[Tribune] Les achats, une fonction désormais mature
Publié par Bertrand Gabriel, directeur Acxias, et Thierry Parisot, analyste solutions le | Mis à jour le
En trois décennies, la fonction achats s'est structurée et professionnalisée pour répondre aux nouveaux enjeux principalement liés à la mondialisation des échanges et à la multiplication des acteurs. La démocratisation des outils a contribué à cette montée en maturité.
Maîtrise des consommations, sécurisation des ressources, contrôle des coûts, innovation, etc. : tous ces défis, renforcés par un contexte économique toujours tendu, placent les équipes achats en première ligne des agents d'efficacité et de compétitivité de l'entreprise. Et leur confèrent un rôle déterminant dans son fonctionnement et sa quête de performance, avec pour conséquence une montée en puissance de la fonction dans l'organisation. Pour atteindre ce rang, une lente évolution a dû s'opérer.
L'évolution de la fonction achats
Longtemps, la fonction achats a été perçue comme une activité essentiellement administrative, consistant pour une large part à passer les commandes aux fournisseurs et à négocier avec peu de discernement. Bien que les plans d'économie restent encore parmi les premières missions de la fonction, les équipes achats prennent désormais en compte une approche plus globale de la valeur ajoutée des produits et des services, selon une logique de coût total : de l'acquisition au renouvellement, en tenant compte des risques, des problèmes de qualité, des objectifs en termes de responsabilité sociétale et environnementale etc.
De même, le travail d'acheteur a parfois été considéré comme une fonction nécessitant peu de compétences particulières et de qualification. Le nombre croissant de formations spécialisées au niveau master et le profil toujours plus diplômé des professionnels occupant le poste démontrent aujourd'hui le contraire. Enfin, dans les organisations décentralisées, les directions opérationnelles ont longtemps reproché aux achats d'être déconnectés du terrain en restant dans leur "tour d'ivoire" et prenant des décisions en central. Aujourd'hui, ce temps est révolu : les acheteurs voyagent désormais à travers le monde et dialoguent en continu avec les prescripteurs, les clients finaux, les fournisseurs.
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