de Path Travel, qui propose une application mobile pour accompagner le voyageur dans une logique de "door to door". Cet assistant voyage intelligent communique le moindre imprévu au voyageur (retard d'avion, etc). "C'est là la vraie révolution!, explique Sophie Bardon, Partner and Affiliation Manager chez Path Travel, reste à savoir si les avancées technologiques sont une aide ou conduisent à un changement de politique voyage? Avec Path Travel, la technologie peut renforcer la décision des achats. Si les tarifs ne sont pas négociés au départ, Path Travel intègre les tarifs et les propose ensuite à la direction achats."

Une logique de "door to door"

Côté frais de bouche : des acteurs innovants comme Business Table proposent des réservations de tables de restaurants avec l'intégration des notes de frais et des outils de reporting pour le suivi et la maîtrise des dépenses. Pour la réservation hôtelière, iAlbatros, solution de e-procurement hôtelier, Guillaume Daudet, directeur projet d'iAlbatros, "les voyageurs ne comprennent pas pourquoi les prix sont plus élevés sur les SBT". Les travel managers présents plaident pour plus de "transparence" et distinguer ce qui est négocié de ce qui est vraiment acheté. Pour rappel, l'Assemblée Nationale a voté en juin 2015 un article dans le cadre de la loi Macron qui "redonne aux hôteliers la liberté commerciale". Cet article va mettre fin à la clause de parité tarifaire, qui contraignait les hôtels à ne pas afficher un prix inférieur aux centrales de réservations en ligne. Concrètement, une fois la loi adoptée, l'hôtelier pourra afficher un prix inférieur au prix proposé aux centrales de réservation en ligne, sur ses canaux offline et online.

La solution proposée par iAlbatros, propose une collecte complète des données de réservation. Ainsi, chaque décisionnaire peut générer des rapports personnalisés. "Nous cherchons à établir des politiques de voyage comportementales", précise Guillaume Daudet, directeur projet d'iAlbatros. Enfin, chez des acteurs comme Concur, les notes de frais sont directement intégrées tout au long du process.

Vers une uberisation des solutions de paiement?

Si on parle d'uberisation dans les domaines des transports, de l'hôtellerie, etc.. Quand est-ce que ce phénomène atteindra les TMC et les solutions de paiement?

C'est déjà chose (partiellement) faite avec des acteurs comme "paymytable", qui propose de partager son addition avec les autres convives et de payer directement via son mobile le restaurant sans attendre le serveur. Côté TMC, la start-up Darjeelin, plateforme collaborative de création de voyages, a été racheté en 2014 par l'Officiel-des Vacances.com, filiale du Groupe Voyage Privé. A l'origine, Darjeelin avait mis en place un service de crowd-sourcing sur le segment du voyage. L'idée était que chaque voyageur pouvait proposer à des experts du site de trouver le meilleur prix pour son vol.

Enfin, autre tendance : l'open-booking est davantage pratiqué dans les PME que dans les grands comptes. Les tendances semblent différentes selon les cultures. "Un managed travel laisse tout faire surtout dans les pays anglo-saxons car selon une étude cela n'a que très peu d'impacts sur les coûts de l'entreprise", conclut un travel manager présent dans la salle.







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