[Achat énergie] Émergence de nouvelles dynamiques et stratégies achats post-crise
Publié par Magdalena Saczawa le | Mis à jour le
Malgré une sortie progressive de la crise énergétique, un quart des entreprises fonctionnent encore en mode gestion de crise. La transformation des pratiques d'achat se poursuit, avec une attention importante sur la RSE et la relation avec les fournisseurs.
Selon l'étude "Achat d'énergie deux ans après la crise de l'énergie : changements durables et nouvelles perspectives", de Julhiet Sterwen, cabinet de conseil et l'IFOP, un quart des acheteurs fonctionnent encore en mode gestion de crise et 60 % des entreprises indiquent que l'énergie reçoit plus d'attention qu'auparavant. Bien que la crise soit en partie résolue, ses effets durables continuent de façonner les pratiques d'achat. Désormais, moins de la moitié des acheteurs considèrent l'énergie principalement comme un poste de coût ; beaucoup y voient un axe de performance extra-financière ou de transformation.
Les résultats montrent également une hétérogénéité dans l'organisation des entreprises autour de l'énergie. "Le département des achats prend plus de place en 2024 par rapport à 2023, mais beaucoup d'organisations n'ont pas encore structuré cette fonction de manière cohérente", souligne Quentin Dérumaux, partner energy & environnement chez Julhiet Sterwen.
Une transformation organisationnelle en cours
La crise a profondément modifié l'organisation des achats d'énergie dans les entreprises. 50 % des répondants ont construit une stratégie énergétique, et presque tous déclarent que leurs directions générales sont mobilisées sur ce sujet. Cependant, 55 % estiment que leur DG a encore une maîtrise partielle des enjeux énergétiques. La recherche de compétences spécialisées, tant internes qu'externes, reste une priorité essentielle.
Les changements observés vont au-delà de l'attention portée à l'énergie. L'étude révèle une mobilisation stratégique accrue et des transformations en cours au sein des entreprises. "Les acheteurs souhaitent une meilleure connaissance des consommations énergétiques, des outils de pilotage plus sophistiqués et une plus grande clarté des objectifs fixés", indique Quentin Dérumaux.
En outre, l'étude révèle une mobilisation stratégique accrue et des transformations en cours au sein des entreprises. "Les acheteurs souhaitent une meilleure connaissance des consommations énergétiques, des outils de pilotage plus sophistiqués et une plus grande clarté des objectifs fixés", précise Quentin Dérumaux.
La confiance envers les fournisseurs au coeur des échanges
La confiance envers les fournisseurs d'énergie a changé pour six entreprises sur dix depuis la crise, bien que cette confiance soit encore fragile. Environ 80 % des acheteurs déclarent que le nombre de fournisseurs de confiance s'est réduit et sont prêts à payer un premium pour des fournisseurs jugés fiables. La relation avec les fournisseurs reste un axe de vigilance important.
La crise a également eu un impact significatif sur la relation entre les acheteurs et leurs fournisseurs d'énergie. "La crise a renforcé la confiance envers certains fournisseurs qui ont su être transparents et à l'écoute, mais a aussi conduit à une plus grande sélectivité dans le choix des fournisseurs", observe Quentin Dérumaux.
Les attentes des acheteurs pour les prochaines années reflètent cette nouvelle réalité. 62 % des acheteurs se disent prêts à accorder un premium à des fournisseurs de confiance, bien que la principale préoccupation reste la maîtrise des coûts.
RSE et compétences en hausse dans les attentes
La RSE occupe une place de plus en plus importante dans les priorités des acheteurs. Pour neuf acheteurs sur dix, les réglementations ESG auront un impact significatif sur leur manière d'acheter de l'énergie. La qualité de la facturation et la relation client viennent en troisième position des priorités, après les enjeux de prix et la RSE.
Autre point saillant de l'étude, l'importance des compétences: "Investir dans les compétences, que ce soit en interne ou en externe, est essentiel pour faire face à la complexité croissante des marchés énergétiques", ajoute Quentin Dérumaux.
Préparer l'avenir énergétique
Face à une instabilité énergétique de long terme, Quentin Derumaux recommande aux entreprises de continuer à investir dans les compétences et de désiloter les raisonnements sur l'énergie. "Il est crucial d'adopter une approche globale et à long terme pour se protéger des fluctuations et de maintenir un dialogue régulier avec la direction générale pour assurer une bonne compréhension des enjeux énergétiques", conseille-t-il.
Méthodologie
L'étude est basée sur 250 répondants décisionnaires ou co-décisionnaires en matière d'énergie, travaillant dans des entreprises de 500 salariés et plus. L'échantillon a été redressé sur les variables taille salariale et secteur d'activité afin d'être représentatif de la répartition nationale des entreprises de 500 salariés et plus.