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TCO : comment bien l'utiliser ?

Publié par Eve Mennesson le - mis à jour à

Le témoignage de Régis Latour, expert en achats industriels et fondateur de la société Marge Puls, afin d'aider les acheteurs à prendre en compte d'autres critères que le prix d'achat.

Le TCO (Total Cost of Ownership ou, en français, coût total de possession), s'impose de plus en plus au sein des directions achats afin de se détacher du seul prix d'achat. En effet, des critères comme les délais de livraison, la qualité ou encore l'impact carbone doivent être également pris en compte pour acheter de manière performante. "L'objectif du TCO est non seulement d'anticiper les coûts futurs mais aussi de comparer les fournisseurs", a précisé Régis Latour, expert en achats industriels et fondateur de la société Marge Puls, à l'occasion d'un "Brunch des Achats" sur le TCO organisé par le CNA Grand Est. Et avec un tel outil, la décision est non seulement cartésienne mais aussi plus rapide.

Pour Régis Latour, non seulement le TCO permet de mieux comparer les fournisseurs entre eux, puisque la totalité des coûts sont pris en compte, mais la négociation est également améliorée. "Cela permet de parler d'autres choses avec ses fournisseurs que seulement le prix d'achat", a-t-il souligné.

Toutes les étapes d'utilisation

Concrètement, comment calcule-t-on le TCO ? "Il n'y a pas un seul TCO mais une seule méthode de calcul qui consiste à cartographier toutes les étapes d'utilisation du produit acheté et à définir en commun comment les valoriser. Cela concerne la logistique (retards, risques de rupture de stock...), les problématiques de non qualité mais aussi des éléments comme la facilité de montage ou les émissions carbone", a expliqué Régis Latour. Ce travail doit se faire depuis le prix d'achat, qui est la brique de base, jusqu'au recyclage si l'entreprise a un engagement en ce sens vis-à-vis de ses clients (dans l'électroménager par exemple).

Pour Angélique Ostermann, présidente du CNA Grand Est, ce travail est à renouveler régulièrement. "L'analyse du TCO doit être en constante évolution car les données sont à revoir en fonction de la saisonnalité, du taux de change, de la disponibilité des matières premières, de différentes problématiques qui ont un impact sur le calcul du TCO. C'est donc un outil simple mais évolutif", a-t-elle averti.

Régis Latour a cependant mis en garde contre une remise une cause constante du TCO. Il invite à passer du temps à créer sa "calculette" pour l'utiliser ensuite comme une matrice de choix des fournisseurs. Pour lui, les formules ne doivent pas évoluer, seuls les clés utilisées varient en fonction de l'environnement (taux de change par exemple).

Travail en commun

Régis Latour a bien insisté sur la nécessite de réaliser ce travail "en commun". L'aide du contrôleur de gestion est notamment précieuse afin d'avoir les bonnes clés pour transformer en coût les différents critères. Et, bien sûr, les autres directions doivent être consultées pour identifier les différentes étapes d'utilisation du produit acheté lors de l'élaboration du TCO.

L'objectif du TCO est aussi d'avoir une formule commune partagée par la totalité de l'entreprise. "L'avantage d'avoir des données chiffrées c'est qu'elles permettent de prendre des décisions plus rationnelles mais aussi qu'elles sont plus difficiles à remettre en cause", a indiqué Régis Latour, soulignant que cela permet de dépassionner les débats. Les vertus du TCO vont donc bien au-delà de la seule prise de décision quant au choix des fournisseurs.

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